Duel de folie entre Michel Malinovsky et Mike Birch après 23 jours de course
FR3, Le nouveau vendredi, Vendredi 8 Décembre 1978
En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!
Duel de folie entre Michel Malinovsky et Mike Birch après 23 jours de course
FR3, Le nouveau vendredi, Vendredi 8 Décembre 1978
Légende de la photo centrale : "Le crime monstrueux d'un médecin paranoïaque" voulant vraisemblablement se venger de son chef de service: c'est ainsi qu'a qualifié jeudi le chef du département anesthésie, le Professeur Pierre Mériel, l'acte de deux médecins qui ont conduit à la mort d'une jeune femme hospitalisée à Poitiers
M. Bakari Diallo, anesthésiste français d'origine voltaïque, qui a été inculpé d'assassinat, a permuté deux tuyaux d'un appareil de réanimation, l'un contenant du protoxyde d'azote et le second de l'oxygène, a précisé M. Mériel au cours d'une conférence de presse.
Ci-dessus: le professeur Mériel (à gauche) et M. Guilhemsens, directeur général adjoint du C.H.R.U.
(Photo C.P. Jacques PASQUIER)
La Une de Centre Presse, Vendredi 9 Novembre 1984.
L'assassinat du C.H.R.U.:
Une manipulation diabolique ayant pour objet la vegeance
FACE AUX ACCUSATION PORTEES, LES DEUX MEDECINS NIENT
Au soir du second jour, qui a vu éclater comme une bombe, ce que l'on a nommé, l'affaire des "médecins diaboliques de Poitiers" où en était-on? D'un côté, l'arme du crime, le respirateur saboté, placé sous scellés par la police et constituant la preuve matérielle de l'assassin et perpétré un mobile, des présomptions graves et concordantes, de l'autre deux médecins anesthésistes, les docteurs Bakari Diallo et Denis Archambaud, inculpés d'assassinat sur la personne de Mme Nicole Berneron, écroués à la maison d'arrêt de la Pierre Levée de Poitiers, qui nient.
Si le juge d'instruction et le procureur de la République, de même que les policiers, qui ont mené l'enquête, gardent le mutisme le plus absolu et se refusent à tous contacts, les avocats des inculpés, Me Damy pour le Dr Denis Archambaud, Me Drouineau et Me Diallo, ce dernier du barreau d'Angers pour le Dr Bakari Diallo se taisent également, observant un prudent silence. Tous unanimement conseillant d'ailleurs la plus grande prudence dans ce qui peut être écrit ou diffusé. "On marche sur des oeufs" dans cette affaire, s'est exclamé hier l'un de nos collègues de la presse nationale, qui dans ses quotidiens et hebdomadaires, comme dans la presse parlée et télévisée, est très largement présente sur le terrain depuis mrcredi soir. C'est en effet une impression, qui est ressentie par tout le monde, quoiqu'à certain niveau des convictions se sont faites. Si le secret est de règle dans la magistrature, "le secret de l'instruction", par contre du côté de l'hôpital, on a levé le voile et le professeur Meriel dont on trouvera par ailleurs de larges extraits de la déclaration qu'il a faite, a tenu une conférence de presse, à l'issue de laquelle d'ailleurs il a présenté "un autre respirateur" expliquant ce que lui et trois de ces collaborateurs avaient découvert, dans l'après-midi du mardi 30 octobre, après la mort de Mme Nicole Berneron.
Le professeur Meriel, chef du service d'anesthésie accuse et étaye son raisonnement de faits, qui apparaissent plus que troublants. Il y a eu assassinat, il est formel. Avec ses collaborateurs, il a vérifié "l'arme du crime", le respirateur, il avait été saboté. On avait permuté les bagues et les repères colorés, ceci démontrant la préméditation. "J'étais visé, dit-il. On savait que c'était moi qui assurerait l'anesthésie. On s'était arrangé...
"Pourquoi cet acte monstrueux, cet acte de folie, fait d'un paranoïaque? Parce que son auteur nourrissait vis-à-vis de moi une hostilité. J'avais procédé à sa mutation de service". Cette mutation faisait passer celui qui en était l'objet du service ORL de l'hôpital Jean Bernard, au service d'urologie de l'Hôtel-Dieu. Et elle atteignait le Dr Diallo qui en avait été informé le lundi 29 octobre à midi par le professeur Meriel.
