Fr3 Poitou-Charentes, Dimanche 6 Mars 1983.
En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!
Fr3 Poitou-Charentes, Dimanche 6 Mars 1983.
Lundi 24 mars 2014
Madame, Monsieur,
Dimanche, avec près de 36 %, vous nous avez placés, mon équipe et moi-même, largement en tête de ce premier tour. Plus de 11 points nous séparent de la liste arrivée en seconde position. Je vous remercie de cette confiance renouvelée.
Dimanche prochain, vous aurez à amplifier ce résultat en élisant une équipe et un maire. Il s’agira pour chacun d’entre vous de désigner celles et ceux qui veilleront au développement de Poitiers pour les six années à venir. Au moment de glisser votre bulletin dans l’enveloppe, vous devrez répondre à cette seule question : quelle liste est en capacité d’assurer à Poitiers un réel développement tout en protégeant les plus faibles d’entre nous ?
Plusieurs listes nous sont opposées. D’un côté l’extrême gauche alliée pour la circonstance avec les Verts. Tout les sépare. Les premiers nous ont toujours combattus. Les seconds ont voté tous les budgets de la Ville au cours de ce mandat comme des précédents.
Quant à la droite, les deux listes du premier tour nous ont montré, durant cette campagne, l’étendue de leurs divergences. Comment croire qu’elles peuvent apprendre à travailler ensemble en deux jours alors qu’ils se sont affrontés depuis des mois.
Enfin, le Front National, comme partout en France, se trouve en capacité de se maintenir au second tour mettant en danger nos valeurs républicaines.
Seule la liste que je conduis a su, je le crois, conjuguer diversité et cohérence, efficacité et éthique. Ma tâche est de continuer à rassembler le plus largement possible l’ensemble des Poitevins.
Vous le savez, durant six ans, j’ai pris mes décisions avec convictions, mais sans sectarisme. C’est cela être le maire de tous.
Dimanche prochain, c’est le choix de l’action locale qui doit l’emporter. Lundi, il faudra construire un budget pour continuer à faire exister le « vivre ensemble » tel que nous l’aimons tous à Poitiers.
C’est pourquoi j’ai besoin de vous. J’ai besoin que vous donniez à Poitiers une majorité forte et claire. Chaque voix compte. Nous ne gagnerons pas sans vous. Dimanche, faites le choix de la cohérence, de l’éthique et plus encore de l’efficacité. Dimanche, je compte sur vous comme vous pourrez compter sur moi.
Alain Claeys
Salons de Blossac: 9 rue de la Tranchée (pour les Bus, les lignes 2A et 2B peuvent vous déposer à l'arrêt Blossac, Parking de l'Hôtel de Ville (ex-Carnot) à 50 centimes de 19h à 8h du matin).
Capture d'écran sur lemonde.fr, Jeudi 27 Mars 2014.
"Tourte heureuse": une malencontreuse (et drôle) d'erreur de frappe ou un pari entre journalistes pour placer le mot "tourte"?
La Nouvelle République, 24 Mars 2014.
Mais au fait, qu'est-ce qu'une "Tourte"?
Voici ce que nous dit le Larousse:
A priori, sauf énorme surprise de dernière minute, la liste "Osons Poitiers" va maintenir sa liste au second tour, une première depuis 1989, où les Verts avaient alors réalisé le score de 10,98% au premier tour (Liste Bourry).
La Nouvelle République, Lundi 13 Mars 1989.
La percée des Verts aux municipales de 1989 fut la surprise des deux tours de scrutin. Et à l'époque, Poitiers n'avait pas échappée au mouvement. Au second tour, ils décrochent 12,5% des suffrages au terme d'une triangulaire, et obtiennent 3 élus au Conseil municipal de Poitiers. Et déjà, La Nouvelle République savait manier l'humour déjà sur les Verts, mais ce coup là, Daniel Lhomond était au coeur de la blague.
La Nouvelle République, Lundi 20 Mars 1989.
LE DEPUTE-MAIRE : "PEUT-ETRE UN REFERENDUM SUR LE BUDGET, L'AN PROCHAIN"
M. Santrot, élu par la population pour administrer la ville, au mieux des intérêts de la collectivité, la municipalité a-t-elle véritablement les moyens et les éléments pour assumer les moyens de sa mission?
Nous avons les moyens et les éléments pour assumer la direction de l'urbanisme de la ville, cependant il y a une somme de choses qui ont fait que tous les éléments entre nos mains sont souvent contredits par d'autres éléments que nous n'avons pas.
