24 mars 2009
2
24
/03
/mars
/2009
14:45

Sur une envie soudaine, je me suis retrouvé au CGR Castille pour aller voir l'un des films sujet à débats de ce mois de mars 2009.
La Vague, un produit cinématographique du style teuton, qui marche plutôt bien en France au cours des années 2000, après, entre autres, Good Bye Lenin, La Chute, La Vie des Autres,...
Un sujet basé sur des faits réels, lors d'une expérience réalisée en Californie en 1967. Un livre fut publié en 1969 par Todd Strasser: "La Vague" qui a inspiré le film. Ce texte dont la traduction est arrivée en France l'an passé, est un classique de la jeunesse en Allemagne et son étude est même inscrite au programmes d'enseignements.
Le film: un prof de lycée est chargé de faire une semaine thématique sur l'autocratie (le pouvoir par et pour soi ou un groupe de personnes) alors qu'il aurait préféré faire un cours sur l'anarchie (c'est un autre enseignant qui hérite de ce cours), lui même étant plutot un rouge à défiler le premier mai. Une expérience qui à l'air de partir sur de l'improvisation permanente ou chaque étape dans l'autoritarisme est franchie soit par la volonté imposée du prof Raiser Wenger, ou par l'emballement des élèves, chacune des montées vers l'autoritarisme s'effectuant à petites doses.
AUTOKRATIE
Le film s'emballe au début du 1er cours où un élève dit grosso modo qu'il n'y aura pas de dictature en Allemagne dans l'avenir car "on nous a assez mis en garde" cette réplique étant plus ou moins teintée d'un "excés de pédagogie" et aussi peut-être d'un ras-le-bol sur le sentiment de culpabilité allemand du type: "Ce n'était pas nous!". L'autorité du prof est rétablie (alors que dix minutes auparavant c'était plutot le boxon de type pieds et bouteilles de coca sur la table) par son choix d'exclure certains élèves ne jouant pas le jeu et se confirme par son ignorance envers ceux qui affichent des différences, à partir du moment où l'uniforme (chemise blanche et jean) n'est pas porté.
De plus, on passe d'une phase d'échanges en tutoiement avec l'enseignant ("Raiser") à un vouvoiement avec demande d'autorisation de prise de paroles de type "Herr Wenger". (Herr = Monsieur en Teuton).
Ce long métrage d'1H48 se déroule sur l'équivalent d'une semaine. Il n'y a pas de parallèles réels entre le cours du prof et le nazisme en tant que tel, celui-ci faisant une démonstration sur la montée d'un autoritarisme, sans penchant politique particulier.
Mais Wenger va se trouver involontairement dépassé par sa création, ses élèves jouant le jeu, enfin même l'imposant hors des cours, influançant rapidement le destin quotidien de chacun. Au final, l'esprit de communauté ,disons le collectif, où tout le monde est à égalité et où même certains y trouvent une nouveau mode de vie allant à leurs convenances (faisant même des aveux types régimes coco d'après 1945 du genre: avant j'étais dans l'erreur. mais depuis je suis un homme nouveau..) en vient à écraser l'individu: la Vague est le nom qu'on choisit de se donner les élèves de ce cours, sur une idée qu'ils eurent eux-mêmes, chacun ajoutant à cette mini-dictature sa touche de perfection.
Un film Teuton, bien rythmé, agréablement filmé et bien entendu à voir dans la langue de Helmut Schmidt et d'Angela Merkel. Mais qui laisse à réfléchir: le processus d'uniformisation de la pensée de tout un groupe est à mon avis trop rapide, pour qu'en l'espace de deux jours, le rythme de vie et la façon de pensée de chacun se trouve complétement modifié. De plus dans ce film au final, il est peu évident de faire le tri entre les gentils et les méchants, ceux qui ont eu raison et ceux qui ont eu tort, chacun ayant contribué à ce que la situation s'envenime.Et puis on ne retrouve pas ce film le coté "légitimiste" à parler de dictature aucun lien n'étant établi avec la période nazie; cependant les scènes de colères font hélas trop penser à cette sombre période de l'histoire allemande: et je pense que ceux qui regarderont le film en VO (le plus grand nombre possible, ça serait bête de le voir en français) feront eux aussi le lien...