Pourquoi cette mutation? "Le Dr Diallo avait des rapports difficiles avec les collègues du service où il travaillait. Il y avait eu des plaintes"."Il y avait des problèmes relationnels" dira le proffesseur Meriel. "On ne peut pas tout le temps mettre en cause, les heures opératoires, le protocole, les méthodes de traitement, contester devant les malades la qualité du chirurgien; quand on fait partie d'une équipe, on accepte".
Et le Dr Diallo n'acceptait pas, pas plus qu'il n'acceptait que je sois son chef de service". Alors, il est arrivé que la coupe a débordé, une dernière plainte d'un chirurgien, et le professeur Meriel prend sa décision: "Je n'avais jamais eu de mots avec lui, je n'avais pas à discuter, je lui ai notifié".
Et c'est alors que le processus de la vengeance allait s'engager. "La machine sabotée, la malheureuse opérée, n'avait aucune chance de rester vivante? Et le saboteur, était un spécialiste compétent et adroit, qui savait comment elle marchait, qui savait comment faire, a dit le professeur Meriel pour lequel "l'instigateur" c'est Diallo et le "complice" Denis Archambaud.
Pourquoi ce plan démoniaque machiavélique, a-t-il échoué? "Ce qui a perdu Diallo, c'est d'avoir été trop intelligent. Il ne pensait pas que j'irais vérifier aussi vite; peut-être pensait-il que je vérifierais seul. Un tel plan, c'est l'oeuvre d'un génie. Quand on a vérifié l'appareil, il y avait un bonne alimentation au sol et c'est en remontant plus haut, que l'on a constaté que les tuyaux étaient inversés."
L'auteur de ce sabotage, serait-il revenu ensuite pour masquer son crime si il en avait eu le temps, le professeur Meriel l'estime: "Tout a été fait pour me mettre sur le dos! L'appareil a été trafiqué durant la nuit."
La mort de Mme Nicole Berneron a été constatée vers 12h, pendant une heure 1/4 on poursuivi la réanimation. Puis devant une telle mort que l'on ne comprenait pas, survenue dix minutes après la fin de l'intervention, la malheureuse avait péri asphyxiée. On a mis en route, tout le porcessus qu'entraîne un décès suspect et l'on découvrit l'appareil saboté.
Quel a été le rôle du Dr Denis Archambaud dans cette affaire? "Le jour de l'opération, il était présent. Il ne pouvait qu'être au courant de la manipulation. Il a obéi aux ordres sans se rendre compte de la portée des choses. Diallo lui avait poeut être dit, on va jouer un bon tour au patron. Et alors qu'un malade reçoit toujours une bouffée d'oxygène avant l'opération, on lui a donné du protoxyde d'azote. Et le chef de service d'ajouter: "Archambaud est venu au début, et a masqué l'appareil, il a brouillé les cartes au moment de l'intervention. Si il n'avait pas été devant l'écran j'aurais vu le débit de la petite boule blanche s'élever, qui m'aurait immédiatement éclairé, et m'aurait fait conaître que quelque chose d'anormale se passait".
Ainsi donc, quand le patron de l'anesthésie a demandé de l'oxygène, c'est du protoxyde d'azote qui était envoyé, celui qui manoeuvrait la manette n'a pas eu le courage de faire le geste sauveur!...
Selon le professeur Meriel: "Le Dr Archambaud a obéi aux ordres, sans se rendre compte de la gravité de son acte. C'est un élève qui a suivi son responsable de stage, qui est une personnalité paranoïaque, sans aucune conscience morale, qui n'a pas eu une réaction d'homme. J'aurais compris, qu'il ait démoli mon bureau, brûlé ma voiture, maculé ma maison. Mais c'est une médecin qui a tué dans l'exercice de ses fonctions, un malade innocent."
Voilà ce qu'a dit d'une manière résumée, le professeur Meriel hier matin.
