"En France encore, une nouvelle qui ne fera pas plaisir à ceux qui empruntent les autoroutes: les autoroutes gratuites ne sont pas pour demain, je vous le dis tout de suite. En principe elles devaient devenir gratuites en 92; eh bien la gratuité totale est reportée à 2010. Et pour faire bonne mesure, les péages augmenteront cette année de 2,5% en moyenne".
A partir de 26'52"
Hervé Claude, JT 20H, Antenne 2, Lundi 2 Janvier 1989.
Raisonnement simple de base: l'Etat, par le biais de l'impôt et de l'emprunt, finance les infrastructures autoroutières, en crééant des sociétés d'exploitations publiques prélevant de l'argent aux usagers souhaitant utiliser l'équipement pendant une durée d'une vingtaine d'années, le temps de se rembourser et de financer l'entretien, les emplois, et les nouveaux projets autoroutiers. Une fois rentré dans ses frais, l'Etat ne fait plus payer l'usager, qui est aussi contribuable.
Sauf que les choses ne sont pas passées comme prévues. La crise des années 1970, la dette, les déficits budgétaires, ont poussé l'Etat à proroger ce système, avant tout bonnement, dans les années 2000, de transmettre les concessions pour environ trois décennies à des exploitants privés, qui ne se privent pas de faire de colossaux bénéfices.
Le contribuable/usager paiera encore et encore. Car vu qu'il est désormais impensable de voir la gratuité des autoroutes en France (mais devrait-on vraiment s'en réjouir?), ne vaut-il tout simplement éviter d'utiliser les autoroutes et ainsi de cesser de payer pour quelque chose qui serait censé nous appartenir en tant que citoyen, plutôt que de financer des entreprises qui ne savent plus trop quoi faire de leurs bénéfices?