"Ainsi, la planification et les décisions de grands équipements et de l'urbanisme sont effectivement du ressort de la municipalité mais, une fois la programmation faite, dans le cadre actuel toute une partie de la réalisation est liée à l'Etat, par le biais des subventions.
"La réalisation ne peut donc se faire que si l'Etat suit les propositions de la Collectivité locale.
"D'autre part, la Collectivité locale a des pouvoirs par l'intermédiaire du Plan d'Occupation des Sols et des règlements administratifs du Secteur Sauvegardé, mais ceux-ci se heurtent aux envies des promoteurs privés.
"Nous n'avons pas, en effet, les moyens financiers de nous mettre en concurrence avec les promoteurs possibles, aussi bien pour l'achat des terrains qu'au niveau de la destination économique des locaux."
Voyez-vous des solutions politiques ou financières permettant à la collectivité locale de maîtriser efficacement l'urbanisme?
-"Il y a au moins une solution qui pourrait s'envisager pour les achats de terrains, ce serait une loi foncière qui nous donnerait les moyens financiers de faire jouer nos prérogatives.
"En théorie, par l'instauration de Zone d'Intervention Foncière, la Collectivité locale peut disposer d'un droit de préemption lui donnant la priorité sur les promoteurs privés, mais financièrement nous n'avons pas actuellement les moyens de faire jouer ce droit.
"C'est d'ailleurs ce qui nous fait hésiter à mettre en place dans Poitiers, une Zone d'Intervention Foncière, que l'on souhaite pourtant, car compte tenu du nombre de transactions qui s'opèrent actuellement, nous ne pourrions faire face à nos obligations d'achat, même si nous étions intéressés.
"Le Parti Socialiste réclame depuis longtemps, par le terme de "municipalisation des sols" une loi foncière qui permette aux municipalités, dans certains cas, de taxer les plus-values foncières, de sorte que l'on puisse premièrement peser sur le coût des terrains et deuxièmement, avoir les possibilités financières correspondant aux possibilités administratives et juridiques données par les textes.
"Mais ceci n'est pas valable pour les fonds de commerce.
"Vivant en système d'économie libérale, la liberté d'achat et d'ouverture d'un fonds de commerce est totale.
"Nous n'avons aucun moyen légal d'intervenir dans une transaction commerciale, sinon par le biais complexe d'une régie.
"Par exemple, on aurait pu tenter de sauver "La Paix" en agrandissant le Théâtre municipal sur place.
"Il aurait fallu acheter le Café du Théâtre et son fonds, puis le café de la Paix, et son fonds...une opération rigoureusement impensable!
Au nom d'une gestion démocratique, la municipalité a déjà suscité la constitution de diverses commissions extra-municipales, mais êtes-vous persuadé de recueillir ainsi l'expression de la base?
- " Les commissions extra-municipales et les comités de quartier nous donnent une image des souhaits de la population. Nous ne prétendons qu'ils sont à eux-seuls représentatifs de toutes les aspirations.
"Beaucoup de choses nous reviennent aussi dans les pages blanches du bulletin municipal, c'est un moyen supplémentaire.
"La formule n'est pas parfaite, mais je pense que l'information passe relativement mieux que par le passé.
"Beaucoup de petites demandes peuvent ainsi être satisfaites toutefois quand elles ne sont pas contraires à l'intérêt général".
Envisageriez-vous la possibilité d'un référendum et à quel propos?
-"Je ne suis pas du tout hostile à un référendum; le cas échéant on en fera.
"Mais son usage est délicat car il peut être dévié de son caractère démocratique s'il n'y a pas une participation massive.
"Des problèmes d'urbanisme ou de choix budgétaire peuvent justifier un référendum.
"L'an prochain, nous allons avoir une gestion de budget informalisée où les propositions budgétaires vont rentrer beaucoup plus vite et vont être exploitées beaucoup plus vite que manuellement aujourd'hui.
"Il n'est pas exclu qu'on puisse faire un référendum sur le budget 1980 en disant: avec dix pour cent d'augmentation des impôts, nous faisons ça et ça; avec quinze pour cent nous faisons ça et ça dans telles conditions. Qu'en pensez-vous? Donez-nous une réponse..."
Quelles priorités concevez-vous, dans la réforme des collectivités locales?
-"Ce qui est important, et qui n'a pas été fait dans un premier temps, c'est que, en même temps que des prérogatives supplémentaires aux collectivités locales, la réforme prévoit des financements correspondants et surtout des financements supplémentaires.
"C'est ce que demandent les élus locaux, car toutes les villes sont arrivées à des taux d'imposition qui deviennent à la limite, intenables!
"Par exemple, l'an dernier, Poitiers était la ville de la région, et même de nombreuses régions, à avoir le moins augmenté les impôts locaux.