Est-il besoin d'ajouter, si l'on veut reconstituer l'atmosphère de cette journée, que l'émotion est considérable, aussi bien au CHRU de Poitiers, que dans la capitale régionale et dans la France entière et que les mots qui reviennent le plus souvent sont "démoniaque, machiavélique, abominable, odieux". Qu'on évoque dans les milieux médicaux "un cas exceptionnel" ou "la folie". Qu'on parle, qu'on formule des hypothèses, qu'on suppute, au niveau de la rue.
Mais qu'il ne faut pas aussi oublier que comme le professeur Meriel l'a justement dit: "Une jeune maman est morte victime d'une main criminelle".
Une déclaration de M. Jacques Santrot
Président du Conseil d'Administration du Centre Hospitalier Régional
Président du Conseil d'Administration du Centre Hospitalier Régional, M. Jacques Santrot, député-maire de Poitiers, que nous avons interrogé sur cette affaire, nous a fait la déclaration suivante:
"Quand nous avons été mis au courant des faits qui venaient d'être découverts, et dont on se rendait bien compte qu'ils n'étaient pas normaux et qu'il ne pouvait s'agir là d'une erreur, nous avons pris un certain nombre de dispositions. C'est ainsi que le permis d'inhumer ayant été refusé, une autopsie pratiquée et ordonnée, la Justice a été saisie. M. Alix directeur général de l'hôpital est allé auprès de la famille pour lui dire de porter conjointement plainte, après que nous l'ayons fait nous-même.
"Qu'on se dise bien, et nos démarches en portent témoignage, qu'à aucun moment, nous n'avons voulu couvrir ou camoufler cette affaire, dont l'horreur est ressentie par chacun d'entre nous. Nous désirons que la vérité éclate. Sans ignorer la complexité d'une enquête c'est la plus grande clarté que tout le monde veut. Cette affaire est désormais entre les mains de la justice. L'acte qui a été commis, ne s'est jamais produit en France. Il n'est pas pensable tant il est odieux, abominable, car à ma connaissance, tous les éléments qui ont été réunis, font apparaître, qu'il est le fait d'une volonté. Et cela n'est pas pensable!..."
Centre Presse, Vendredi 9 Novembre 1984.
Où l'on apprend par ailleurs que les journalistes d'Antenne 2 lisent Centre Presse
Capture d'écran de l'ouverture du JT de 20H d'Antenne 2, présenté par Christine Ockrent.
La Une de Centre Presse, Jeudi 8 Novembre 1984.
Légende de la photo du Docteur Diallo: "Deux médecins anesthésistes ont été inculpés et écroués à la suite d'une information ouverte contre X pour assassinat, après la mort suspecte d'une jeune femme à l'hôpital de Poitiers. M. Olivier Dropet, procureur a indiqué dans un communiqué qu'une jeune femme qui avait subi le 30 octobre dernier, au CHR de Poitiers une intervention chirurgicale bénigne "était décédée dirant la phase de réveil dans des conditions faisant apparaître l'existence d'une acte criminel". (PHOTO GUY MEINGAULT)
Assassinat au C.H.R.U de Poitiers
Deux médecins anesthésistes écroués
Une jeune maman ne s'est pas réveillée après une opération bénigne
Un acte criminel est la cause de la mort
"Une jeune femme, qui venait de subir le 30 octobre 1984 au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Poitiers, une intervention chirurgicale ne présentant pas de caractère particulier de gravité, est décédée durant la phase de réveil, dans des conditions faisant apparaître l'existence d'un acte criminel.
"Dans le cadre d'une information ouverte contre X...du chef d'assassinat, deux médecins anesthésistes attachés à cet hôpital ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt. Des présomptions graves prèsent sur eux, mais j'insiste sur le fait qu'une inculpation, fut-ekke assortie d'un placement en détention provisoire, en saurait faire échec à la présomption d'innocence dont bénéficie toute personne non définitivement condamnée"
Ces onze ligne dactylographiées, émanent de M. Olivier Droppet procureur de la République à Poitiers, et ont été remises hier soir par le greffier en chef du Parquet, à la Presse, qui avaient été convoquée à 18h30 au Palais de justice. Le messager ajoutant "qu'il n'y avait aucun commentaire et qu'il n'y en aurait pas!..." Voilà comment est née officiellement, une affaire criminelle hors série, qui semble tirée d'un roman noir, ou d'un film à la Hitchcok, dont les radio et la télévision se sont faits hier soir largement l'écho, et qui ce matin est repris par toute la presse française. Le choc émotionnel provoqué par cette information et le communiqué du Procureur de la République est immense. Celles et ceux qui hier au soir sur les ondes et sur le petit écran de 3 chaînes ont entendu cette information se sont immédiatement posé des questions et quelles questions. Nous n'en voulons pour preuve que les innombrables coups de téléphone reçus à notre rédactions de Poitiers. Est-ce bien vrai? Comment cela est-il possible? Certains même ont cru hélas, qu'il s'agissait delon leur expression d'un canulard pour faire réagir, il eut mieux valu sans doute. A toutes les demandes d'information et d'explications qui nous ont été ainsi demandées, nous ne ouvons que répondre, que par la voix du communiqué qui nous a été remis.
