Les potins de Charles Millon permettent à ce dernier
de revenir sur le devant de la scène
Un silence étonnant des médias dans une affaire
où le sang d'innocents (15 morts) a coulé...

Tout d'abord, qui est Charles Millon? Un homme politique qui est né en 1945 et qui s'est mis à l'UDF. Elu dans l'Ain député de 1978 à 2002 sous les couleurs (jusqu'en 1997 de l'UDF), le sommet de sa carrière est atteint en 1995 lorsque le président Chirac l'appelle à devenir ministre de la Défense. Il perd son poste avec les législatives de 1997, et fonde vers 1997-1998 un mouvement, La Droite, qui a fait pschitt, devenu ensuite Droite Libérale et Chrétienne. Mais on parle surtout de lui au cours du printemps 1998 où après les régionales de mars, il s'allie au FN afin de conserver la présidence de la région Rhône-Alpes, suscitant beaucoup de débats, condamnations et de polémiques.
Bref sa page Wikipédia est pas trop mal faite...
Concernant le lien avec les attentats de Karachi, je vous conseille de lire l'article de Rue 89 sur le sujet. Une fois le décor planté, vous comprendrez mieux son rôle dans l'affaire, que le président Sarkozy considère comme "ridicule" et relevant du "Secret d'Etat". Interressant quand on se rappelle que dans le gouvernement Balladur, on retrouvait, dans les fonctions de, et là accrochez vos ceintures, ministre du Budget, ministre de la communication (à partir de 94), et porte-parole du gouvernement, un certain...Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca.
Je dis ça, je dis rien mais je le dis quand même...

Interrogé sur le versement de commissions pour la vente de trois sous-marins de la DCN (Direction des constructions navales) au Pakistan, Charles Millon, ancien ministre de la défense, a reconnu, mercredi 24 juin, avoir bloqué "le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions". L'ancien ministre de Jacques Chirac apporte ainsi un peu plus de poids à la thèse selon laquelle l'attentat de Karachi du 8 mai 2002, dans lequel avaient péri quatorze personnes dont onze ingénieurs français, serait lié à l'arrêt du versement de ces commissions par la France.
Dans un entretien publié sur le site Internet de Paris Match, M. Millon explique : "(...) peu après ma nomination au ministère de la défense, en 1995, Jacques Chirac m'a demandé de passer en revue les différents contrats de ventes d'armes en cours et de stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions."
"Dans tous les pays du monde, les grands contrats industriels ou commerciaux à l'exportation font appel à des intermédiaires. Ceux-ci sont rémunérés lorsqu'ils effectuent un travail réel et vérifiable, en revanche, il est tout à fait anormal qu'il soit demandé à ces intermédiaires par des officines diverses un pourcentage sur les commissions prévues", précise l'ancien ministre. Selon lui, l'arrêt du versement de ces commissions n'a donné lieu à aucune "menace de représailles" à l'encontre de la France.
La semaine dernière, un rebondissement est intervenu après une rencontre entre des juges antiterroristes et les familles des victimes à Cherbourg. Selon les avocats des familles, l'enquête s'oriente vers une "affaire d'Etat" liée à des commissions en marge de la vente de sous-marins conventionnels français Agosta au Pakistan, et non plus vers la piste Al-Qaida, privilégiée jusqu'ici. Le parquet affirme néanmoins que l'enquête antiterroriste n'a pas apporté à ce jour "d'élément objectif" pour le relier à un contentieux franco-pakistanais sur ce dossier.
Au lendemain des révélations des avocats des familles des victimes, Nicolas Sarkozy avait jugé que ces allégations étaient "grotesques". "C'est ridicule (...) Respectons la douleur des victimes. Qui peut croire une fable pareille ?", avait-il déclaré vendredi 19 juin. Il avait jugé impossible que le scénario, s'il était authentique, soit resté inconnu jusqu'ici, affirmant : "On est dans un monde où la notion de secret d'Etat n'existe plus."