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Les Dossiers D'antan...

24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 08:50

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VII. COMMENT ON ECORNA LES AUGUSTINS

 

ON avait perdu deux ans. Pour mieux dire: si le préft Mercier-Lacombe fût demeuré à Poitiers, il aurait considéré, sans doute, que deux années avaient été perdues. En fait, pour des raisons de principe ou d'intérêts, depuis deux ans, la construction de la Préfecture et de le rue Impériale, celle de la mairie, aussi, marquaient le pas.

Le préfet Alphonse Levert appartenait à l'espèce des conciliateurs. Depuis le 2 décembre 1851 où conseiller de Préfecture à Arras, il avait approuvé le coup d'Etat du Prince-Président, il faisait honorable carrière, passant successivement des sous-préfectures de St-Omer et de Valenciennes aux préfectures de Privas et d'Alger. Bon époux et bon père de famille, il inspirait confiance. Ce qu'il cherchait, dans le département de la Vienne où il espérait bien ne rien brusquer, c'était à faciliter la création d'un parti libéral et d'un parti conservateur. Il n'entendait "laisser en dehors de son action que les opinions extrêles et passionnées" (1).

Grellaud renvoyé, avec tous les égards, à sa chaire de la Faculté, Hastron installé à la mairie de Poitiers, il essaya de fixer l'attention des Poitevins sur la question du rachat du Marché Notre-Dame. C'était une manière adroite de calmer les esprits, tout en montrant au gouvernement qu'il avait, lui, Levert, aussi, des idées personnelles sur l'administration de son département.

Mais il fallut, très vite, revenir au problème essentiel et reconsidérer le dossier Préfecture - Rue Impériale. D'autant plus vite que si Hastron temporisait en guignant du côté de son propre jardin, dévalorisé par l'amputation d'un triangle de terrain, d'autres propriétaires possédant les immeubles dont les locataires quittaient les appartements, désiraient vendre. En particulier le père Chateau qui voulait se défaire de l'ancienne église des Augustins.

 

LA CONTEMPORAINE DE JEAN LE BON

 

Pour les Poitevins de 1965 qui voient rebâtir un grand magasin sur le Place d'Armes, il faut dire ce qui, il y a cent ans et plus, en tenait lieu. Et pour le dire convenablement, il faut citer De Chergé, traitant de l'histoire de l'église des Augustins "..fondée et bâtie en 1345, par Herbert Berland, 11e du nom, chevalier, Seigneur des Halles appartenant à 'une des plus anciennes familles de la ville de Poitiers, dont un grand nombre de membres ont été enterrés dans cette église..." Historien précis, De Chergé nous apprendra que le fondateur légua aux religieux 720 livres pour en achever la construction "par son testament du 18 septembre 1356 (veille de la funèbre bataille de Poitiers) et que le péristyle appliqué sur la façade devant le théâtre - il fut plus tard transporté à l'entrée du Musée de Chièvres où on peut toujours le voir - est sans doute l'oeuvre du Poitevin Girouard, au XVIIème siècle".

Mais ce péristyle, beau morceau de bravoure pour sculpteur, avec ses allures corinthiennes et ses chapiteaux d'acanthe, ne devait pas être à son goût. Non plus d'ailleurs, que l'église elle-même qui, "grande et sombre...n'avait qu'une seule nef et...point de voûte en pierre."

Il fallait, vraiment, que l'édifice fût laid pour que De Chergé le sacrifiât sans regret. Car, de ce monument contemporain de Jean Le Bon, l'archéologue sourcilleux parle avec une froide objectivité et, sans un frémissement de plume, note: "Cette église a été coupée dans sa partie occidentale, et diagonalement, en 1866, à l'époque du percement de la rue ex-Impériale".

 

LE BAZAR DES AUGUSTINS

 

L'Eglise des Augustins, selon De Chergé toujours, avait été, en 1860, métamorphosée en bazar. Elle occupait une superficie de 713.40m² en un rectangle principal de 50.60m de long sur 12m. de largeur environ auquel étaient accolées de petites constructions annexes. Le locataire en était Charles Parant qui l'avait transformée en un bazar où l'on trouvait la menue quincaillerie et les objets de ménage aussi bien que la corde ou la chandelle et qui, une ou deux fois l'an, passait dans le journal une réclame pour les lampes à pétrole. Car, l'éclairage au gaz pénétrait de plus en plus dans les maisons de Poitiers et il fallait bien écouler, fût-ce en soldes, les stocks de ce que Chalres Parant appelait "le nouvel éclairage minéral anglais".