En l'espèce: on sait désormais qu'il y a une information d'ouverte contre X du chef d'assassinat, que deux médecins anesthésistes, à cet hôpital ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt. L'un vraisemblablement lundi dernier, l'autre hier soir, puisqu'on l'a vu arriver vers 16h30 au Palais de Justice dans le fourgon de la police, venant du commissariat central. Les noms de ces deux médecins n'ont point été divulgué bien que l'on sache dans les milieux informés, qui sont ces deux anesthésistes. Quel a été le rôle de l'un et l'autre dans cette affaire, c'est l'instruction qui le dira. Quelles preuves ou quels faisceaux de présomption a-t-on réuni contre eux, pour prendre la décision de communiqué du Procureur de la République recouvre? On peut supposer qu'elles sont d'une gravité extrême. La justice étant prudente et circonspecte, quand il s'agit de la liberté de l'individu.
Toujours est-il, qu'aujourd'hui, cela est couvert par le secret de l'instruction et c'est M. Hovaère qui a été chargé il y a 8 jours déjà de ce dossier. Car cett affaire n'est pas toute nouvelle elle remonte au 30 octobre dernier.
Ce jour-là à l'hôpital Jean Bernard, une jeune femme une maman de deux petites filles, Séverine et Ludivine est morte dans la phase de réveil, dans des conditions suspectes, que tout aussitôt, le responsable du service a été en alerte, et a fait ce qu'il falait faire en pareil cas, en prévenant immédiatement la direction générale de l'hôpital, qui comme on le lira dans une déclaration, qu'on trouvera plus loin a instrumenté auprès de la justice.
La victime de ce drame affreux dont on a du mal à s'imaginer qu'il est vrai, qu'il ait pu se produire, c'est Mme Nicole Berneron née Chatenet, originaire de Chaillac dans l'Indre, épouse de M. Claude Berneron mineur de fond. Elle avait été hospitalisé dans le service d'O.R.L. de l'hôpital Jean Bernard, pour une intervention "qui ne présentait pas de caractère de gravité". Elle ne s'est pas réveillée et la famille immédiatement prévenue a été informée par le chef de service, qu'elle était décédée, dans des conditions inexplicables."
C'est à la suite de cela, que le directeur général du centre hospitalier portait lainte contre X et ceci à la demande du responsable du service d'anesthésie, qui a son tour avait été saisi des faits. Le juge d'instruction, ouvrait alors, une information contre X, et chargeait les services de la sûreté de Poitiers de diligenter une enquête. Immédiatement, le commissaire Signourel assisté de l'inspecteur principal Guillon et leur équipe prenaient l'affaire en main et allaient pendant 7 jours, nuit et jour, procéder à des investigations, des auditions, qui allaient conduire à un premier coup de théâtre, l'arrestation d'un premier médecin anesthésiste, qui allait entraîner, la seconde arrestation d'hier après-midi.
Comment la victime est-elle morte?
Comment la victime de ce drame, Mme Nicole Berneron, est-elle passée de vie à trépas. Rien n'a transpiré des investigations des enquêteurs, qui gardent le mutisme le plus complet. Aussi en est-on réduit aux hypothèses qui sont formulées et échaffaudées. Car depuis 7 jours, l'on s'en doute, l'affaire a transpiré, elle n'était d'ailleurs qu'une rumeur colportée hier de bouche à oreille à Poitiers, ce qui a amené le Parquet de Poitiers à faire conaître par le communiqué ci-contre ce qu'il y avait.