"La réforme, en modifiant le reversement du V.R.T.S. par la dotation globale de fonctionnement, a pénalisé ceux qui, ces trois dernières années, n'ont pas beaucoup augmenté leur impôts.
"En francs constant, c'est-à-dire compte tenu de la dotation de l'an dernier, uniquement majorée de dix pour cent, pour maintenir la réalité des prix, nous perdons cette années 150 millions de centimes.
"La deuxième partie de la réforme, dont je viens d'avoir le projet, est intéressante au niveau de la clarification des situations, entre les responsabilités de l'Etat et des collectivités locales, que ce soit au niveau de la police, la justice, l'enseignement ou l'aide sociale".
"Mais avant de me prononcer, je veux savoir à quoi cela correspond financièrement, il n'est pas évidement que les collectivités y gagnent".
La Nouvelle République, Mercredi 24 Janvier 1979.
La revanche de 1977 entre Jacques Santrot et Jacques Grandon
Victoire dès le 1er tour de la liste de gauche "Pour Poitiers avec vous" qui obtient 50,37% des suffrages
FR3 Poitou-Charentes, Mardi 8 Février 1983
Une archive de PourquoiPasPoitiers: le contexte national et le nouveau conseil municipal de Poitiers élu en 1983.
VIII. VOYAGE AUTOUR DE LA PLACE D'ARMES
La Rue Impériale est, enfin percée. Sur ses deux côtés, on construit les murs qui, joignant les pans laissés par les démolisseurs, formeront les façades des maisons. Façades provisoires, dit-on, car des embellissments sont prévus. Nous sommes en 1866.
La Préfecture sort de terre. Pour le gros-oeuvre de la cour d'honneur, la pierre de Lavoux a dû être remplacée par celles des Lourdines: difficultés d'approvisionnement, annonce l'entrepreneur. Pour le corps principal d'habitation, les fondations sont en pierre dure de Chauvigny. Mais quand, sur ces socles d'un matériau indigène, apparaissent les murs de brique imposés par un architecte parisien, Charles de Chergé voit rouge, bien sûr! mais à sa manière.
-Pourquoi, interroge-t-il avec une courtoisie pincée, dans un pays renommé pour la brillante et solide qualité des matériaux de construction qu'il exporte au loin, n'a-t-on trouvé rien de mieux que d'importer des briques?...
Plus tard, il risquera une épigramme, menue fléchette qui ne portera pas davantage que toutes celles décochées par lui et les légitimistes en quinze années d'opposition au régime impérial, ses pompes et ses oeuvres. Les jeux de l'esprit perdent de leur intéret au fur et à mesure que l'Intérêt - avec un I majuscule - accapare les esprits. La grande bourgesoisie poitevine, a noté le Préfet dans un de ses rapports sur l'esprit public du département, a formé un parti bleu qui se détache de l'opposition et manifeste de plus en plus son attachement au gouvernement de Napoléon III. La place d'Armes où, naguère encore, se tenaient des discussions sur des sujets de politique générale, ne connaît plus que des conversations d'affaires: prix des terrains et revenus d'immeubles. Le bâtiment va. Tout va!
TECHNIQUE DU BOULITAGE
Jeanne Moreau est femme de chambre au service de Mme Marie Bergé, une veuve dont la quarantaine, encore fraîche, s'accomode mal du manque d'idéal de ces temps calculateurs. Maîtresse et servante occupent le premier étage de la maison, portant le n° 20 de la rue de la Place-d'Armes, qui appartient au lithographe Adolphe Pichot. Exposé plein Est, à l'angle de la nouvelle rue Impériale, l'appartement domine le plus beau paysage urbain qui se puisse rêver: soixante ares de terrains, vingt-cinq maisons et cent quatre vingt degrés de vue imprenable. Quand le soleil de fin d'après-midi dore la place, à l'heure où la vie poitevine s'anime, les fenêtres de Marie Bergé sont à l'ombre et la veuve, à travers le tulle des rideaux, peut assouvrir sa passion de boulitage.