L'affaire, à en juger précisément par ce qui, aujourd'hui, se nomme le budge de publicité n'était pas la plus importante du chef-lieu; mais elle bénéficiait de l'emplacement et Parant, économe, avec sa femme, ses propres enfants et ceux de sa femme car tous deux étaient veufs en premières noces, avec un vieux ménage de serviteurs et un jeune commis faisait prospérer son fonds.

 

LA BISSECTRICE D'UN ANGLE

 

"Le peuple se moralise en s'élevant au rang de propriétaire" avait écrit Piogeard dans "Le Journal de la Vienne" et Thibaudeau, tout en citant le journaliste de stricte obédience bonapartiste, renchérissait: "Aujourd'hui couvrir le pays de chalets, créer le plus possibles de modestes héritages, faire descendre dans les masses la moralité par beaucoup d'aisance et de bonheur, favoriser en un mot, la marche paisible du grand fleuve qui nous porte vers de nouvelles destinées, c'est résoudre sans tempêtes, par l'idée pratique, le grand problème que la théorie ou les applications politiques sont impuissantes à tirer du rêve ou de l'abstraction."

Cette phrase, tirée d'un prospectus publié par la Société Immobilière de l'Ouest, est significative d'un état d'esprit dont les adminisrateurs poitevins devaient tenir compte. Hastron tenta bien de pousser son Conseil municipal à l'abandaon du projet de construction d'une mairie sur la place d'Armes ce qui eût fait avorter celui du percement de la Rue Impériale, mais promptement il lui fallut faire machine arrière. Alors, avec Levert, on se livra à des tractations qui conduisirent j'usqu'à la construction, sur le plan où figuraient les deux axes - celui de Mercier-Lacombe et celui de Grellaud -, de la bissectrice de l'angle de ces deux axes. L'honneur était sauf pour les deux parties en présence, la géométrie, souveraine, et la rue projetée définitivement ne découpait plus de triangle dans le jardin de M. Hastron. Nous étions en 1863. En 1864, la ville de Poitiers achetait à M. Château le bazar des Augustins, en entier, pour 30.000F, gardait, pour la Rue Impériale 240m², et revendait les 470m² 40 qui restaient à Charles Parant moyennant 45000F.

Le bazar des Augustins était écorné, mais le mur refait sur la Rue Impériale: la Ville de Poitiers n'y avait pas perdu: Charles Parant devenait propriétaire. Jean Hippolyte Château se trouvait débarassé d'un immense édifice dont il tirait assez peu de revenus.

Le Préfet Levert, malgré un petit rappel à l'ordre de son Ministre pour cause de lenteur dans la réalisation des projets de construction, obtenait sa nomination pour Arras: avancement flatteur pour ce Picard qui avait, là-haut, commencé sa carrière.

Quant à Hastron, il se débattait dans des affaires personnelles très embrouillées qui allaient le conduire à une banqueroute retentissante et à Guenersey, où Arthur Ranc, cette mauvaise langue, rétendit qu'on l'avait rencontré en 1866 avec Lamirande, le caissier de la Banque de France à Poitiers. Lequel, notons-le en passant avait eporté la caisse...

Mais cela, c'est une autre histoire,  quoi qu'elle soit, elle aussi, de style Second Empire...

Bien entendu, la rue Impérial conduisait de la Place d'Armes à la nouvelle Préfecture: ou de la Préfecture à la Place d'Armes, les querelles de préséances s'étant éteintes, en six années...

 

Alain R. DANY

 

(1) A. PIOGEARD - Journal de la Vienne 21-3-1864

 

(A suivre)

 

Précedemment:

I. LA COURSE DE LENTEUR

II. LES REVES DES NOTABLES

III. UNE PREFET DESSINATEUR

IV. UN MATCH DE BILLARD ADMINISTRATIF

V. REPONSE ENTRE LES LIGNES

VI. LA GEOMETRIE SUBTILE

 

A suivre:

VIII. VOYAGE AUTOUR DE LA PLACE D'ARMES

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