Une ancienne boucherie reconvertie en espace culturel, Trier (Trêve), Allemagne, Mardi 14 Août 2012.
NOTRE TEMPS
« FORMIDABLE ENERGIE » LIBEREE PAR L’INCONSCIENT D’UN JEUNE COMMIS BORDELAIS
La force mystérieuse de la boucherie hantée
Deux livres vont bientôt être publiés en France, relatant une affaire extraordinaire de boucherie hantée à Bordeaux. Le premier par un des acteurs involontaires de cette mystérieuse histoire, l’autre par un médecin, le docteur Jean Barry, parapsychologue fort connu.
Les faits remontent au mois de mai 1979. Dans une boucherie du centre de Bordeaux, le commis étant parti pour s’installer à son compte, le patron avait engagé pour le remplacé un apprenti, Pierre, âgé de 17 ans. Un jeune garçon qui avait eu une enfance malheureuse et qui, lorsqu’il arriva à la boucherie, trouva une famille unie dans laquelle il s’intégra fort bien.
Poignet de force
A 17 ans, le jeune apprenti était encore immaturé et, pour se donner des airs de virilité, il portait un poignet de force en cuir dont il ne voulait pas se séparer car il lui avait été confié par une amie. Cela ne plaisait guère au boucher qui, avec insistance, réussit à le lui faire enlever. Ce fut alors le début d’une série de faits étranges.
Tout commença par « des incendies qui éclatèrent » subitement dans des caisses de sciure enfermées dans une arrière-salle. Puis, dans cette même pièce, « une trappe en ciment qui recouvrait une canalisation des eaux usées vola en éclats ». Le boucher la fit reboucher à plusieurs reprises, mais « à chaque fois elle se brisa ».
Plus on luttait contre cette force mystérieuse qui régnait dans cette salle, plus elle prenait de l’ampleur. Le boucher décida donc de condamner la pièce en bloquant la porte. « Celle-ci éclata ».
Tout bougeait
Les phénomènes se multiplièrent avec de plus en plus de vigueur. « Un poids de 5 kilos se déplaça tout seul, ainsi qu’une valise. Une casserole se souleva alors qu’elle se trouvait sur une cuisinière et alla s’écraser contre un mur, une table se mit à se balancer d’un pied sur l’autre. Des objets qui se trouvaient dans une armoire s’envolèrent, heurtant les murs, parcourant la pièce en tous sens ».
Un ami qui avait été mis dans la confidence ne put que constater les faits. « Tout bougeait, aussi bien les rames de papier que les morceaux de viande, les clous et même les chaises ».
L’exorcisme ne changea rien
On fit venir un prêtre exorciste pour lutter contre ce phénomène, mais ses deux visites n’apportèrent aucun changement. La situation empira jusqu’à la fin du mois de juillet où Pierre fit remarquer que tout avait commencé lorsqu’il avait ôté son poignet de force.
Il le remit et tout cessa. Une semaine plus tard, il l’ôta de lui-même et le phénomène recommença. Il le noua à nouveau et le calme revint. Pierre resta jusqu’en juin 1980 à la boucherie, sans que rien ne vienne troubler le commerce. Puis il passa son C.A.P. et quitta Bordeaux.
Le commis amoureux
Un docteur parapsychologique, le Dr Jean Barry, avait été consulté par le boucher. Son enquête a permis, selon lui, de trouver une explication. Il s’agissait, selon lui, d’un « poltergeist », en clair, « une formidable énergie libérée par l’inconscient du jeune apprenti ».
Pour quelles raisons ? Selon le spécialiste, le commis était amoureux de sa patronne mais, bien sûr, ne pouvait faire état de ses sentiments. Ce qui déclencha un drame intérieur d’une telle intensité qu’il aboutit à donner naissance à ces phénomènes paranormaux.
L’explication en vaut une autre. La parapsychologie est un domaine encore très mal exploré. Et, faute d’une interprétation plus rationnelle, le mystère – si mystère il y a – reste entier.
La Nouvelle République, Février 1981.