Toujours est-il, et là il faut employer le conditionnel, qu'il y aurait eu sabotage d'un appareil "le respirateur", qui aide le patient, objet d'une intervention chirurgicale, à se réveiller. Cet appareil diffuse de l'oxygène et du protoxyde d'azote, qui est un gaz hilarant, non toxique, qui aide au réveil. Or dans le cas présent, cet appareil avait été saboté, les tuyaux d'arrivée de l'oxygène et du protoxyde auraient été inversés et Mme Berneron aurait reçu du protoxyde au lieu de recevoir de l'oxygène.
Comment a-t-on pu perpétrer un tel acte et dans quelles conditions? C'est là du domaine de la procédure en cours, mais tout porte à croire, que les policiers au cours de leurs recherches ont retrouvé les éléments matériels de ce sabotage du "respirateur", et qu'il a fallu avoir un esprit particulièrement machiavélique pour commettre une tel acte car il s'agit d'appareil de très haute sécurité, l'arrivée de l'oxygène est fermée par 4 crans, celle du protoxyde d'azote par 5 crans et qu'il apparaît difficile de se tromper. C'est le protoxyde qui est arrivé, hélas, entraînant la mort de Mme Berneron...
C'est là l'hypothèse la plus communément avancée, quant à la cause du décès de la malheureuse victime.
Pourquoi
Mais alors pourquoi? Oui pourquoi ce crime gratuit, sur une innocente mère de famille. Le geste dépasse en horreur tout ce que l'on peut imaginer. Et là encore, on en est réduit aux hypothèses. Magistrats et enquêteurs en savant sans doute plus long. Dans ce vaste domaine qui laisse libre cours à toutes sortes d'hypothèses, l'on parle d'une vengeance qui pourrait être dirigée contre une tierce personne, d'une incompatibilité. Si certains y coient dans le milieu mêlé à cette affaire, d'autres au contraire n'y croient pas du tout; l'on parle aussi d'un cas pathologique pour l'un des inculpés. Il y a beaucoup de "noir" dans cette affaire et seule l'instruction qui débute permettra de faire toute la lumière. On peut l'espérer. Selon une dépêche de l'Agence France Presse donnée cette nuit, la première hypothèse formulée pourrait être la bonne. "Il pourrait s'agir, dit la dépêche, d'une vengeance des deux médecins anesthésistes contre leur chef de service, avec lequel ils étaient notoirement en conflit. C'est en effet celui-ci qui aurait procédé à l'anesthésie de la malade au début de l'opération, laissant ensuite le soin à ses deux collaborateurs de surveiller la fin de la phase de réveil, après s'être assuré que tout se passait bien".
Et Mme Nicole Berneron serait morte à cause de cela?
Les inculpés
Les inculpés de cette affaire qualifiée dans le cadre d'une information ouverte contre X d'assassinat, sont le docteur Archambaud, 30 ans, qui est en seconde année de spécialisation en anesthésie, qui a été écroué lundi dernier. Selon son avocat, Me Jean Damy, il nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés.
Le second médecin anesthésiste est le docteur Dakari Diallo, d'origine voltaïque qui exerçait ses fonctions au service O.R.L. depuis quelques années, et semble-t-il donnait satisfaction.
C'est lui, que les policiers ont amené hier à 16h30 au Palais de justice pour le présenter au juge d'instruction Houvaère qui l'a fait écroué, quand il est descendu du car de police, le Docteur Dakari Diallo, qu'il y a quelques jours a déménagé pour aller habiter place de Provence, déclarait: "je descendrais quand il n'y aura plus de journalistes". On a jeté sur sa tête une canadienne pour le dérober aux regards et il s'est engouffré avec les gardiens de la paix dans le couloir conduisant au cabinet d'instruction.
A 18h35, le commissaire Signourel et l'inspecteur principal Guillot qui ont mené l'enquête ont quitté le palais de justice où ils étaient venu remettre au magistrat intructeur la procédure qu'ils avaient établie. Quelques instant plus tard, le communiqué du procureur de la République était remis. Ainsi a commencé, officiellement hier soir une affaire qualifiée tout de suite de hors série et du hors du commun, n'ayant aucun précédent dans les annales criminelles dont on n'a pas fini de parler.
