SONNETTE
A
SON
PIED
Le festival reprend de nouveau ses droits sur les bords du Clain, du coté du Pont Joubert, avec tout un tas de spectacles (théatre danse musique...) et tutti quanti!
A ne pas manquer Vendredi Samedi et Dimanche prochain.
En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!
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Quel est le visage de Poitiers à l'orée de mai 68 ? « Poitiers est la plus petite capitale régionale de France. Une ville conservatrice et très catholique. Le maire est Jacques Vertadier*, un homme de droite attaché à une certaine forme de démocratie et à un gaullisme social. Il y a très peu d'ouvriers et déjà beaucoup d'étudiants ».Combien d'étudiants ? « 11.000 étudiants dont 5.000 en droit. Avec une réelle opposition entre les juristes et les autres (lettres et sciences). En mai 68, les juristes ne bougeront pas d'un pouce alors que les étudiants en lettres et sciences occuperont leur faculté respective ».Les premières manifestations étudiantes poitevines ont lieu assez tard en mai 68. Pourquoi ? « En partie parce dans les semaines précédentes, les étudiants de Poitiers ont mené trois combats victorieux. En février, les étudiants exigent la mixité dans les cités U. Le recteur les reçoit et ils obtiennent en partie gain de cause. Un second temps a eu lieu en avril avec le sauvetage de “ La Taverne des étudiants ”, située rue de Blossac, à l'emplacement de l'actuel tribunal administratif. “ La Taverne ” était installée dans un immeuble que la mairie prêtait à l'université. En 1968, sous la pression des riverains de ce quartier bourgeois, la Ville tente de récupérer ce lieu culturel, syndical, festif où gravite toute la gauche étudiante. Et, là encore, la mobilisation fonctionne très bien et la ville renonce à son projet. On peut rajouter un troisième élément, en avril encore, les étudiants se mobilisent avec succès pour conserver la faculté de pharmacie à Poitiers ». Et, du coup, les cortèges poitevins ne sont pas très importants, y compris le 13 mai 1968, lors de la grève générale. « Effectivement, les manifestations sont numériquement très faibles car les étudiants n'ont pas de revendications claires à présenter. La manifestation du 13 mai où sont présents les ouvriers compte 5.000 personnes. Il n'y a pas eu de grand Mai 68 ouvrier à Poitiers ».Aucun affrontement violent n'a eu lieu à Poitiers en mai 68, sauf celui opposant les étudiants d'extrême gauche à ceux d'extrême droite à « La Taverne ». Que se passe-t-il ? « A la mi-mai 68, l'extrême droite tente à son tour de récupérer “ La Taverne ”. Les étudiants de droite mobilisent plusieurs centaines de leurs camarades et investissent violemment “ La Taverne ”. Les étudiants de gauche qui s'y trouvent sont chassés à coups de pieds et de barres de fer. L'extrême droite occupe le lieu. Arrivés sur place, les étudiants d'extrême gauche tentent plusieurs assauts. Le maire Vertadier tente de négocier avec les extrémistes de droite pour qu'ils libèrent le lieu. En vain. Il est même obligé de quitter les lieux par une échelle par l'arrière du bâtiment donnant sur la caserne des CRS. Ce sont alors les policiers suivis par les étudiants d'extrême gauche qui délogent les étudiants d'extrême droite ». Selon vous, le vrai Mai 68 étudiant poitevin a lieu entre décembre 1970 et mars 1971. Quel est le film des événements ? « La révolte des étudiants qui n'a pas eu lieu en mai 68 à Poitiers se déroule à partir de décembre 1970. A cette date, le nouveau campus, qui vient de sortir de terre, est le théâtre de très nombreux accidents car la RN 151 qui le traverse n'a ni feux ni passage piétons. La mobilisation démarre tout de suite en flèche contre l'État, la mairie et la presse. Des barricades sont érigées grâce à du matériel pris sur des chantiers. Une manifestation qui se dirige vers le centre-ville est bloquée à la hauteur de la prison. La police fait usage de gaz lacrymogènes. Les étudiants retournent vers le campus et au cours de la nuit ils sont plusieurs centaines à affronter les CRS. La mairie et la préfecture répondent très vite en créant des passages piétons et en mettant en place une déviation ». Malgré cela le mouvement se poursuit… « En janvier, un climat de fortes tensions entoure les élections universitaires. Puis, le mouvement repart de plus belle en février 1971 à l'occasion d'un problème banal d'annulation de cours d'anglais. Une assemblée générale est organisée. Le doyen y est invité. Il tarde à venir. Les étudiants vont le chercher très violemment dans son bureau. Il est séquestré. Le recteur arrive sur place. Il est à son tour séquestré. Finalement, les deux hommes sont libérés par des étudiants de droite venus de la faculté de droit. Cinq étudiants sont convoqués au tribunal. Comme trois ans plus tôt à Paris le slogan “ Libérez nos camarades ” mobilise les étudiants. Des nouvelles barricades sont montées. Un amphithéâtre de la fac droit est détruit. La faculté est occupée. Le centre-ville est bloqué. Étudiants d'extrême droite et d'extrême gauche, casqués et armés, s'affrontent. Il y a de nombreux blessés ». Comment tout cela se finit-il ? « Tout s'arrête sans vraiment d'explication après les élections municipales qui voient la très large réélection au premier tour du maire de droite Pierre Vertadier. Les blocus sont levés. Les étudiants retournent en cours ».Propos recueillis par Jean-Jacques ALLEVI |
RADIO OLD SCHOOL
Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres
perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 (1972)