Le boulitage est un très ancien jeu poitevin dont les règles ont la pure simplicité de l'antique. Il consiste, dans son principe à voir sans être vu et, dans les cas particuliers, à observer les mouvements et attitudes des passants d'une rue, des promeneurs sur une place publique, subsidiairement des occupants d'une cour intérieure mais jamais - sauf circonstances exceptionnelles qu'il convient d'attribuer au seul hasard-, d'un appartement. Il se pratique assis auprès d'une vitre voilée et comporte un certain nombre de finesses que l'on peut classer comme suit, par ordre croissant de difficulté: scruter les tenus vestimentaires, les physionomies; enregistrer actions et réactions des personnages dans l'absolu et, dans le milieu ambiant; deviner les pensées; subodorer les états d'âme, apercevoir les destinées. Il mobilise l'attention du pratiquant et sa puissance d'imagination, et toutes les ressources de sa logique. Il procède de l'expérience de laboratoire et des mathématiques de probabilités. Il peut à loisir se compliquer de contre-épreuves pour peu qu'on dispose d'un partenaire doué de prompts réflexes d'interrogateur, de quelque intuition et d'une assez grande vitesse de déplacement sur le terrain.
Mme Veuve Marie Bergé pratique ce boulitage distingué car sa femme de chambre Jeanne Moreau possède bon pied, bon oeil, bonne langue, oreille fine et cette conception du monde que donne le long célibat. Au dernier recensement, Jeanne n'a pas caché ses quarante-cinq ans.
LA TOURNEE DES CAFES
Encore qu'elle n'aime pas se commettre avec la domesticité ordinaire, Jeanne Moreau, quand elle va faire les courses pour sa maîtresse, vers les quatre heures de l'après-midi, dit quelques mots de complaisance à Marie, la souillon du Café Le Castille, qui "since" le bas de la devanture. Paraissent, alors, sur le seuil, ceints de leur blanc tablier, avec leur rondin d'alpaga, le plastron luisant d'amidon et des favoris frisottants, les trois garçons de café François, Gaspard et Alexandre. Ils risquent sur la place un regard et, vite, regagnent la pénombre. Ils sont jeunes, beaux et solennels. Par Marie, certain jour, Jeanne Moreau a su que les deux derniers étaient Suisses. Elle l'a dit à Mme Bergé et, suprême gâterie, elle a pu rapporter leurs noms. Le plus grand, le plus distingué, cet Alexandre au regard noir se nomme Casanova:
-Ah! Casanova! a soupiré la veuve.
Le Castille est dirigé par Hilaire Conte qui, bien que locataire du père Jacométy, a de l'avoir et de l'ambition. Son fils Georges fait son droit. Sa clientèle est la plus huppée de la ville: noblesse d'ancien régime et officiers de chasseurs à cheval, grand bourgeois et hommes de loi, Hilaire Conte sait présenter ses devoirs à chacun, parler de chasse à courre et de placements financiers, de projets d'urbanisme et de saison théâtrale. Sur ces deux sujets, il est documenté par son voision Pichot et par Emile Filhol qui habite au 29, une chambre de célibataire et dirige le Théâtre municipal. Le journaliste Piogeard vient se joindre au trio qui bavarde à l'angle de la place, devant le café, quand l'heure est creuse. Conversation sur des sujets artistiques le plus souvent. S'il est question de la favorite, c'est de celle de Scribe qu'il s'agit et que l'on jouera encore, au Théâtre, sur une musique de Donizetti. Marie Bergé voit la main de Filhol qui dessine, dans l'air bleu, des volutes pour rappeler les triolets de la partition et Piogeard qui oublie un instant, par la vertu des harmonies d'opéra, ses soucis de journaliste gouvernemental.
Calme plat du côté du grand café Kern. Les deux garçons sont, sur le pas de la porte, moins raides que ceux du Castille. Ils attendent les étudiants qui les tutoient et leur empruntent, à l'occasion, quelques écus. A côté, l'horloger Mercier et son apprenti besognent dans l'échoppe.
Par la porte étroite du couloir entreront, samedi soir, les clients du cabaretier Noisette et ceux de Félicité Millet, débitants de vin. Ouvriers et petits employés, amateurs de gros rouges et de goutte de marc qui traverseront la place pour aller au Café du XIXème siècle et du Jet d'Eau se mêler aux artisans et aux boutiquiers quand ils auront l'oreille rouge et la langue déliée.
A petits pas mesurés, les rentiers vont au Cercler Lacroix et saluent M. Martin. Ils iront peut-être achever leurs entretiens paisibles chez cet honorable cafetier, qui sait s'enquérir des nouvelles de la santé de chacun et dont la servante Marie a, dans le sourire, toute la grâce de vingt-deux printemps, disent-ils.
L'officier en retraite Auguste Porcher, sort du 27, répond en touchant le bord de son chapeau au salut de Sosthène Marot, boucher, qui offre au soleil son ventre rebondi sous un tablier ensanglanté, ôte sa coiffure pour dire ses civilités au pharmacien Octave Berland qui surveillait son élève Alexandre Delhomme, un gamin de quinze ans préférant les boules de gomme au beurre de cacao.
