LUNDI AU "DIETRICH"
La première séance avec Bernadette Lafont
Pour 4 jeunes Poitevins, mordus de cinéma, ce ne sera pas la "dernière séance" mais plutôt la première le 8 octobre, d'un cycle que nous espérons de lingue durée.
Reprenant en effet l'idée du "vieux Eddy" (Mitchell bien sûr!) et de son copain Gérard Jourd'hui, François Doré, François Henry, Jean-Pierre et Christophe Casaban ont non seulement voulu faire revivre de vieux films, mais aussi un cinéma. "Le Dietrich" remplacera désormais le Ciné U du quartier Dalesmes, si cher aux étudiants, et dont les séances avaient cessé il y a environ deux ans.
C'est l'inauguration de ce cinéma entièrement rénové par leurs soins qui aura lieu le 8 octobre en présence de la comédienne Bernadette Lafont, la nouvelle marraine du cinéma.
Leurs idées, à tous les quatre, c'est de remonter le temps pour revivre quelques pages de l'histoire du cinéma, celles d'avant les 60; de donner aux nstalgiques mais aussi aux plus jeunes, l'occasion de voir ou revoir tous ces films d'aventures, de capes et d'épées, tous ces westerns et leurs héros, toutes ces stars, Errol Flynn, Garry Cooper, James Stewart, Cary Grant, John Wayne, Kirk Douglas, pour n'en citer que quelques uns; de proposer aussi des projections thématiques ("Les femmes" en novemebre par exemple) ou évènementielles comme "This is the army" de Michael Curtis avec Ronald Reagan, à l'occasion des élections présidentielles américaines en décembre!
DEUX FILMS PAR JOUR ACTUALITES...ET VIDEO CLIPS
Autres idées originales: deux films différents par jour, à 19h et 21h, le tout agrémenté d'actualités Pathé des années 60. Quant aux "variétés", elles feront place aux désormais irremplaçables vidéo clips. Les tout premiers seront "Amazonia" d'Yves Simon et "Pull Marine" d'Isabelle Adjani.
En réalité, c'est à l'intérieur de l'association "Cinéma et Culture" que les Poitevins connaissent bien, que "Le Dietrich" va fonctionner non sans difficulté d'ailleurs, certains estimant que commercial et culturel ne vont pas de paire.
Nos jeunes cinéphiles tiennent quant à eux le pari contraire même si l'objectif du Dietrich n'est pas de faire de l'argent avec le cinéma mais plutôt du cinéma grâce à l'argent.
HALL PIANO BAR
De l'argent, justement, ils en ont obtenu un peu, 250.000 F*, dont 180.000F ont servi au réaménagement de la salle (accessible aux handicapés), à l'achat d'un nouveau matériel de projection (le plus performant de la place poitevine soulignent-ils fièrementà, d'un écran...
Le reste servira en quelque sorte à créer une ambiance. Côté "extérieur nuit", le Dietrich jaillira de sa sombre ruelle grâce à quelques spots bien placés, tandis que le hall entièrement remodelé, se transformera en piano-bar, histoire de prendre un pot entre deux séances ou de se raconter "son" avis sur le film en buvant un verre.
Une possibilité de détente d'autant plus appréciée que le quartier est éloignée du centre-ville et que les bars se font rares dans le secteur.
BILLETS A 20 ET 17F
Enfin, côté tarif, nos "quatre mousquetaires" écrasent les prix en proposant des billets à 20F* (17 F pour les tarifs réduits).
ON DEMANDE DES BENEVOLES
Mais, si pour combattre les agents du Cardinal, le Gascon et ses compagnons s'estimaient en nombre suffisant, François (X2), Jean-Pierre et Christophe aimeraient bien qu'il y en ait d'autres pour leur doner un coup de main, à la caisse, dans la salle et au bar...Les bénévoles intéressés (pour le cinéma) peuvent téléphoner au 88.04.87.
Ah! J'allais oublier : à vous de deviner pourquoile cinéma s'appelle "Dietrich".
CATHERINE PELLETIER
Centre Presse, Mercredi 3 Octobre 1984.
*NdPPP: 20F de 1984 correspondent, en prenant en compte l'inflation et l'érosion monétaire, à 5€54 de 2013. La place, tarif normal de 2014 étant de 7€, il n'y pas eu d'envolée des prix. Par ailleurs, la subvention de 250.000F de 1984 vaut 69276€ de 2013.
La toute première séance du Dietrich
Centre Presse, Mercredi 10 Octobre 1984.