La Nouvelle République, Samedi 25 Avril 1981, dessin de Tournade.
La plus grosse participation: 1974. Avec 87,33%, c'est le scrutin du second tour qui a vu la participation la plus importante à une élection sous la Vème République.Ce qui représente 26.754.595 personnes qui se sont rendues aux urnes ce 19 Mai. En terme numérique, c'est le second tour de 2007 qui a attiré le plus de personnes dans les bureaux de vote: 37.342.004. (Taux de participation: 83,97%).
La plus grosse abstention: 1969. Avec 31,15% d'abstention, c'est le taux le plus important d'abstention constaté lors d'une élection présidentielle en France depuis 1965. Cela se justifie par une situation très particulière: le scrutin a vu s'affronter deux personnalités de droite: Alain Poher et Georges Pompidou. La gauche avait appelée à l'abstention, et le Parti Communiste s'était fait remarqué par cette campagne d'affichage montrant Poher et Pompidou et affirmant que c'était "Bonnet blanc et Blanc bonnet". Viennent ensuite le second tour de 1995 et celui de 2002 qui ont l'abstention la plus élevée (respectivement 20,34% et 20,29%, soit 8.131.125 personnes en 1995 et 8.359.512 en 2002).
Les deux élections qui ont vu la participation régresser au second tour: 1969 et 1965. Le 15 juin 1969, elle diminue de 8,74 points (31,15% contre 22,41% le 1er juin). Ce qui représente plus de 2,5 millions de personnes qui ont fuit les bureaux de vote qu'ils avaient pourtant fréquenté 15 jours plus tôt. Moins connu, le cas du second tour de 1965, avec une abstention qui a progressé de 0,43 points (15,68% contre 15,25% le 5 Décembre). Soit un différentiel entre les deux tours de 120.000 personnes.
Les hauts et les bas des bulletins "nuls et blancs": 1995 et 1974. Lors de la 6ème présidentielle, en 1995, le nombre de ces bulletin est de 1.902.148 soit 5,97% des votants. En termes de taux, c'est en 1969 qu'il est le plus éleve (6,42%), soit 1.303.798 bulletins. A contrario, c'est en 1974 que, pour le second tour, ce choix a eu le moins de succès: 356.788 bulletins de ce type, soit 1,34% des votants.
La participation qui a le plus progressé entre les deux tours: 2002. Le 5 Mai, elle progresse de 8,11 points. Elle passe de 71,60% le 21 Avril(abstention la plus forte à un premier tour de présidentielle) à 79,71% quinze jours plus tard. Ce jour-là a eu lieu un sursaut républicain pour faire barrage à l'extrême droite, présente pour la première fois à la finale des présidentielles, par le biais de Jean-Marie Le Pen. 3,3 millions de personnes supplémentaires se sont mobilisées en allant voter le 5 Mai En "situation normale" (hors présence de l'extrême droite) 10 Mai 1981, elle atteint le score de 85,85% (seconde meilleure à une élection présidentielle de la Vème République), soit une progression de 4,76 points (81,09%). Ce qui représente 1,7 million de citoyens supplémentaires s'étant rendus aux urnes. L'espoir ou l'inquiétude de l'instant peuvent expliquer ces sursauts de participation.
Les vainqueurs du premier tour, mais perdants du second: Mitterrand 1974, Giscard d'Estaing 1981, Jospin 1995. Contrairement à ce qu'affirmait Ultra Brice Hortefeux (selon lui, le "plus souvent, celui qui est en tête au premier tour s'incline au second" affirmait-il dimanche soir), sur huit scrutins ici analysés, seuls trois ont vu le candidat en tête au premier tour s'incliner au second. En 1974, François Mitterrand (43,25%) avait rassemblé toute la gauche derrière lui, mais ne disposait plus de réserves pour espérer battre Valéry Giscard d'Estaing au second. En 1981, le candidat sortant, malgré une campagne difficile, bascule en tête avec 28,32% des voix. Mais il voit le 10 Mai son adversaire socialiste, qui comptait 2,5 points de retard sur lui, s'imposer. En 1995, c'est la surprise de Lionel Jospin (23,30%) qui sort en tête de l'épreuve, axée surtout sur la guerre interne du RPR entre les candidats Chirac et Balladur. Mais ce dernier s'inclinera le 7 Mai en obtenant 47,36%.
L'écart le plus serré lors d'un second tour: 1974, avec 1,62 points. Valéry Giscard d'Estaing s'impose avec 50,81% des suffrages (13,39 millions), devant François Mitterrand avec 49,19% (12,97 millions). Soit un écart inférieur à 430.000 voix. Avec les mêmes protagonistes, le second écart le plus serré est enregistré en 1981 avec moins de 1,1 millions de suffrages, François Mitterrand l'emportant avec 51,76% (15,7 millions) devant le président sortant 48,24% (14,6 millions de voix).
L'écart le plus important lors d'un second tour: 2002, avec avec 64,42 points. La situation exceptionnelle de ce scrutin a permis à Jacques Chirac d'être réélu avec un "score africain" face à Jean-Marie Le Pen. Ce qui représente du 82,21% pour le président sortant contre 17,79% pour son challenger. En numérique, il y a un écart de plus de...20 millions de voix (25,54 millions contre 5,52 millions). Le second écart le plus important date du 15 Juin 1969, Georges Pompidou devançant Alain Poher de 16,62 points (58,21% contre 41,79%). Soit plus de 3 millions de voix (11,06 millions contre 7,94 millions).
Voilà, avec les chiffres du premier tour des présidentielles depuis 1965, vous êtes désormais incollable sur l'histoire des résulats des présidentielles. L'analyse a été réalisée en prenant appui sur les chiffres de france-politique.fr, et bien entendu en toute objectivité.
Et bien entendu, n'oubliez pas de vous rendre aux urnes dimanche prochain!