Déjà en 1984 cette volonté de faire "de la politique autrement"
Jean-Yves Chamard dans sa profession de foi pour les élections cantonales 1979.
L'Express publie le palmarès des "espoirs"
Pour le Poitou-Charentes: JP. Abelin, JY. Chamard, JP. Raffarin, D. Bussereau, R. Beix, JM. Boucheron
et à suivre: A. Claeys, P. Arnaud, J. Lambert
Dans son numéro du 16 au 22 novembre, l'Express consacre sous le titre: "Année 90, La nouvelle vague politique", une analyse région par région à ceux qui vont secouer la France. Indiquant l'esprit qui a présidé à cette enquête, l'Express écrit: "Un souffle favorable à la jeunesse agite le monde politique. Dans l'opposition, l'échec de 1981 a destabilisé les ancens, et leur a ôté une partie de leur légitimité. Dans la majorité, les vieux schémas militants, mis à l'épreuve de la réalité, ont fabriqués les déçus du socialisme". Parallèlement, la crise économique a engendré la crise politique, qui, à sont tour génère quelques chose de nouveau. Et quoi de neuf que la jeunesse? Consciente du caractère favorable de la conjoncture, celle-ci, compte bien profiter des bouleversements attendus lors des prochaines échéances électorales.
"Quels sont donc ces jeunes, qui se préparent à prendre peu à peu les rênes du pouvoir politique à travers la France? L'Express les a repérés, après avoir mené l'enquête région par région. Et a cherché à savoir s'ils se sentaient différents de leurs aînés. Pour la grande majorité d'entre eux, la réponse est "oui". Oui, ils veulent "faire de la politique autrement".
Alain Claeys, La Nouvelle République, Novembre 1983.
300 responsables départementaux et régionaux des partis politiques ont reçu un questionnaire, demandant de signaler les jeunes susceptibles de jouer un rôle d'importance régionale ou nationale. Nous avons, dit "l'Express", éprouvé la qualité de ces candidats aurpès de dizaines d'interlocuteurs: élus locaux et responsables des fédérations ou des élections à l'état-major des partis.
Indiquant ensuite les règles qui ont présidé aux choix qui ont été faits. En premier l'âge, une fourchette de 30 à 35 ans, et un maximum de 40, en second: le seuil de la notoriété... "L'Express" constate avec quelle régularité les mêmes thèmes reviennent dans les professions de foi des Espoirs avec les mêmes mots clefs: présence sur le terrain, gestion concrète, esprit d'ouverture, associer les socio-professionnels, non cumul des mandats. Cette enquête a été menée par Anne Beaujourt, Geneviève Lamoureux et Marie-Anne Lescourret, qui précisent à propos de ce palmarès des "espors" région par région.
Jean-Pierre Abelin, Centre Presse, Juin 1982.
Ils ont parfois moins de 30 ans, rarement plus de 40. Ils ont déjà entamé leur carrière politique, soit parce qu'ils ont conquis leurs premiers mandats électoraux - conseillers municipaux, maires, conseillers généraux ou régionaux - soit parce qu'ils exercent des responsabilités au sein de leur parti. Ils ont l'espoir de briguer des mandats plus prestigieux, et ils sont favoris dans la course aux responsabilités locales ou nationales. Ils font partie de la "nouvelle vague" politique qui, région par région, gouvernera la France des années 90 et au-delà.
Jean-Pierre Raffarin, La Nouvelle République, Mars 1986.
L'Express, sur les centaines de nom qui lui ont été cités, en a sélectionné plus de 120. Un choix parfois difficile, effectué après recoupement de dizaines de témoignants, dans chaque région, et après une analyse attentive de la carte électorale.
Nous avons distingué deux catégories d'espoir: en tête de liste, ceux dont les ambitions électorales peuvent se réaliser prochainement ou qui, malgré leurs faibles chances de se présenter à des élections, s'imposent déjà par leur charisme et par leur expérience. En second lieu, précédés de la mention à suivre, les espoirs qui devront attendre peut-être plus longtemps avant de voir leurs projets se réaliser. Parce que leur horizon est bouché par des personnalités bien installées ou bien parce que leur grande jeunesse a besoin d'être soumise à l'epreuve des échéances électorales.
Dominique Bussereau, Centre Presse, Novembre 1979.
Et pour le Poitou-Charentes, cela donne done les constatations suivantes: "Poitou-Charentes": région de tradition centriste, sur laquelle a déferlé en 1981, un raz de marée socialiste. Du côté de l'opposition, les personnalités en place se maintiennent...C'est le cas de Jean-Pierre Abelin, 34 ans, président des Jeunes Démocrates sociaux, de Jean-Pierre Raffarin, membre du bureau politique du PR et conseiller municipal de Poitiers, de Dominique Bussereau, 32 ans, chargé des Fédérations au PR adjoint au maire de Royan, de Jean-Yves Chamard, universitaire du RPR, conseiller municipal de Poitiers, dont la photographie orne la page de couverture et sous le titre Poitou-Charentes est la seule qui soit publiée pour notre région, il est indiqué qu'il sera candidat à la députation contre le maire de la ville, le socialiste Jacques Santrot, valeur sûre du département. Le Parti socialiste compte aussi sur deux jeunes déjà confirmés: Roland Beix, 35 ans, député de Charente-Maritime depuis 1978 et Jean-Michel Boucheron, 38 ans, député de la Charente et maire d'Angoulême.
Jean-Michel Boucheron en 1981, pris sur le site de l'Assemblée Nationale.
Ceux qui sont à suivre sont: Alain Claeys, 36 ans, PS conseiller général de la Vienne, Philippe Arnaud 35 ans, Cds maire de Blanchac Porcheresse (Charente), conseiller général, Jérôme Lambert, 27 ans PS conseiller municipal de Jarnac (Charente).
Centre Presse, Samedi 17 Novembre 1984.