Parvis Notre-Dame, Jeudi 12 Septembre 2013, vers 11h.
C'est aux cris de "Léa, Léa, on t'encule" que les jeunes gens se sont fait remarquer mercredi, à l'occasion d'une soirée d'intégration d'étudiant(e)s en médecine 3ème année.
A la différence de leurs prédécesseurs de la semaine passée qui avait, entre autres, usés de peinture à l'eau, et qui surtout avait nettoyé à la brosse, et à quatre pattes les pavés, le soir, ces individus qui avaient laissé leur cervelle de côté (environ 200-300 personnes), ont voulu à leur façon, laisser une trace dans leur histoire. Ainsi que sur les murs du secteurs, parmi lesquelles, un bâtiment qui va bientôt être millénaire, ayant juste un peu de quoi être classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, mais quand même classé Monument Historique depuis 1840.
Certes c'est un rituel de début d'année universitaire (bien qu'une tradition ait aussi le droit d'être complètement bidon), bien que très localisé sur la médecine: je n'ai pas fait de bataille géante pour mon intégration en SHA, et ça ne m'a pas empêché de passer de superbes années à la fac. Evidemment, il n'y avait pas volonté de dégrader Notre-Dame. Mais franchement, le campus, la ville n'est-elle pas assez grande pour que cette animation de bourricots se déroule ailleurs qu'à proximité d'un monument historique?
Car oui, il n'y avait pas que de l'eau ou de la peinture dans les pistolets en plastique, il y avait la source du problème: l'éosine. Voyons ce que dit le dictionnaire:
EOSINE : Matière colorante rouge, obtenue par bromation de la fluorescéine, utilisée comme pigment dans les encres et dans les fards, comme désinfectant en dermatologie. (souvre: larousse.fr)
Maintenant que les faits se sont déroulés, que Notre-Dame est tâchée, que la municipalité a porté plainte, se pose une question toute bête : que fera-t-on face à l'éventuelle dégénerescence d'une prochaine soirée d'intégration de médecine? Très agacé par ce fait, il me semble que ces "animations" devraient être délocalisées hors du coeur de ville. Parce ce que sinon, qu'adviendra-t-il mercredi prochain? Ou l'année prochaine? Devra-t-on voir des policiers dépéchés sur place pour contrôler bidons et autres pistolets à eau? Je ne vois pas pourquoi le contribuable poitevin devrait voir ses impôts (instant démago, c'est pas bien, mais ça soulage) servir à nettoyer les agissements immatures de ce qui formera, à terme une élite, qui elle-même n'hésitera pas à protester à cause d'une fiscalité qu'ils jugeront excessive.
J'espère que la justice agira rapidement et que les responsables paieront financièrement leurs dégradations (sachant qu'à ce moment là, l'esprit de famille de la soirée d'intégration ne sera qu'un lointain souvenir, la solidarité aura ses limites).
Bien à eux de poursuivre une belle et longue carrière dans la médecine. Mais avant d'espérer la poursuivre dans le rôle du praticien, quelques cas présents mercredi soir feraient bien mieux de la pratiquer dans le rôle du patient...
Le parvis de Notre-Dame au lendemain de la bataille.