Difficile de qualifier ce film de chef d'oeuvre: par contre c'est un film à voir, et à revoir quelques semaines plus tard, un temps de "digestion" s'imposant. Après ce visionnage, disons que je ne savais plus trop sur quel pied danser, bien qu'ayant passé un bon moment, peut-être même trop court.
Cette composition du réalisateur Dennis Gansel fait partie des bonnes surprises cinématographiques teutonnes qui ont eu le droit de franchir le Rhin. Le choix musical est d'une très bonne qualité. Et puis il y a les petits détails qui m'ont tapé à l'oeil: le prof, joué par Jünger Vogel est l'heureux propriétaire d'une Peugeot 504 première version gris métallique (ce qui est toujours étonnant de voir en Allemagne) et aussi les jeunes, qui contrairement aux Français ne roulent pas en AX pourrie mais en BMW, eux mêmes étant poursuivis par une police en Mercedes, alors que chez nous, on peut se faire embarquer en Kangoo...
Sur la salle: une cacedédie spéciale au CGR, qui s'est joliment craqué, le film débutant avec pas moins de 26 minutes de retard...C'est bien d'être une grande chaine de distribution de cinéma mais faire débuter un film à l'heure comporte tout de même moins de difficultés que de faire arriver un train à un horaire donné dans une gare quelconque. Et il serait aussi pratique d'investir dans une clim': plus de 100 personnes renfermées dans une salle durant deux heures et sans ouverture ne peut conclure qu'à la surproduction d'odeurs nauséabondes, chaque personne entrant dans la salle gueulant "Wow putaing, ça pue le fennec ici, quelle horeur!". Pour vous expliquer plus clairement, dans la salle ça sentait aussi bon que les aisselles d'un sportif qui a couru deux heures sous le soleil en portant 3 pulls et 2 manteaux...
Sur le public: pensant être à peu près l'un des rares vieux cons à me dire "Tiens je me ferais bien un film allemand ce soir...", et surtout vu la concurrence très très lourde intellectuellement parlant de Watchmen et Coco réunis, je fus très très étonné de voir que la salle, petite par ailleurs était remplie de jeunes, oui du jeune, pas celui des médias qui n'est au final qu'un aggresseur de vieilles dames, mais des gens jeunes de type lycéens étudiants, genre entre 17 et 25 ans environ. Ce qui pour le coup m'a fait plaisir d'autant plus que la salle était bien remplie.
Enfin, et ça sera ma râlerie de cet article que je n'imaginais pas aussi long, mon courroux va tomber sur Vincent Ostria un critique des Inrocks. Vendredi soir, des amis me parlèrent des critiques ciné de ce canard comme étant des "tarés" de type égocentrique. Et sur le cas de La Vague, j'ai compris: évidemment il n'a pas aimé (c'est son droit), mais dans ce cas là on évite de déformer l'histoire et de se montrer méprisant envers un film qu'on a pas l'air d'avoir compris. Sa bouse critique est ici. Le grotesque, c'est lui au final, un espèce de bobo ignard et injurieux, dont l'article est rédigé par un homme à l'égo sans doute surdimensionné simplement car il taffe aux Inrocks et se prend pour le maître du monde de la critique cinématographique. Il ne mérite même pas le titre de Cagette, ni de Tocard, mais simplement de bobo avec tout ce qu'il y a de péjoratifs derrière.
Le film a franchi en Allemagne la barre des 2,5 millions d'entrées, tandis qu'en France il devrait s'établir à environ 100000 entrées: ce n'est pas beaucoup, mais lorsque l'on a que 118 copies sur tout l'Hexagone, ce n'est pas une honte non plus.
Sur ce je vous laisse sur la Bande Annonce du film, que je vous recommande une fois de voir en VO. Désolé de voir avoir pris autant de temps pour celles et ceux qui sont parvenus courageusement au terme de cet article, mais je voulais partager cette opinion quelque part avant de tout oublier...
