Guy Novès a réussi sa prise de fonctions à la tête du XV de France. Ce fut loin d'être une partie de plaisir et il faut reconnaître aux Italiens d'avoir eu le mérite de bien jouer et malgré la défaite, de réussir sans doute l'un de leurs meilleurs matchs à Paris (ils nous avaient battu deux fois, en 2011 et 2013, à Rome).
Certes les deux points de la victoire sont là, mais il y a, et c'est normal, beaucoup de choses à régler: sur les phases de défense, durant la première mi-temps, les Bleus ont subi, se sont fait bouger par des Italiens qui n'avaient pas froid aux yeux et qui ont fait bien moins de fautes qu'à l'accoutumée. Heureusement, les Bleus disciplinés ont pu éviter d'être largués au score à la mi-temps. D'ailleurs, sur la discipline, remarquons les deux interminables minutes d'arrêt de jeu sur les phases de pick and go de l'Italie que les joueurs ont brillé par la propreté de leur jeu, cédant un peu de terrain, mais dans l'ordre et la discipline (un peu comme en Mai 1940 selon les communiqués du GQG). Et le stade de retenir son souffle sur le drop de Parisse (23-21). Il a pris un risque. C'est sa responsabilité. Mais quand t'es un avant, que tu pilonnes, que t'as les cuisses brulantes, et que tu vois qu'au drop, c'est le 8 qui se charge d'exécuter la sentence, t'as de quoi avoir la rage.
Alors contre l'Irlande, ce sera une autre affaire: certes, nous les recevons, mais, dans le Tournoi, nous ne les avons plus battu depuis 2011. Les hommes de Joe Schmidt, dimanche dernier, au cours d'une superbe partie de rugby à Dublin ont littéralement éteint, durant 35 minutes les Gallois. Avant de s'étendre à leur tour, au terme d'un match physique: pour s'imposer, il faudra du combat, notamment dans les phases de ruck et de la discipline, car Sexton ne se privera pas de nous punir. Des failles existent chez les Irlandais, mais pour s'imposer, il ne faudra pas compter uniquement sur les exploits de l'excellent Vakatawa, car si les Verts font de la vidéo, ils risquent de s'y mettre à plusieurs pour lui barrer la route, surtout quand on voit sa capacité à transpercer le rideau défensif.
Pour Bézy, certes ces coups de pied au but n'étaient pas des plus simples, mais il ne pourra pas se permettre de se rater autant (3 échecs, soit 7 points) face aux poteaux. Pour l'équipe. Et pour son avenir en bleu. Alors, oui, tout le monde peut se foirer. Une fois. Deux fois de suite, ça ferait tâche.
Pour les autres équipes, l'Angleterre, sans briller, tout en étant solide est parvenue à s'imposer à Murrayfield, bien aidés par des Ecossais maladroits. Tout comme nous, les Anglais ont du boulot. Par contre pour les Ecossais, leur niveau de jeu sera largement suffisant actuellement pour...récupérer la cuiller de bois. Car contre des équipes plus inspirées, cela se terminera par une valise.
Enfin les Gallois, dont j'ai fait les favoris pour le Tournoi, ont montré que lorsqu'ils se réveillent sont terribles. La stabilité du groupe (reconduit pour affronter l'Ecosse samedi) devrait leur permettre d'ouvrir leur compteur de victoire (avec un point pris en Irlande, ils peuvent toujours remporter la compétition).
Mes pronos:
France - Irlande. Victoire difficile pour les Bleus, mais victoire quand même.
Ecosse - Pays de Galles. Victoire des Gallois.Les Diables Rouges n'ont plus perdu contre l'Ecosse depuis 2007. Une défaite des hommes de Gatland ferait tâche.
Italie - Angleterre. Victoire anglaise. 16 victoires consécutives contre les Transalpins dans le Tournoi. Plus petite victoire: 4 points en 2008 et 2012.
Bon wwek end d'ovalie les ami(e)s.