Poitiers
COURSE DES GARCONS DE CAFE
Le Dauphin et la Taverne
râflent les 5 premières places
La course des garçons de café, dont c'était samedi le grand retour sur le devant dela scène, a fait un véritable tabac auprès du public. A Poitiers, la première épreuve du genre avait eu lieu voilà 15 ans; elle s'était poursuivie ensuite avec plus ou moins de bonheur pour s'éteindre, subitement, au début des années 1970. Dans ces conditions on ne saurait trop remercier l'amicale de serveurs de la ville d'avoir remis au goût du jour cette épreuve, dont le spectacle, toujours garanti, est constitué tout à la fois par l'endurance, la maestria...ou la maladresse des acteurs.
Quelle ambiance! Il fallait voir les grappes de curieux, massés tout au long du parcours et sur la place Leclerc, où était jugée l'arrivée au terme d'un circuit de 3.900m aménagé au coeur même de la cité.
Ils étaient une trentaine, parmi les meilleurs "loufiats", à s'aligner au départ. Châtellerault avait, de surcroît, répondu favorablement à l'invitation qui lui avait été faite, en délégant six émissaires, dont le vétéran de la course, Jean, 57 ans, barman au Progrès.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, les filles, elles aussi étaient de la partie. Sylvie Court, de l'Ecurie (La Torchaise), et Isabelle Dufour, du Bini-Bar (Chasseneuil) avaient la lourde tâche de représenter leurs consoeurs et gardaient, dans le contexte, un moral à toute épreuve.
Côté garçons, les éléments du Dauphin et de la Taverne, respectivement trois et six représentants, piaffaient déjà d'impatience avant le baisser du drapeau. Devant le buffet de la gare, où était donné le départ, la bonne humeur se lisait sur tous les visages tandis qu'on procédait au remplissage des bouteilles de "compétition" avec un breuvage qui n'était pas sans rappeler la bonne vieille eau-de-vaisselle.
Chacun des concurrents, en tenue réglementaire, avait à transporter sur son plateau une bouteille, une carafe, un demi et un verre à vin; les jeunes filles, moins physiques, devaient se contenter d'une soupière.
L'objectif à atteindre consistait, bien sûr, à réaliser le meilleur temps "sans tacher la nappe"; tout en satisfaisant aux contrôles mis en place le long du parcours.
Tous se voyaient déjà couronées roi-du-plateau, loufiat-d'élite, voire St-Martin-du-demi lorsque devant plusieurs dizaines de têtes sympathiquement couperosées le grand départ a été donné aux accents de la fanfare "Chiures de mouche".
SUSPENSE POUR LE FINAL
Le haricot de la gare, puis les petits escaliers du bd Solférino en amuse-gueule: Christophe Gourdon (La Taverne), avait déjà pris la tête avec une certaine facilité: tel un lévrier, il avalait, à grandes enjambées, le ruban de bitume encore fumant après la dernière averse.
Place du Marché, place Leclerc, rue Carnot: il comptait toujours une cinquantaine de mètres d'avance sur un peloton relativement étiré, d'où Eric Robin (Dauphin) parvenait à s'extraire pour revenir à sa hauteur, lui signalant, sportivement, qu'il avait oublié de satisfaire au contrôle.
Encouragés de la voix et du geste, les concurrents faisaient alors le forcing dans la dernière ligne droite, et l'on se prenait à parier sur "gagnant" et "placés" dans ce Prix du Jockey-Club d'un gene particulier.
Finalement, sous les bravos de la foule, plus conséquente en cet instant qu'à l'occasion de certaines manifestations de Juin à Poitiers, les deux serveurs terminaient dans un mouchoir.
Le parcours en quinze minutes et trente-huit secondes: par le jeu des temps et des pénalités, les lauréats ont été finalement classés ex-aequo au terme d'un décompte à suspense.
Derrière eux, les barmen de la Taverne et du Dauphin ont proprement raflé les places d'honneur: Gérard Lasnier (Dauphin) a terminé troisième en 15'52", Rémy Fischer (Taverne), quatrième en 16'13", et Christian Thomas (Dauphin), cinquième en 16'22".
Les demoiselles, avec beaucoup de courage, n'ont pu faire mieux que terminer en queue de peloton, en compagnie du vétéran, alors que les Châtelleraudais réussissaient à se placer dans le milieu de tableau.
Qui dit effort dit récompense sur les marches de l'Hôtel de Ville, la coupe de Poitiers a été remise aux deux lauréats, celle de notre quotidien à Gerard Lasnier. La coupe des apprentis devait récompenser le jeune Patrice Plisson (Buffet de la gare), pour sa belle course d'ensemble, et celle des féminines, Sylvie Court, décidément en jolie forme. A noter qu'un trophée a été offert au groupe châtelleraudais pour sa prestation globale, mais qu'il est dommage que le plus jeune de la course (9 ans) n'ait pas été récompensé comme il méritait.
Rendez-vous, nous l'espérons pour l'année prochaine...étant entendu que jusque-là on ne tolérera plus le café dans la soucoupe!
FURCY