"Une hausse généralisée du taux moyen de TVA: je ne l'accepterai pas"
27 Octobre 2011
Annoncer une hausse du taux de TVA à moins de trois mois d'une élection présidentielle, cela pourrait passer pour un acte kamikaze, voire la médaille de bronze du hara-kiri suprême de la politique (après "la hausse des impôts" et "augmenter le prix de l'essence"). On retrouve enfin le désormais tant attendu candidat sur le terrain de "la vérité si je mens". Une sorte de "péréstroïka" et "glasnost" à la française. Mais plus encore que cela, il y a les incohérences et autres contradictions qui ont rythmé l'ensemble du quinquennat Sarkozy.
La TVA est un impôt "indirect ": c'est le vendeur qui la récolte et la transmet à l'Etat, pour le citoyen, il est "indolore" puisque incorporé dans le prix de vente. Elle rapporte, en 2010, 171 milliards d'euros à l'Etat.
La TVA est une invention française: elle date de 1954. Du made in France qui a cartonné dans le monde entier, plus que le minitel.
Augmenter la TVA plombe le pouvoir d'achat. Elle pénalise les plus modestes d'entre nous. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le président himself face à Pernaud et Calvi en Octobre dernier qui l'affirmait.
Le taux de TVA normal est de 19,6% depuis le gouvernement Jospin (la gauche, en 1982, l'avait augmenté d'un point à 18,6% pour renflouer les caisses de l'Etat à la suite des hausses des bas revenus, des retraites, et surtout des frais engendrés par les nationalisations, la fuite des capitaux et l'attaque du Franc sur les marchés internationaux), tandis que la droite, en 1995 (tandem Juppé-Chirac), l'avait augmenter de 2 points (et non 2%), passant de 18,6% à 20,6%, tout en supprimant le taux majoré (33,33% de 1970 à 1982, puis 28% jusqu'en 1988, 25% en 1989, 22% en 1990, 18,6% en 1992).
Le gouvernement compte donc sur cette annonce d'une augmentation de 1,6 point pour relancer la consommation, et donc la croissance, en misant sur une sorte d'anticipation rationnelle des consommateurs, se dépêchant de consommer avant la fameuse hausse prévue, pour le moment, au 1er Octobre. Mais pourquoi diable crier sur tous les toits que cela ne relancera pas l'inflation, et donc diminuerait le pouvoir d'achat? Si ce n'est de se foutre de la gueule du monde.
Démonstration:
un bien au prix de 100€ Hors Taxes coûte, une fois la TVA intégrée, 119,60€. En Octobre, la TVA passant à 21,6%, ce même bien coûtera désormais 121,60 €. Soit 2€ de plus. C'est mécaniquement simple, pardi!
Car même si cela est censé diminuer le coût des charges des entreprises par le biais de ce transfert de charges, le porte-monnaie du consommateur, donc de vous, de moi, va le sentir passer. Pour ceux d'entre nous qui ont des revenus élevés, cela sera indolore, alors que pour ceux qui comptent les sous chaque fin de mois, la recherche de solution n'en sera que plus dure, renforcera la course aux économies, ce qui impliquera une baisse de la consommation, ce qui, en conséquence, n'améliorera ni la situation de l'emploi, ni celle des ressources de l'Etat. Soit l'effet opposé du but initialement recherché.
De plus, le couac de l'UMP en début de semaine à l'Assemblée (la gauche, minoritaire, était majoritairement présente au moment du vote) montre que l'idée n'emballe pas non plus les députés de droite qui ne cessent d'avoir des retours négatifs sur le projet.
Le "petit candidat" Sarkozy propose un programme qui va peser sur le pouvoir d'achat des Français, sur la consommation des Français. C'est donc le "petit candidat" de l'injustice.
"La TVA sociale n'a aucun sens; d'ailleurs vous ne m'avez jamais entendu le prononcer"
29 Janvier 2012