Au coeur d'une rivalité de longue date, surgit dans la nuit un espace lumineux: une gare, seule dans les champs...
Valérie Lion - publié le 12/02/2013 à 11:17
Parmi les nombreuses incohérences de la ligne à grande vitesse Est Paris-Strasbourg, la Cour des comptes pointe notamment la construction d'une gare TGV en rase campagne en Lorraine.
Etrange choix que celui de l'implantation de la gare Lorraine TGV. Pour la Cour des Comptes, la localisation à Cheminot-Louvigny (Moselle), à une quinzaine de kilomètres du réseau ferré (!), est un des effets pervers du cofinancement de la ligne à grande vitesse Est (Paris-Strasbourg) par les collectivités territoriales, aux côtés de l'Etat et de Réseau Ferré de France, une première. Pour concilier les intérêts divergents et concurrents des deux métropoles lorraines, le choix s'est arrêté sur cette localisation "pour le moins surprenante", dixit la Cour.
L'éloignement de cette gare, uniquement reliée par lautoroute A31, a en effet nécessité de recourir à des navettes de bus, dont lexploitation est déficitaire. Le projet initial dimplantation de la gare Lorraine TGV à Vandières (Meurthe-et-Moselle), bénéficiant d'une interconnexion avec la ligne TER Metz-Nancy, s'était heurté à lopposition de certains élus qui craignaient que la SNCF en profite pour réduire les dessertes directes de Metz et Nancy par TGV. Mais il n'a pas été abandonné et des études de faisabilité ont même été engagées pour près de 24 millions d'euros.
La construction d'une gare à Vandières coûterait 88,8 millions. Alors que celle de Cheminot-Louvigny en a déjà englouti quelque 63 millions! Cherchez l'erreur.
13 Février 2013
En rouge, la gare Lorraine TGV de Louvigny. En vert, l'aéroport Nancy-Metz-Lorrain à Pagny-lès-Goin. En bleu, au sud-ouest, la première ville digne de ce nom (environ 10-15 bornes), Pont-à-Mousson. Enfin avec 14500 habitants au recensement de 2010.