La Vague, un produit cinématographique du style teuton, qui marche plutôt bien en France au cours des années 2000, après, entre autres, Good Bye Lenin, La Chute, La Vie des Autres,...
Un sujet basé sur des faits réels, lors d'une expérience réalisée en Californie en 1967. Un livre fut publié en 1969 par Todd Strasser: "La Vague" qui a inspiré le film. Ce texte dont la traduction est arrivée en France l'an passé, est un classique de la jeunesse en Allemagne et son étude est même inscrite au programmes d'enseignements.
Le film: un prof de lycée est chargé de faire une semaine thématique sur l'autocratie (le pouvoir par et pour soi ou un groupe de personnes) alors qu'il aurait préféré faire un cours sur l'anarchie (c'est un autre enseignant qui hérite de ce cours), lui même étant plutot un rouge à défiler le premier mai. Une expérience qui à l'air de partir sur de l'improvisation permanente ou chaque étape dans l'autoritarisme est franchie soit par la volonté imposée du prof Raiser Wenger, ou par l'emballement des élèves, chacune des montées vers l'autoritarisme s'effectuant à petites doses.
AUTOKRATIE
Le film s'emballe au début du 1er cours où un élève dit grosso modo qu'il n'y aura pas de dictature en Allemagne dans l'avenir car "on nous a assez mis en garde" cette réplique étant plus ou moins teintée d'un "excés de pédagogie" et aussi peut-être d'un ras-le-bol sur le sentiment de culpabilité allemand du type: "Ce n'était pas nous!". L'autorité du prof est rétablie (alors que dix minutes auparavant c'était plutot le boxon de type pieds et bouteilles de coca sur la table) par son choix d'exclure certains élèves ne jouant pas le jeu et se confirme par son ignorance envers ceux qui affichent des différences, à partir du moment où l'uniforme (chemise blanche et jean) n'est pas porté.
De plus, on passe d'une phase d'échanges en tutoiement avec l'enseignant ("Raiser") à un vouvoiement avec demande d'autorisation de prise de paroles de type "Herr Wenger". (Herr = Monsieur en Teuton).
Ce long métrage d'1H48 se déroule sur l'équivalent d'une semaine. Il n'y a pas de parallèles réels entre le cours du prof et le nazisme en tant que tel, celui-ci faisant une démonstration sur la montée d'un autoritarisme, sans penchant politique particulier.
Mais Wenger va se trouver involontairement dépassé par sa création, ses élèves jouant le jeu, enfin même l'imposant hors des cours, influançant rapidement le destin quotidien de chacun. Au final, l'esprit de communauté ,disons le collectif, où tout le monde est à égalité et où même certains y trouvent une nouveau mode de vie allant à leurs convenances (faisant même des aveux types régimes coco d'après 1945 du genre: avant j'étais dans l'erreur. mais depuis je suis un homme nouveau..) en vient à écraser l'individu: la Vague est le nom qu'on choisit de se donner les élèves de ce cours, sur une idée qu'ils eurent eux-mêmes, chacun ajoutant à cette mini-dictature sa touche de perfection.
Un film Teuton, bien rythmé, agréablement filmé et bien entendu à voir dans la langue de Helmut Schmidt et d'Angela Merkel. Mais qui laisse à réfléchir: le processus d'uniformisation de la pensée de tout un groupe est à mon avis trop rapide, pour qu'en l'espace de deux jours, le rythme de vie et la façon de pensée de chacun se trouve complétement modifié. De plus dans ce film au final, il est peu évident de faire le tri entre les gentils et les méchants, ceux qui ont eu raison et ceux qui ont eu tort, chacun ayant contribué à ce que la situation s'envenime.Et puis on ne retrouve pas ce film le coté "légitimiste" à parler de dictature aucun lien n'étant établi avec la période nazie; cependant les scènes de colères font hélas trop penser à cette sombre période de l'histoire allemande: et je pense que ceux qui regarderont le film en VO (le plus grand nombre possible, ça serait bête de le voir en français) feront eux aussi le lien...
