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A la sidération provoquée dans la population par les actes de violence du 10 octobre a succédé une certaine émotion face à la réplique judiciaire dans une ville qui compte 25 000 étudiants pour 91 000 habitants. "Tout a été très vite, on n'a même pas pu avoir une vision globale des dossiers", déplore Me Simone Brunet, avocate de trois des condamnés. Inquiet, le maire (PS) de Poitiers, Alain Claeys a rendu public, lundi, un appel signé du PS, des Verts, du PCF, du MoDem ainsi que d'une élue du NPA. Ces partis condamnent les "casseurs" mais dénoncent "la pression" mise par le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux sur la police et la justice qui "créée localement un climat de tension propre aux dérapages en tous genres". "La police est à cran, explique M. Claeys. Mais chacun s'accorde à dire que les voyous et les casseurs ne venaient pas d'ici."
Inquiétude aussi parmi les jeunes du collectif numéro 23, installé dans une ancienne usine transformée en un lieu d'activités artistiques. Le 10 octobre au soir la police y est intervenue de façon vigoureuse, alors que des débats et un concert devaient y clôturer la "journée anti-carcérale" et qu'une cinquantaine de personnes se trouvaient sur place. "Ils ont sorti tout le monde dans la cour les mains sur la tête, puis ils nous ont pris un par un en photo jusqu'à 1 h 30 du matin", raconte Aurélien, 30 ans.
Très peu, parmi les responsables, étaient allés à la manifestation. "Ce lieu, c'est quatre ans de bataille, on ne va pas être "ultra-gauchistes" pour faire plaisir à Hortefeux", souligne Louis, 23 ans. La police a perquisitionné les étages et fait chou blanc. Le collectif, lui, a décidé d'organiser, dimanche 25 octobre, un repas de quartier pour fêter son troisième anniversaire et tourner la page de l'intervention policière.