2011, année de confirmation: ça chauffe!
A long terme, le climat de notre planète changera très certainement. Mais, en l'état actuel de nos connaissances, il est impossible de prévoir si nous allons vers un refroidissement où, au contraire, vers un réchauffement.
Ces conclusions sont celle d'un rapport publié récemment par l'organisation météorologique mondiale (O.M.M.), rapport qui a été utilisé pour une "déclaration" quelque peu solennelle du conseil exécutif de l'O.M.M. Cette déclaration avait pour but de donner un point de vue autorisé après les divers informations "prêtant à controverse" répandues de plusieurs côtés au cours des derniers mois.
Une très grande prudence
Les huit experts réunis par l'O.M.M. pour établir le "rapport technique sur les changements climatiques" ont fait preuve d'une très grande prudence. Ils rappellent tout d'abord que "depuis deux millions d'années, les climats glaciaires et inter glaciaires se sont succédés en alternance les ères glaciaires ayant tendance à se reproduire environ tous les 100.000 ans". Nous nous trouvons actuellement dans une phase interglaciaire "relativement plus chaude".
C'est ainsi que le volume des glaces est plus faibles qu'il n'a jamais été au cours des 100.000 dernières années, que les températures des latitudes moyennes sont de 5 à 8 degrés plus élevées et que, surtout, le niveau de la mer est très haut: de 80 à 100 mètres au-dessus de ce qu'il était il y a 18.000 ans, au moment du maximum glaciaire.
Les experts rappellent aussi que la dernière ère glaciaire, s'est terminée il y a peu (8.000 à 10.000 années) et que, depuis, le climat a varié dans des limites étroites, avec des cycles successifs de réchauffement et de refroidissement.
De 1550 à 1850, le monde a par exemple connu le "petit âge glaciaire" au cours duquel les températures moyennes étaient de 1 à 2 degrés plus basses qu'aujourd'hui.
Depuis 1850, les températures semblent avoir connu une remontée, mais il n'est même pas sûr que le "petit âge glaciaire" soit réellement terminé puisque depuis 1950 environ, les températures ont recommencé à baisser encore qu'un nouveau réchauffement ait été constaté par certains spécialistes.
Une notion rudimentaire
Bref, de l'avis des experts de l'O.M.M. il est encore difficile de déterminer les variations climatiques sur une très courte période. Et cela d'autant plus que "nous n'avons encore qu'une notion rudimentaire des causes des fluctuations climatiques". On peut aussi bien mettre en évidence les rapports, très mal connus qui unissent les océans, les zones de neige et de glace, les masses continentales et la végétation, que les variations de l'énergie solaire, de la quantité de particules volcaniques présentes dans la haute atmosphère ou de la proportion de gaz carbonique contenue aussi dans l'atmosphère.
On commence toutefois à avoir une idée relativement précise des effets de l'activité de l'homme sur le climat: ainsi, dans les villes, la températures moyenne est nettement plus élevée. C'est "l'effet d'îlot de chaleur urbain".
Cependant, le principal effet, en ce domaine, de l'activité de l'homme semble être l'augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère. Elle est de 10 pour cent depuis le début du siècle et est provoquée par la combustion de carburants fossiles (charbon et pétrole, essentiellement).
Or, écrivent les experts de l'O.M.M., "si l'on consomme la plus grande partie des réserves connues de carburants au cours des 100 à 200 prochaines années, il est à craindre que le taux de concentration du gaz carbonique dans l'atmosphère atteigne plusieurs fois le taux actuel".
Mais, conservant leur prudence, les auteurs du rapport notent que, pour le moment, il n'a été nulle part possible de démontrer avec certitude que "l'homme a pu être, de quelque façon et où que ce soit, à l'origine de conditions climatiques exceptionnelles"."Ce n'est cependant pas une raison suffisante, poursuivent-ils pour faire preuve de trop d'optimisme en sous-estimant les graves conséquences que les activités de l'homme pourraient entraîner à l'avenir".
Incertitudes
Pour ce qui est des prochaines années, c'est-à-dire des deux ou trois siècles à venir, les experts de l'O.M.M. (O.M. dans l'article de 1976...NdPPP) ne dissimulent pas leurs incertitudes: les hypothèses d'un refroidissement ou d'un réchauffement leur paraissent également acceptables et ils se bornent à énumérer les arguments qui militent e faveur de chacune des deux possibilités.
Bref, il est difficile de savoir ce qui va se passer. En revanche, il faut être attentif, puisque toute la production agricole est organisée en fonction d'un type climatique précis: "une baisse d'un seul degré centigrade de la température annuelle de la terre pourrait abréger l'activité végétale, décaler la limite des principales régions céréalières et diminuer les prises de pêche et la production de bois aux latitudes moyennes et élevées".
Ce n'est pas un risque hypothétique: au plus fort du "petit âge glaciaire", la limite de la culture du blé est descendue en Russie, de 600 kilomètres.
La Nouvelle République, Fin Juin 1976 (en pleine sécheresse).
Confirmation avec les archives de l'INA:
1990: le début de la prise de conscience
1995: une année trop chaude