Difficile de qualifier ce film de chef d'oeuvre: par contre c'est un film à voir, et à revoir quelques semaines plus tard, un temps de "digestion" s'imposant. Après ce visionnage, disons que je ne savais plus trop sur quel pied danser, bien qu'ayant passé un bon moment, peut-être même trop court.
Cette composition du réalisateur Dennis Gansel fait partie des bonnes surprises cinématographiques teutonnes qui ont eu le droit de franchir le Rhin. Le choix musical est d'une très bonne qualité. Et puis il y a les petits détails qui m'ont tapé à l'oeil: le prof, joué par Jünger Vogel est l'heureux propriétaire d'une Peugeot 504 première version gris métallique (ce qui est toujours étonnant de voir en Allemagne) et aussi les jeunes, qui contrairement aux Français ne roulent pas en AX pourrie mais en BMW, eux mêmes étant poursuivis par une police en Mercedes, alors que chez nous, on peut se faire embarquer en Kangoo...
Sur la salle: une cacedédie spéciale au CGR, qui s'est joliment craqué, le film débutant avec pas moins de 26 minutes de retard...C'est bien d'être une grande chaine de distribution de cinéma mais faire débuter un film à l'heure comporte tout de même moins de difficultés que de faire arriver un train à un horaire donné dans une gare quelconque. Et il serait aussi pratique d'investir dans une clim': plus de 100 personnes renfermées dans une salle durant deux heures et sans ouverture ne peut conclure qu'à la surproduction d'odeurs nauséabondes, chaque personne entrant dans la salle gueulant "Wow putaing, ça pue le fennec ici, quelle horeur!". Pour vous expliquer plus clairement, dans la salle ça sentait aussi bon que les aisselles d'un sportif qui a couru deux heures sous le soleil en portant 3 pulls et 2 manteaux...
Sur le public: pensant être à peu près l'un des rares vieux cons à me dire "Tiens je me ferais bien un film allemand ce soir...", et surtout vu la concurrence très très lourde intellectuellement parlant de Watchmen et Coco réunis, je fus très très étonné de voir que la salle, petite par ailleurs était remplie de jeunes, oui du jeune, pas celui des médias qui n'est au final qu'un aggresseur de vieilles dames, mais des gens jeunes de type lycéens étudiants, genre entre 17 et 25 ans environ. Ce qui pour le coup m'a fait plaisir d'autant plus que la salle était bien remplie.
Enfin, et ça sera ma râlerie de cet article que je n'imaginais pas aussi long, mon courroux va tomber sur Vincent Ostria un critique des Inrocks. Vendredi soir, des amis me parlèrent des critiques ciné de ce canard comme étant des "tarés" de type égocentrique. Et sur le cas de La Vague, j'ai compris: évidemment il n'a pas aimé (c'est son droit), mais dans ce cas là on évite de déformer l'histoire et de se montrer méprisant envers un film qu'on a pas l'air d'avoir compris. Sa bouse critique est ici. Le grotesque, c'est lui au final, un espèce de bobo ignard et injurieux, dont l'article est rédigé par un homme à l'égo sans doute surdimensionné simplement car il taffe aux Inrocks et se prend pour le maître du monde de la critique cinématographique. Il ne mérite même pas le titre de Cagette, ni de Tocard, mais simplement de bobo avec tout ce qu'il y a de péjoratifs derrière.
Le film a franchi en Allemagne la barre des 2,5 millions d'entrées, tandis qu'en France il devrait s'établir à environ 100000 entrées: ce n'est pas beaucoup, mais lorsque l'on a que 118 copies sur tout l'Hexagone, ce n'est pas une honte non plus.
Sur ce je vous laisse sur la Bande Annonce du film, que je vous recommande une fois de voir en VO. Désolé de voir avoir pris autant de temps pour celles et ceux qui sont parvenus courageusement au terme de cet article, mais je voulais partager cette opinion quelque part avant de tout oublier...