3 janvier 2010
7
03
/01
/janvier
/2010
10:55
La question des bars de Poitiers s'est imposée dans l'actualité
au croisement de deux décennies!
Vie nocturne à Poitiers : de l'ordre en bars
Après avoir demandé la fermeture administrative de deux établissements, le préfet joue l'apaisement. Mais entre tenanciers et autorités, le malaise est réel.
/http%3A%2F%2Fwww.lanouvellerepublique.fr%2Fdossiers%2Fjournal%2Fphotos%2F20100103%2F111284363.jpg)
Drôle de paradoxe, en cette fin d'année 2009, dans les rues de Poitiers. Sur les sucettes municipales, la Ville communique en 4 x 3 sur sa récente consécration dans les pages du magazine L'Etudiant, qui l'a désignée « n° 1 des villes étudiantes en France ». Sur la vitrine de plusieurs bars du centre-ville, un autre texte en forme de pétition évoque la tourmente dans laquelle sont plongés les acteurs de la vie nocturne depuis une semaine.
Point de départ de cette mobilisation, la fermeture administrative du Cluricaume. Le 24 décembre, Philippe Papail, qui tient le café de la place du Marché depuis treize ans, reçoit un courrier de la préfecture lui indiquant que son établissement doit rester portes closes pendant un mois. Motifs : trouble à la tranquillité publique et non-respect de la réglementation s'appliquant à un lieu accueillant de la musique amplifiée. Une fermeture administrative mal vécue par une environ 2.000 internautes qui, via Facebook, expriment leur mécontentement et menacent d'organiser une manifestation nocturne.
Mardi 29 décembre, le Nova Bar, bar-clubbing situé place Montierneuf, écope aussi d'une sanction plus réduite (quinze jours). Selon Sébastien Valat, son gérant, les mains courantes d'une voisine expliquent en grande partie cette décision. Même situation au Cluricaume, où la quasi-totalité des plaintes émane d'une seule personne. Le même jour, au cours d'une conférence de presse, le préfet Bernard Tomasini se justifie : « A Poitiers, une dizaine de bars posent problème, et ce sont toujours les mêmes. Les autres ont eu l'intelligence de se mettre en conformité avec la réglementation. Trois ou quatre autres lieux sont visés à Poitiers. » De la Grand'Rue à la rue du Chaudron-d'Or, les spéculations alimentent les discussions : qui sera le prochain ? Et surtout, pourquoi cet acharnement soudain, trois semaines après la signature d'une charte de la vie nocturne prônant la conciliation ?
Bien sûr, comme dans chaque cité, le centre-ville recense deux ou trois quartiers animés entre 22 h et 2 h du matin. Bien sûr, les gens y consomment plus ou moins d'alcool, dans et en dehors des bars. Bien sûr, certains riverains peuvent être légitimement agacés, notamment les jeudis et samedis soirs. Et après ? Le tenancier de bar est-il l'unique responsable des causeries de quelques fumeurs qui refont le monde sur un bout de trottoir ? Mercredi 30 décembre, le débat s'est offert une trêve inattendue. La préfecture a décidé de suspendre les deux fermetures administratives jusqu'au 13 janvier, souhaitant « faire preuve d'apaisement ». Dans dix jours, le cas des bars visés par une procédure sera réexaminé, cette fois en consultant la fameuse commission de suivi instaurée par la charte. Quelle sera sa position ? Le préfet en tiendra-t-il compte ? Et surtout, osera-t-il refermer des bars en pleine rentrée étudiante ?
Point de départ de cette mobilisation, la fermeture administrative du Cluricaume. Le 24 décembre, Philippe Papail, qui tient le café de la place du Marché depuis treize ans, reçoit un courrier de la préfecture lui indiquant que son établissement doit rester portes closes pendant un mois. Motifs : trouble à la tranquillité publique et non-respect de la réglementation s'appliquant à un lieu accueillant de la musique amplifiée. Une fermeture administrative mal vécue par une environ 2.000 internautes qui, via Facebook, expriment leur mécontentement et menacent d'organiser une manifestation nocturne.
Mardi 29 décembre, le Nova Bar, bar-clubbing situé place Montierneuf, écope aussi d'une sanction plus réduite (quinze jours). Selon Sébastien Valat, son gérant, les mains courantes d'une voisine expliquent en grande partie cette décision. Même situation au Cluricaume, où la quasi-totalité des plaintes émane d'une seule personne. Le même jour, au cours d'une conférence de presse, le préfet Bernard Tomasini se justifie : « A Poitiers, une dizaine de bars posent problème, et ce sont toujours les mêmes. Les autres ont eu l'intelligence de se mettre en conformité avec la réglementation. Trois ou quatre autres lieux sont visés à Poitiers. » De la Grand'Rue à la rue du Chaudron-d'Or, les spéculations alimentent les discussions : qui sera le prochain ? Et surtout, pourquoi cet acharnement soudain, trois semaines après la signature d'une charte de la vie nocturne prônant la conciliation ?
Bien sûr, comme dans chaque cité, le centre-ville recense deux ou trois quartiers animés entre 22 h et 2 h du matin. Bien sûr, les gens y consomment plus ou moins d'alcool, dans et en dehors des bars. Bien sûr, certains riverains peuvent être légitimement agacés, notamment les jeudis et samedis soirs. Et après ? Le tenancier de bar est-il l'unique responsable des causeries de quelques fumeurs qui refont le monde sur un bout de trottoir ? Mercredi 30 décembre, le débat s'est offert une trêve inattendue. La préfecture a décidé de suspendre les deux fermetures administratives jusqu'au 13 janvier, souhaitant « faire preuve d'apaisement ». Dans dix jours, le cas des bars visés par une procédure sera réexaminé, cette fois en consultant la fameuse commission de suivi instaurée par la charte. Quelle sera sa position ? Le préfet en tiendra-t-il compte ? Et surtout, osera-t-il refermer des bars en pleine rentrée étudiante ?
Mario Raulin
Et en bonus-lecture (toujours en provenance de la NR Dimanche du 03 Janvier 2010), voici un exemple de ce qu'il s'est passé dans la ville de Rennes, cité étudiante sulfureuse notamment connue pour sa mythique Rue de la Soif!
Le billet
Discuter sans pression
Rennes, une ville tellement étudiante, vit depuis des décennies avec une belle épine dans le pied : le dossier fort bruyant de la vie nocturne. Une « préfète », Bernadette Malgorn, est arrivée en Bretagne. La représentante de l'Etat, avant de s'engager avec l'UMP pour les régionales, a pris des décisions radicales. Aujourd'hui, à Rennes, le problème, bien plus lourd que le dossier poitevin, n'est pourtant toujours pas réglé. A Poitiers, Bernard Tomasini, qui n'est pas Bernadette Malgorn, a d'abord pris des décisions de fermetures administratives. Il les a suspendues. Mais suspendre, pour autant, ne veut pas dire enterrer. Cette décision ouvre le temps de la discussion. C'est déjà ça. Et ce n'est pas rien. Maintenant, c'est aux acteurs de se mettre autour d'une table, le 13 janvier prochain. Sans pression.
La Place du Marché, Samedi 21 Juin 2008 (Fête de la Musique), vers 23H20.
