Joue-t-on le sauve qui peut du côté de l'Elysée? Les politiques (tant au sens de l'action que des personnes) sont impopulaires, quand bien même dans quelques mois, la fièvre quinquennale va de nouveau envahir l'Hexagone le temps de la présidentielle. Mais après cela, le soufflé, artificiel, ne va pas manquer de retomber, et cela sans doute dès les législatives de juin.
Avec des courbes de sondages aussi atones que celle de la croissance économique, le pour-le-moment-président François Hollande émet des pistes de réflexion: c'est, selon ses dires, l'expérience de quatre ans et demi à l'Elysée qui l'ont convaincu qu'il fallait que les choses évoluent. Ainsi a-t-il expliqué cela au colloque "Refaire la démocratie", qui, ironie tragique du sort, était organisé par Claude Bartolone, certes président de l'Assemblée Nationale, mais aussi un homme avec un bon passé de cucumulard, et par ailleurs, député depuis...1981. #Renouvellement
Au cours de ce colloque a donc été émise l'idée de limiter à "trois mandats maximum pour les parlemantaires et les exécutifs locaux". C'est un début, quand bien même je pense que l'on pourrait aller plus loin. certes, il y a eu une évolution avec la loi de 2014 sur le nom cumul des mandats, applicable pour les parlementaires à partir...du 31 mars 2017 (pourquoi avoir attendu si longtemps?). Mais l'on devrait aller plus loin.
- Trois mandats non-consécutifs de députés ou de sénateurs maximum par personne.
- Deux mandats maximum à la tête d'un éxécutif local ou même en temps que conseiller. Considérant qu'il n'est pas de "sauveur suprême", que nul n'est indispensable, cette mesure permettrait de renouveller plus fréquemment les différentes assemblées locales. Je ferai toutefois une exception pour les communes rurales (disons 2000 habitants comme plafond), dans la mesure où il est souvent complexe de trouver des volontaires pour gérer les affaires de la commune.
- Un seul mandat présidentiel. Un Chef de l'Etat qui n'a pas le souci de sa réélection aura les mains libres pour appliquer le programme pour lequel il a été élu.
- Pas d'élection ou de réelection au-delà de l'espérance de vie. Est-il sérieux d'avoir des élu(e)s parlementaires âgé(e)s de plus de 90 ans?
Certains diront: "mais comment va-t-on faire alors que l'on a besoin de gens d'expérience?*". Bon alors il faut savoir une chose: c'est que le parlementaire est entouré de conseillers, d'assistants. Aussi compétent soit-il il aura toujours une équipe, souvent de futurs élus (mais pas que) qui sera là pour faire le job sans compter ses heures. Il en va de même pour un exécutif local.
Je suis bien conscient que cela ne va pas tout changer. Mais cela pourrait éventuellement permettre un déclin dans la chute de confiance dans le personnel politique, et faire aussi en sorte que le pays soit un peu mieux représneté. Caril faut bien le dire: la classe des élu(e)s n'est pas vraiment représentative de la société française dans toute sa diversité. Et que celles et ceux qui passent leur temps à parler, agir pour "les gens" puissant les cotoyer pour de vrai, en toute égalité. Parce que la politique de papa, avec des types qui restent élus pendant un demi-siècle voire plus, tout cela, c'est fini.
On regrettera que cette réflexion n'intervienne qu'à la fin du mandat, alors que justement, il aurait fallut débuter par là.
*: Comme disait Coluche en 1980: "Comme depuis trente ans on a voté pour des gens compétentes et intelligents, je propose de voter pour un imbécile qui n'y connait iren."