Que de changements en cette année 2010!
Poitiers, Avenue Victor Hugo, Lundi 23 Août 2010, vers 11H15.
Nous y voilà. Le jour tant et tant redouté nous fait face. Lorsque résonneront les 12 coups de minuit, Poitiers sera sans dessus-dessous. Comme par magie municipale, tout les films noirs qui enveloppent les panneaux fraichement installés vont tomber les uns après les autres, donnant à Poitiers son nouveau visage de circulation urbaine.
Certes, la force des habitudes va faire que lundi matin, à l'heure de l'embauche, les Pictaviens dans leurs bagnoles risquent en une communion involontaire de prononcer les mêmes paroles, mais pas vraiment en coeur, du genre:"Ah oui, c'est vrai ça change aujourd'hui", ou d'une manière un peu plus vulgaire, déclarer non pas à la presse locale, mais plutot accrochés à leur volant: "Putain, ils font chier avec leurs travaux à la con, ça va être le bordel.".
Le bordel, ça l'est déjà, pour les GPS, qui n'ont pas encore enregistré les changements, à l'instar d'un sujet de FR3 Charentes-Poitou là-dessus.
Alors oui, ça va râler, ça va broncher, pester, injurier, sans doute aussi s'accidenter, hélas, mais c'est un mal nécéssaire pour redonner un second souffle à notre ville. Le projet Coeur d'Agglo est séduisant, mais comme tout travaux, il implique des contraintes (par exemple, les Bordelais(es) auraient beaucoup de choses à raconter...).
Cependant, je trouve un peu too much les affiches de la municipalité, qui enjolivent telle la Pravda de la grande époque, les conséquences des travaux: certes le projet final sera très favorablement accueilli une fois qu'il sera pondu (l'enjeu pour la municipalité Claeys est que tout soit fini d'ici la fin 2013, en amont des municipales 2014...), mais de là à dire que l'accès au centre-ville sera plus rapide, ça ne tient pas vraiment, vu que ça sera le grand bazar pendant quelques temps; le stationnement ne sera pas plus simple, dans la mesure où ces places se réduisent peu à peu chaque année, comme la rue de la Tranchée par exemple (alors que le parc automobile de l'hyper centre-ville ne semble pas vraiment diminuer), le centre-ville sera deux fois plus piéton, une fois que tous les trous auront été rebouchés, car cela risque de ressembler à Beyrouth un lendemain de bombardement plus qu'autre chose durant 2 ans, et enfin non, on ne sera pas plus libre de se déplacer en voiture, car il y aura plus de contraintes, donc moins de libertés.
Poitiers, rue Théophraste Renaudot, Lundi 23 Août 2010, vers 11H20.
Une image que l'on ne reverra sans doute plus jamais: une 607 s'engouffrant dans cette rue (ici devant l'Hôtel d'Yvernay, un bâtiment de l'Etat...mais plus pour très longtemps).
Je n'en veux pas à la mairie qui a dépensé 20.000€ de bugdet pour communiquer sur ces travaux, (et celà est évidemment nécéssaire) mais plus à l'air du temps qui fait que l'on doit rendre tout plus que joyeux: l'ère de la communication à ses règles que l'on ne peut pas trangresser!
Les travaux, c'est long, c'est chiant, pénible, désagréable, mais c'est un fait à subir avant de pouvoir profiter d'un centre-ville à moitié refait à neuf (la partie nord ne va guère changer).
Avantages: Poitiers, ville de province à taille humaine, de morphologie médiévale, n'est pas faite pour la bagnole: l'auto-reine y restera comme un souvenir des années Masteau à Claeys, à savoir des années 1950 aux années 2010. Les piétons vont pouvoir véritablement en profiter, dans deux ans, et j'espère que cela permettra l'ouverture de commerces, et aussi d'agrandir les terrasses de bars.
Par ailleurs, cela permettra aussi d'augmenter la qualité de service de Vitalis (qui change de logo...pourquoi pas, bien que cela ne constituait pas vraiment une priorité à la vue des frais que cela engendrent), et donc sans doute de pousser la population à utiliser davantage les bus.
Je ne suis pas pictavien d'origine, mais je sais une chose: c'est que je ne reverrai sans doute plus jamais de ma courte ou longue vie un tel chantier se mettre en oeuvre, qui marque un tournant véritable dans l'Histoire de Poitiers, et qui est le résultat de plusieurs années d'études.
Mon titre est dans le présent: en effet, bien que les grandes manoeuvres s'opèrent dès minuit, elles ont déjà débutté: entrer dans Poitiers via la rue de la Tranchée fait un drôle d'effet surtout lorsque l'on a eu l'habitude de prendre cette rue...pour en sortir.
Et pour la blague, il serait amusant de voir (ou d'imaginer) les membres de la majorité municipale dans le rôle d'agent de la circulation dans les rues de Poitiers (je ne suis pas sûr que l'opposition se prêterait au jeu...): mais de toutes façons, ils seront sur le terrain dès demain.
Bon courage à nous toutes et tous pour cette grande aventure qui va débuter!
Poitiers, devant la Préfecture, Place Aristide Briand, Lundi 23 Août 2010, vers 11H30.