La société libérale avancée se trouvait cependant en proie aux effets de la crise économique. La décrispation tant voulue par l'Auvergnat n'est jamais venue.
Les années Giscard correspondent à nos années oranges, celles où de nouvelles libertés étaient à conquérir: ce sont aussi les années Chirac, Barre, Marchais, celles du règne des Verts de Saint Etienne, les années des caricaturistes et chansonniers type Coluche, Desproges, Le Luron, Bedos, etc.. .
Au cours de ce discours, le CHANGEMENT, thème de campagne par excellence des deux finalistes de 1974. Les bilans de fin d'année ont plutot joué pour la continuité dans le nouveauté, continuité avec une certaine pratique du pouvoir, mais aussi dans les relations internationales; mais la nouveauté vient, pour la majeure partie des Français n'ayant pas connue les années 1930, celle de la crise, le pétrole chère, la stagflation, le chomage et une tension politique permanente.
Photo: Nouvelle République, 21 Mai 1974, en Une.
Retour sur le discours du 27 mai 1974 (source: elysée.fr), celui d'une année charnière, où tout les espoirs furent alors permis...
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
De ce jour, date une ère nouvelle de la politique française. Ceci n'est pas seulement dû, M. le président du Conseil Constitutionnel, à la proclamation du résultat que vous venez de rappeler et dont, par respect pour la France et pour sa longue histoire, je mesure l'honneur. Ceci n'est pas seulement dû aux 13 396 203 femmes et hommes qui m'ont fait la confiance de me désigner pour devenir le vingtième Président de la République française. Ceci est dû en réalité à la totalité des suffrages du 19 mai 1974. Ces suffrages égaux selon la règle démocratique qu'il s'agisse de ceux des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, des travailleurs et des inactifs, et qui se sont prononcés chacun à leur manière et selon leur préférence en témoignant leur volonté de changement.
J'adresse le premier salut du nouveau Président de la République à ceux qui dans cette compétition aspiraient à le devenir et qui avaient la capacité de le faire et notamment M. François Mitterrand et M. Jacques Chaban-Delmas. Ainsi c'est moi qui conduirait le changement, mais je ne le conduirai pas seul. Si j'entends assumer pleinement la tâche de Président, et si j'accepte, à cet égard, les responsabilités qu'une telle attitude implique, l'action à entreprendre associera le gouvernement dans ses initiatives et le Parlement dans son contrôle et dans ses droits. Je ne le conduirai pas seul parce que j'écoute et que j'entends encore l'immense rumeur du peuple français qui nous a demandé le changement. Nous ferons ce changement avec lui, pour lui, tel qu'il est dans son nombre et dans sa diversité, et nous le conduirons en particulier avec sa jeunesse qui porte comme des torches la gaieté et l'avenir.
Messieurs les présidents, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, voici que s'ouvre le livre du temps avec le vertige de ses pages blanches. Ensemble comme un grand peuple uni et fraternel abordons l'ère nouvelle de la politique française.
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