Actuellement en vente chez votre marchand de journaux!
Aussi improbable que si Le Bigaro consacrait un hors série à Didier Porte, les plus étonnant des hommages au comique de Funès est venu de Charlie Hebdo, journal "bête et méchant" devenu désormais "journal irresponsable". Et pour trois euros, je dois bien dire que j'ai été agréablement surpris, avec notamment une très bonne comparaison entre Louis de Funès et Jacques Tati, des comiques plus complémentaires qu'opposés, bref, pas mal de lecture (j'ai croqué les trois quarts du numéro en moins de 48h). Et aussi, parce que pour la première fois de son histoire, l'ancien journal de Cavanna va faire de la place à Michel Drucker dans ses colonnes.
Ce qui est bien, c'est que l'on voit autre chose que le "portait officiel" des émissions hommages, on découvre autres choses sur le bonhomme, avec ses mauvais côtés, bien qu'en même temps, pour devenir et rester une star dans le métier, il faut parfois se comporter, un peu, comme un dictateur. Le génie a parfois besoin d'être autoritaire...
Et ce qui est enfin d'autant plus génial, c'est que l'hebdo, bien de gauche, consacre seize pages à un homme, de droite, catholique, peu favorable aux changements apportés en France par Mai 1968, en admiration envers l'autorité, parfois un peu raciste voire antisémite (de son aveu, le tournage de Rabbi Jacob lui a permis de "se purger l'âme").
Merci Charlie!
En bonus, une interview de Louis de Funès qui correspond parfaitement à l'esprit de ce numéro (le 1er Hors Série dans le format traditionnel de Charlie Hebdo).
ORTF, 26 Septembre 1970, sur le tournage de "L'homme orchestre"
Rideau. Ce 31 juillet est paru le tout dernier numéro de L'Unità, fondé en 1924 par Antonio Gramsci. Pas d'épitaphe, pourtant. Acculé par de lourdes difficultés financières et l'effondrement de ses ventes, le journal dit son espoir en titre : "L'Unità est vivante et elle doit faire à nouveau entendre sa voix". Il est vrai que, par deux fois au cours de son histoire, le titre avait déjà cessé de paraître.
Dans cette dernière édition, L'Unità parle d'elle-même et rassemble de nombreux hommages. Forte des nombreux témoignages reçus, son équipe se dit touchée, et estime avoir défendu jusqu'au bout l'honneur du journal, "même quand son destin semblait se noyer dans les sables mouvants d'une gestion scélérate, qui a ouvert les portes du capital à des actionnaires incompatibles avec l'histoire du journal. [...] Nous n'avons pas perdu le nord, même quand, parmi les diverses offres de reprises, est apparue celle de Mme Santanchè [proche de Silvio Berlusconi]".
D'origine communiste, le journal s'était rapproché au fil du temps du Parti démocrate (centre-gauche), dont il espérait un sauvetage. "De toute évidence, nous nous sommes trompés. Et aujourd'hui, nous sommes les premiers à payer les pots cassés."