En France, des années 1970 aux années 1990, les principales chaînes de télévision (1ère chaîne puis TF1, Antenne 2 puis France 2) avaient chacune leur grande émission politique, inévitablement reprise le lendemain dans la presse écrite et audiovisuelle, avec des indices d'écoutes élevés à tous les coups.
Ces émissions se déroulaient soit en face à face, où le plateau devenait un ring de boxe, soit, comme le veut l'air du temps désormais (surtout à la radio), un invité questionné par des journalistes.
A travers quatre émissions qui vont parler à la plupart d'entre nous, je voulais revenir surtout sur...les génériques qui instinctivement, nous renvoient à des souvenirs de jeunesse.
Hasard du calendrier ou pas, ces grandes émissions ont vécu le temps d'un présidenct de la République. Les liens entre télévision et pouvoir réapparaissent toujours...
1970-1973
A Armes Egales
Les années Pompidou
Animé par Michel Bassi, Alain Duhamel et André Campana.
Les amateurs de musique classique, ou de 2001, l'Odyssée de l'espace, l'auront reconnu. Le générique vient de l'oeuvre de Richard Strauss, Also Sprach Zarathustra.
Cette émission a été véritablement le premier grand rendez-vous télévisuel régulier de politique. De septembre 1970 à mars 1973, trente-trois émissions mensuelles ont vu s'affronter de nombreuses personnalités politiques, avec à chaque fois une thématique prédéfini.
En septembre 1971, lors d'un débat sur "les partis politiques", les Français ont dévouvert l'émergence de deux futures "bêtes" médiatique: Jacques Chirac vs Georges Marchais dans une passe d'armes mémorable.
Ouverture numéro 30 de "Ainsi parlait Zarathustra".
1977-1981
Cartes sur Table
Les années Giscard
Animé par Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach
On change d'univers avec un générique jazz-fusion provenant du groupe Mahavishnu Orchestra "Way of the Pilgrim".(1976). De loin mon préféré.
L'émission Cartes sur Table a été diffusée de mars 1977 à mars 1981, à 20h30, en semaine. Des personnalités politiques françaises, ainsi qu'étrangères (comme Thatcher) étaient interrogées une heure durant. La diffusion était hebdomadaire., sur une petite table triangulaire, où chacun était "à portée de gifles", sur un plateau sans décor.
Des scènes mémorables ont eu lieu avec Georges Marchais que l'on peut revoir souvent...dans les bétisiers de fin d'année.
1982-1995
L'Heure de Vérité
Les années Mitterrand
Animé par François-Henri de Virieu.
Nouvelle décennie et nouveau style. C'est du rock désormais avec le savoureux "Live and Let Die" de Paul McCartney&The Wings (1973), morceau qui faisait partie de la B.O. du James Bond de 1973, Vivre et laisser mourir.
Durant treize années, en "prime-time", puis ensuite de entre 12 et 13h le dimanche, un invité , politique français ou étranger (comme Hassan II en 1989), de la société civile (en 1992 le commandant Cousteau) répondait aux questions de journalistes de la presse audiovisuelle et écrite par séquences (dans les permiers temps de l'émission, un tirage au sort donnait l'ordre de passage des interviewers).
Le plateau était très couru, ainsi que les tribunes où l'on pouvaient venir accompagnés de ses amis politiques et autres conseillers. A partir de 1986, un livre d'or était signé par l'invité, où celui-ci rédigeait une citation avant de signer. Les Inconnus ont réalisé une très amusante parodie de l'émission avec "Le jeu de la Vérité Vraie".
1981-1997
Les années Mitterrand
Animé par Anne Sinclair de 1984 à 1997.
Décennie 80, décennie du synthé. Il semblerait que ce générique ait était crée spécialement pour l'émission 7 sur 7 à partir de 1981 par Jean-Claude Pierric ("Big Green Espace").
L'émission, qui au début se voulait être un magazine d'information a évolué vers un face à face : Anne Sinclair (ou Jean Lanzi entre 1984 et 1987) et un invité, qui revenait sur l'actualité de la semaine. A partir de 1983, l'émission est diffusée le dimanche entre 19 et 20h. Des politiques, mais aussi des artistes sont venus sur le plateau (Gainsbourg et le billet de 500F en 1984, Bruel, Sardou, Madonna,...).
Rendez-vous médiatique incontournable, les indices d'écoute étaient là aussi très élevés.