3 février 2008
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Mars 1983: la France est entrée dans une nouvelle ère. Petit retour en...1981. Les présidentielles voient la victoire du socialiste François Mitterrand sur le candidat sortant Giscard, pourtant grand favori tout au long de l'année 1980, contrairement aux idées reçues. Pour la première fois de la Ve République, la gauche arrive au pouvoir: le 10 mai 1981, un grand espoir (et une grande peur, selon le camp) se lèvent dans le pays. Les 10 et 17 juin, la gauche est majoritaire à l'Assemblée Nationale: le PS a la majorité absolue, le PCF constate ses pertes électorales régulières (ils sont encore à 15%).
Les 110 propositions de la gauche commencent à s'appliquer, et le "changement" se fait attendre, alors que le peuple gronde: "changer la vie" est un échec. Les résultats des réformes du Premier ministre Pierre Mauroy (1981-1984) se font attendre et plombent l'économie française en 1982. La droite s'est refaite une santé lors des cantonales de mars 1982. Après le "flux de 1977", la presse annonce le " reflux de 1983".
De plus, il est important de rappeler que les règles du jeu ont changé, depuis les lois Defferre de 1982, le mode de scrutin a été modifié: une opposition municipale est créée; auparavant, la liste qui gagnait avait tous les sièges. Désormais, le scrutin est à la "proportionnelle": la liste qui arrive en tête remporte d'office la moitié du conseil municipal, la moitié des sièges restant sont redistribués selon les résultats, toujours à la proportionnelle.
A Poitiers, la gauche a développé son programme de 1977 dans une situation nationale économique difficile: solidarité, rénovation urbaine, développement des quartiers, modernisation des transports en commun...
Jacques Santrot repart au combat en tête de la liste "Pour Poitiers avec vous", toujours dans le mode de l'union de la gauche, tandis que la droite crie vengeance, et cherche à récuperer ce qu'elle considère comme son bien légitime. Jacques Grandon, à nouveau tête de liste de la droite, secondée par Jean-Yves Chamard avec "Union pour Poitiers", une liste RPR-UDF, les deux partis étant de nouveau comme cul et chemise, malgrè la trahison de Chirac à Giscard en 1981. La droite critique férocement tout ce que la gauche a mis en place.
La presse ne se risque à aucun pronostic sur cette élection, qui comporte une liste LO-LCR-JCR dirigée par Reserbat (pas plus d'infos sur cette liste). Le conseil municipal compte désormais 49 membres, contre 37 en 1977. Le 1er tour a lieu le 6 Mars 1983.
POITIERS: 45676 INSCRITS 32960 VOTANTS 32150 EXPRIMES
Liste Santrot: 16198 VOIX 50,36%
Liste Grandon: 15257 VOIX 47,44%
Liste Reserbat: 705 VOIX 2,19%
Un peu à la surprise générale, la liste de gauche est réelue dès le premier tour, avec moins de 1.000 voix d'avance sur la droite. Jacques Santrot est donc maire de Poitiers jusqu'en 1989.
La Nouvelle République, Mi-Mars 1983
Voici la composition du nouveau conseil municipal: PS: 18; PC : 9; MRG:3; PSU : 3; non-inscrits: 4. La liste Santrot a 37 sièges; voici pour l'opposition: RPR: 5 ; UDF: 5; Radical UDF :1; non-inscrits: 4; soit 12 sièges pour la liste Grandon.
Complément du 7 Mars 2014: un point sur la campagne électorales en février 1983.
Publié par Ludovic Bonneaud Alexandre Lafrechoux
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