La traversée a toujours été un cauchemar pour les automobilistes. Mais à partir de cette semaine, il n'y aura plus lieu de se plaindre. Désormais, on pourra contourner la capitale sans encombre et surtout il sera possible de faire trente-six kilomètres sans s'arrêter au moindre feu rouge, ce qui ne garantit pas forcément, d'ailleurs, une circulation fluide. Encore quelques heures de patience et le rêve de tous les automobilistes parisiens sera réalité. Il suffit d'attendre l'inauguration du dernier tronçon Porte Dauphine - Porte d'Asnières, par le Premier ministre, M. Pierre Messmer, demain mercredi. Quelques instants après, les automobilistes pourront s'élancer sur l'orbite de la capitale. Notre photo représente une vue du périphérique de la porte Maillot. (A.F.P.)
En Une de Centre Presse, Mardi 24 Avril 1973.
PERIPHERIQUE PARISIEN:
A peine achevé et déjà dépassé!
Les premiers travaux avaient débuté en octobre 1956 et le premier tronçon : Porte d'Italie - porte de Chatillon, avait été inauguré en 1960. Le coût de la réalisation d'élève à 2,06 milliards de Francs*. Le nombre de personnes qui ont travaillé à cette "oeuvre colossale" comme l'a qualifiée M. Georges Pompidou, est évalué à plus de 10.000 personnes.
Dans la situation actuelle du réseau routier de la région parisienne, le périphérique apparaît comme insuffisant pour faire face aux problèmes de la circulation. Actuellement le trafic y est évalué à 15.000 véhicules-heure, point très voisin des prévisions maximales qui sont de 16.000 véhicules-heures et le moindre accrochage, ou les simples départs en week-end, provoquent de sérieux encombrements.
Un projet de super-périphérique à péage surplombant la voie actuelle entre la porte d'Italie et la porte de Sèvres est à l'étude.
Mais, fait-on valoir, dans le schéma routier définitif de la région parisienne, le périphérique trouvera sa véritable raison d'être: desservir uniquement la capitale et 50% des véhicules qui y circulent actuellement (banlieusards, et poids lourds, transitant par Paris emprunteront une rocade plus au large de la capitale).
Le problème du bruit
Autre problème pour lequel il reste à trouver une solution: le bruit. Un effort a été particulièrement fait sur le dernier tronçon, porte Dauphine - porte d'Asnières, où le tiers de la longueur totale a été réalisé en tranchées couvertes et une partie appréciable en tranchées semi-couvertes. Pour le reste du périphérique, qui très souvent passe à proximité de grands ensembles, voire d'écoles, on essaie de trouver des solutions, par la réalisation d'écrans phoniques, soit à l'aide de la végétation, ce qui est peu efficace, soit par des moyens techniques, ce qui est très onéreux. En certains endroits des immeubles ont du être insonorisés, notamment par la pose de double-fenêtres.
Centre Presse, Mercredi 25 Avril 1973.
*NdPPP : selon le convertisseur franc-euro de l'INSEE, 2,06 milliards de Francs 1973 équivalent à 1,766 milliard d'euros 2012.
Bonus-vidéo :
les derniers préparatifs avant l'ouverture du dernier tronçon en travaux périphérique de Paris