20 juin 2013
Presseurop
Jurnal de Chişinău, Timpul

A peine la Moldavie est-elle sortie de l’impasse politique et peu après avoir finalisé les négociations sur l’accord de libre-échange avec l’UE que le spectre d’une confrontation militaire plane à nouveau sur l'ancienne république soviétique. "La Moldavie craint la possibilité des nouvelles hostilités militaires", écrit ainsi Jurnal de Chişinău le 20 juin, alors que le Parlement moldave doit débattre de "la manière de répondre à la provocation des autorités de Tiraspol".
Le 10 juin dernier, le Soviet (Parlement) de la région sécessioniste prorusse de Transnistrie avait décrété unilatéralement un nouveau tracé de la frontière avec la Moldavie, qui incluait dans le territoire transnistrien trois villages qui n’y figuraient pas auparavant. En avril dernier, des militaires transnistriens avaient tenté d’installer des guérites dans le village de Varniţa, le long de ce tracé, mais les villageois les avaient repoussés.
De leur côté, les Moldaves avaient installé de nouveaux postes-frontière avec la Transnistrie le 1er mai, afin de se mettre en conformité avec les normes européennes.
Pour le quotidien moldave, la Russie, qui a un contingent de maintien de la paix en Transnistrie, voit d’un mauvais oeil l’accord de libre-échange et de libre circulation entre la Moldavie et l’UE, car elle craint que les Transnistriens demandent en masse la citoyenneté moldave :
Dans un communiqué qui évoque les prémices la guerre en Géorgie d’août 2008, Moscou appelle Chişinău et Tiraspol à "s'abstenir d’actions unilatérales qui pourrait mener à un conflit". Sans rien faire afin de dissuader le président transnistrien, Evgueni Chevtchouk, de mettre un terme à l’expansion.
Son confrère Timpul note de son côté que l’incident de Varniţa est "une épée de Damoclès", car le décret de Chevtchouk entérinant la décision du Soviet fixant le nouveau tracé frontalier entrera en vigueur le 24 juin :
"Les troupes russes de maintien de la paix interviendront-elles si l’agresseur, les soldats de Transnistrie, occupe Varniţa ? […] Le décret de Chevtchouk est une déclaration de guerre permanente"
Emblème de la République Populaire de Transnistrie, sécéssioniste de la Moldavie, non reconnue par l'ONU.