Poitiers, place Lepetit (Palais de Justice), Jeudi 29 Mars 2012.
Me baladant un jeudi matin ensoleillé en ville, je tombe sur cette scène curieuse qui rompt le fil de mes pensées pour me poser cette question: mais que se passe-t-il ici? Un spectacle en préparation? Non, une pub d'un genre nouveau. Des personnes, disons plutôt des travailleurs précaires piochés en agence d'intérim, ou pourquoi pas de véritables employés du groupe Orange, répartis en trois points de la place, en train de lire un grand journal de 4 pages (la même chose est imprimée des deux côtés) sur lequel on peut lire l'offre mirobolante du géant des télécom. Sauf que ces gens...ne bougent pas ils sont là, attendent que vienne le pékin de base. C'est un peu comme si lors des réclames à la télé, le son se coupait automatiquement quand un connard vient nous vendre son bonheur de rouler dans une voiture qui le rend trop heureux pour une modique somme qu'il serait indécent de prononcer à la télé.
C'est indolore, mais pourtant, on le voit, enfin en tout cas je l'ai remarqué, car ici c'est le client qui est censé se diriger vers le fournisseur, et non l'inverse comme il est traditionnellement d'usage. Imaginez...tiens en temps de campagne électorale, un parti qui disperserait des militants aux 4 coins d'une place, et attendrait que les gens viennent se renseigner. Ca paraîtrait débilos, non?
Après avoir pris mes photos, je suis reparti, méditant, et au final j'ai pensé à ces jeunes gens, obligés d'être dans un K-way noir un jour de grand beau temps, à attendre que le temps de leur mission passe, l'une sur une poubelle, l'autre contre un mur, les derniers sur un banc.
La précarité, c'est dur.
Lien-bonus: retrouvez ICI le regard de Monsieur ECHO sur cette étrange opération de promo...