11 avril 2009
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René Monory, réélu maire de Loudun, Centre Presse, Mars 1971.
C'est un "gros" de la politique qui vient de mourir cette nuit, au parcours néanmoins original à l'image d'un Pierre Bérégovoy: parti de rien pour atteindre les sommets.
Né le 6 juin 1923 du côté de Loudun, la ville du paradis perdu, il devient garagiste (dans le garage de son père) à l'âge de 16 ans avec son certificat d'études dans la poche et pis c'est tout.
Refusant le STO en 1943, il se cache pour éviter la déportation. Après la Libération, il reprend le garage de son père: ses affaires sont florissantes et son ascension politique commence.
Centriste, il remporte la Mairie de Loudun en 1959 et la conserve jusqu'en 1999, la quittant sur une démission.
Son destin prend dès lors un tournant national, devenant sénateur en 1968 et le restant jusqu'en 2004, bien que ce mandat soit entrecoupé de période où il fut notamment ministre. Il fut par ailleurs président du Sénat de 1992 à 1999.
Avec Pierre Abelin, Jacques Grandon, il faisait parti des poids lourds centristes du département.
Il crée notamment à Loudun l'une des premières communautés de communes de France, qui ont aujourd'hui du plomb dans l'aile, et en devient le président, de 1973 à 2002. Il est par ailleurs conseil général du canton de Loudun de 1961 à 2004 et président du Conseil Général de la Vienne de 1977 à 2004 et aussi tant qu'à faire, président de la région Poitou-Charentes de 1985 à 1986, tout en étant conseiller régional de 1973 à 1989.
Entrant au gouvernement de Raymond Barre (II) fin mars 1977 après la Bérézina des municipales, devenant ministre de l'artisanat et du commerce. Après la victoire de la majorité aux législatives de mars 1978, il succède à Raymond Barre au Louvre (qui cumulait ce ministère avec Matignon) et devient ministre de l'Economie et des Finances jusqu'en 1981, se vantant de n'avoir jamais lu un livre d'économie avant d'entrer dans ce ministère. Il est notamment le papa des SICAV
Optimiste permanent, il fait pousser le Futuroscope au milieu d'un champ de patates coincé entre Chasseneuil et Jaunay- Clan, sans écrasement fiscal proclame-t-il.
En 1986, il devient sous Chirac II ministre de l'Education Nationale durant deux ans et devra notamment gérer la crise Devaquet et le drame Malik Oussekine de décembre 1986, ne dégraissant pas le Mammouth au final.
Chevalier de la Légion d'Honneur depuis Mars 2005, René Monory s'est retiré peu à peu de la vie politique: battu pour sa propre réelection à la présidence du Sénat par le RPR Poncelet en 1999, il passe au cours de la décennie 2000 de l'UDF à l'UMP.
Affaibli et ayant des problèmes de santé, René Monory fut hospitalisé au CHU de Poitiers au cours de l'été 2008.
Loudun risque donc d'être en deuil durant quelques jours et on ne devrait pas trop tarder à voir une rue, une bibliothèque ou quelques chose d'autre baptisé de son nom, et on peut aussi s'attendre à voir son nom donner à un petit quelque chose au Futuroscope. Ca serait la moindre des choses.
Bref, une vie politique d'un demi-siècle qui passerait presque pour une ode au non cumul des mandats. Comme qui dirait: il vient de passer l'arme à gauche...
Né le 6 juin 1923 du côté de Loudun, la ville du paradis perdu, il devient garagiste (dans le garage de son père) à l'âge de 16 ans avec son certificat d'études dans la poche et pis c'est tout.
Refusant le STO en 1943, il se cache pour éviter la déportation. Après la Libération, il reprend le garage de son père: ses affaires sont florissantes et son ascension politique commence.
Centriste, il remporte la Mairie de Loudun en 1959 et la conserve jusqu'en 1999, la quittant sur une démission.
Son destin prend dès lors un tournant national, devenant sénateur en 1968 et le restant jusqu'en 2004, bien que ce mandat soit entrecoupé de période où il fut notamment ministre. Il fut par ailleurs président du Sénat de 1992 à 1999.
Avec Pierre Abelin, Jacques Grandon, il faisait parti des poids lourds centristes du département.
Il crée notamment à Loudun l'une des premières communautés de communes de France, qui ont aujourd'hui du plomb dans l'aile, et en devient le président, de 1973 à 2002. Il est par ailleurs conseil général du canton de Loudun de 1961 à 2004 et président du Conseil Général de la Vienne de 1977 à 2004 et aussi tant qu'à faire, président de la région Poitou-Charentes de 1985 à 1986, tout en étant conseiller régional de 1973 à 1989.
Entrant au gouvernement de Raymond Barre (II) fin mars 1977 après la Bérézina des municipales, devenant ministre de l'artisanat et du commerce. Après la victoire de la majorité aux législatives de mars 1978, il succède à Raymond Barre au Louvre (qui cumulait ce ministère avec Matignon) et devient ministre de l'Economie et des Finances jusqu'en 1981, se vantant de n'avoir jamais lu un livre d'économie avant d'entrer dans ce ministère. Il est notamment le papa des SICAV
Optimiste permanent, il fait pousser le Futuroscope au milieu d'un champ de patates coincé entre Chasseneuil et Jaunay- Clan, sans écrasement fiscal proclame-t-il.
En 1986, il devient sous Chirac II ministre de l'Education Nationale durant deux ans et devra notamment gérer la crise Devaquet et le drame Malik Oussekine de décembre 1986, ne dégraissant pas le Mammouth au final.
Chevalier de la Légion d'Honneur depuis Mars 2005, René Monory s'est retiré peu à peu de la vie politique: battu pour sa propre réelection à la présidence du Sénat par le RPR Poncelet en 1999, il passe au cours de la décennie 2000 de l'UDF à l'UMP.
Affaibli et ayant des problèmes de santé, René Monory fut hospitalisé au CHU de Poitiers au cours de l'été 2008.
Loudun risque donc d'être en deuil durant quelques jours et on ne devrait pas trop tarder à voir une rue, une bibliothèque ou quelques chose d'autre baptisé de son nom, et on peut aussi s'attendre à voir son nom donner à un petit quelque chose au Futuroscope. Ca serait la moindre des choses.
Bref, une vie politique d'un demi-siècle qui passerait presque pour une ode au non cumul des mandats. Comme qui dirait: il vient de passer l'arme à gauche...
René Monory, réélu maire de Loudun en 1977, Centre Presse, mai 1977.