Marie Bergé, de sa fenêtre, voit le capitaine lisser sa moustache et tendre le jarret. Elle trouve étrange que cet homme de cinquante quatre ans, encore alerte, décorté, passe le plus clair de son temps à parler d'escopettes chez l'armurier Mérieux, là-bas. Elle aimerait bien l'entendre, ici, raconter ses campagnes...
UN JEUNE HOMME PENCHE SUR SON AVENIR
Mais voici, qui couple la place en diagonale depuis le coin du Théâtre pour aller vers le n°27 un jeune homme "élancé, distingué, le visage froid" (1). Il demeure dans la maison de Me Hippolyte Hastron, avocat, fils de l'ancien maire de Poitiers, où il occupe une chambre que les livres encombrent: livres de droit parce qu'il est étudiant à la Faculté, livres de poésie parce qu'il aime les vers. Des tableaux qu'il a peints ornent les murs, paysages de la Vendée chère à son coeur et chiens et chats et oiseaux qu'il a portraiturés à Nantes dans la maison de sa mère les élève avec passion. Un soir, la lampe brûle longuement sur la table où il travaille. Penché sur sa feuille, le jeune homme écrit à sa mère, sa seule confidente:
"Je songe que demain soir à pareille heure, ton pauvre fils sera à un moment bien critique de son existence. Je vais au bal, c'est tout dire! Ce sera un premier acte de courage signal de bien d'autres. Néanmoins, j'irai car je suis inflexible: je sens que cela est nécessaire pour acquérir de l'aplomb, non seulement dans le monde mais encore au barreau. Si, pour prendre de l'assurance dans la parole, il fallait me coupais les doigts, je crois que je n'hésiterais guère...(1)"
Au Théâtre, M. Filhol fait renger les fauteuils le long des murs du parterre et prépare la salle de bal pour Carnaval. On dansera, demain, polkas, mazurkas, valses et quadrilles et les filles de la haute société poitevine porteront des robes tirées du "Journal des Demoiselles".
Un jeune homme prend ses résolutions, penché sur son avenir qu'il veut faire à sa taille. De celui-là, Marie Bergé ne sait rien d'autre que la froide résolution, lue par sa femme de chambre sur un visage glabre et pâle et dans le regard dont l'indiscrète Jeanne Moreau a supporté, un jour, l'étrange fixité. Ce jeune homme c'est Pierre, Marie, René Ernest WALDECK ROUSSEAU, futur président du Conseil de la IIIe République.
Si, par quelque crépuscule de l'année 1866, Marie Bergé le voyant passer a murmuré: "Il ira loin...", elle aura gagné la plus belle de toutes les parties de boulitage. Elle aura même prononcé la seule parole historique d'une période où Poitiers prenait la forme et le style qu'elle devait longtemps garder.
FIN
Alain R. DANY
(1) Henry LEYDET: Waldeck-Rousseau et a IIIe Réublique, Fasquelle édit. 1908.
Précédemment:
Jeudi 6 Février 2014: avec un retard de deux mois dû aux difficiles conditions climatiques, l'ouvrage est enfin livré au public et délivré de ses barrières qui en interdisait l'accès.
Pour le dernier jour de la précédente, le 22 Janvier 2012, j'y étais. Pour le premier de la nouvelle, je me devais d'y être.
L'ouvrage est imposant mais se fond parfaitement dans le décor.
Premier jour et première gruge avec une voiture qui effectue un passage qui n'est pas prévu. Il y a quand même de fortes probabilités pour que cela devienne une habitude de voir passer des voitures, ou des motos.
Pas de mauvaise balgue: la voie est assez large pour que deux bus puissent se croiser sur la passerelle.
Les feux de circulation avec ce bonhomme rouge qui me rappelle vaguement les Ampelmann de Berlin. Vu l'habitude très poitevine de traverser n'importe comment les rues, je ne suis pas certain que cela s'avère très efficace.
Question: la partie nord du pont étant une piste cyclable obligatoire, doit-on considérer que les piétons ne peuvent donc utiliser uniquement le trottoir du côté sud? J'avoue qu'en tant que cyclo du dimanche matin, je traverserai sans doute le pont directement sur la voie centrale...
Léon Blum, auquel la Ville de Poitiers ne rendait aucun hommage jusqu'alors, a enfin sa place dans la ville. Reste à voir si les Poitevins s'approprieront ce nom, ou si on parlera encore de la Passerelle des Rocs ou encore du Pont de la Gare...Réponse en 2019 avec un article de Bruno Delion sur le sujet.
Poitiers, Jeudi 6 Février 2014.
RADIO OLD SCHOOL
Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres
perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 (1972)