Messieurs les architectes, promoteurs, chefs d'entreprises c'est à vous que cette annonce s'adresse.
Lorsque vous construisez, il vous arrive de bien construire. Dans ces cas-là; vous vous mettez à la place des gens qui vont utiliser vos usines, vos appartements, vos magasins. Vous pensez aux moindres détails et vous ouvrages sont parfaits à tous points de vue...A tous points de vue pour des gens comme vous, c'est-à-dire des gens valides.
Des handicapés physiques, en France, il y en a plus d'un million. Si, à ce chiffre, on ajouter les personnes âgées, et partiellement handicapées, on arrive à un total de plus de 3 millions.
Trois millions de personnes que vous condamnez à la réclusion à perpétuité. Que vous empêchez de se rendre à leur travail ou tout simplement d'aller voir leurs petits enfants ou leurs amis. Et cela, parce que les portes de vos constructions sont trop étroites pour laisser passer un fauteuil roulant. Parce que vos escaliers ne sont pas doublés d'une rampe d'accès. Parce que vos ascenseurs, s'ils sont assez larges, s'arrêtent souvent à mi-étage.
Si un handicapé physique est sur un fauteuil roulant c'est parce qu'il ne peut pas marcher.
En Suède, au Danemark, en Angleterre, ceux qui construisent n'oublient jamais les handicapés. La France sera-t-elle le dernier pays à y penser?
Un handicapé physique qui travaille, c'est un travailleur comme tous les autres travailleurs.
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Campagne réalisée avec le concours de l'agence nationale pour l'emploi.
Cette annonce a été réalisée par l'agence Tragos Bonnange Wiesendanger Afroidi pour le Comité National Français de Liaison pour la réadaptation des Handicapés; Uli Rose s'est occupé de la photo, Ere Nouvelle de la typo, Ronné Bonder a réaliser le document, Bussières et Grphic 2 les clichés, Dahinden et Pictorial les bromures, et ce journal a donné l'espace. Tous ont travaillé gratuitement.
Centre Presse, Juillet 1973.