Pris sur lemonde.fr
C'est avec stupeur et incompréhension que j'ai découvert l'autre face de la réforme territoriale. Alors qu'il était clairement annoncé qu'il fallait faire des économies tout en conservant la même qualité de fonctionnement, alors qu'il fallait, selon diverses déclarations entendues en mars et mai dernier, recréer le lien de confiance avec le citoyen, voilà que l'on apprend que la semaine dernière, au cours d'une tardive séance parlementaire, un petit amendement a fait sauter la bonne idée qui consistait à établir un plafond de 150 élus par région, ce qui, avouons-le, commence à faire une foule importante. Grâce à cet amendement adopté, c'est un supplément de 248 élus régionaux qu'il faudra...financer.
L'équation n'est pas évidente à interpréter, mais je pense que le moment est particulièrement mal choisi pour procéder à ce tripatouillage d'arrière-boutique afin de conserver ses petits domaines réservés, la réforme territoriale en elle-même allant bouleverser les habitudes. Mais par exemple, si on limite un nombre d'élus par département pour que chaque entité soit représentée au conseil régional (genre à 3 ou 4), le fonctionnement de cette structure sera-t-il forcément moins bon que si chacune des régions ramène dans le nouveau "parlement régional" l'intégralité de ses élus? Je ne suis pas convaincu, mais je suis ouvert aux débats.
Mais à l'heure où l'austérité se poursuit, il est particulièrement décevant de constater que le politique lui-même ne montre pas l'exemple, sachant que l'effet contre-productif sera mécaniquement très élevé par la simple interprétation populaire: "On passe de 22 à 13 régions, mais on garde le même nombre d'élus?!". C'est dommage de manquer une si belle occasion d'essayer de commencer à recoller les morceaux entre les Français et leurs élus...
Pour les passionné(e)s de débats parlementaires, voici le verbatim des échanges du Vendredi 18 Jullet 2014 au soir.