Attendons la suite.
Centre Presse, Jeudi 8 Novembre 1984.
PAS DE MOTIFS LUMINEUX CETTE ANNEE A POITIERS PAR SOUCI D'ECONOMIE
Mais sur la place Leclerc décorée, le G.C.I.A. présentera "La féerie des automates"
Victimes des économies d'énergie - et des économies tout court - les habituels motifs lumineux qui égayent les rues de Poitiers durant les fêtes ne seront pas là cette année pour chasser la morosité des Poitevins.
Déjà, l'an dernier, alors que les illuminations étaient en place, le brusque déclenchement de la crise énergétique avait amené la municipalité à en resserrer les horaires de fonctionnement.
Les édiles poitevins viennent donc de décider de ne pas renouveler la coûteuse opération. Seule, la place Leclerc fera l'objet d'une mesure particulière avec, comme les années passées, l'installation dans les arbres de guirlandes d'ampoules, dont l'effet a toujurs été jugé des plus heureux.
Cette décoration de la place complètera l'animation exceptionnelle dont le G.C.I.A a pris l'initiative.
Durant le mois de décembre, du 7 au 29, un spectacle d'automates sera présenté place Leclerc. Pour permettre aux Poitevins de découvrir et d'apprécier cette attraction inconnue dans notre ville, les commerçants adhérant au G.C.I.A. remettront, à l'occasion d'achats des tickets donnant droit à une réduction de 50% sur le prix d'entrée à al "Féerie des automates".
La Nouvelle République, Mercredi 27 Novembre 1974.
La télévision française, toujours en quête de programme "novateur" va diffuser probablement dans le curant de l'année 2015 une émission où des personnalités politiques vont se mettre dans la peau des "vraies gens". Une idée qui de prime abord peut se révéler intéressante, originale, mais qui au final risque d'aggrandir davantage le fossé entre le citoyen et ses élus. Ces élus auraient donc besoin de se déguiser, de se travestir afin de vivre la réalité du quotidien de leurs concitoyens afin de se rendre compte de ce qui ne va pas.
Oui, cette initiative, risque surtout de montrer que ces personnes "ne touchent plus terre" et qu'elles ont besoin de "s'immerger" de manière forcée, et suivie par des caméras pour prendre conscience de la réalité. Au risque de donner raison à ce qui prétendaient, il y a quelques décennies, que l'élection est un "piège à cons".
CANAL PLUS : UNE NOUVELLE CHAINE T.V. DEMARRE
Dimanche matin à 8h. et Michel Denisot frappent les trois coups
Paris - Gérard Depardieu frappera les trois coups dimanche 4 novembre à 8h: en compagnie de Michel Denisot, il animera la première émission de "Canal Plus" qui durera une heure et permettra de présenter la nouvelle chaîne aux Français.
"Canal Plus" aura ainsi choisi - pour commencer son existence - de se placer sous le signe du cinéma, une façon de rappeler qu'elle consacrera 40% de son temps au film. Cette première heure sera "en clair" comme d'ailleurs beaucoup des émissions de ce dimanche inaugural.
Une trentaine de stars de la chanson, du sport et bien sûr du grand écran seront les invités de Michel Denisot, Patrick Poivre d'Arvor, Jean-Louis Burgat, Antoine de Caunes et des autres animateurs de la chaîne. Suivra, à 19h10, le premier "Culb de la presse" dominical réalisé avec Europe 1. Invité: Jacques Chirac.
Au programme, également de ce premier jour, "Top 50" (à13h05 et en clair), présenté par Marc Toesca: Un hit parade des cinquante premières ventes de disques en France, des films - "L'As des As" avec Belmondo (à 11h) et "Absence de Malice" de Sidney Pollack avec Paul Newman (à 20h30) - qui eux seront cryptés à l'usage des seuls abonnés possédant un décodeur.
Pas de grands "journaux" d'infos
Il manquera encore beaucoup à cette journée pour refléter les programmes de "Canal Plus" qui ne prendront leur vrai visage qu'à partir de lundi.
La quatrième chaîne consacrera 25% de ses programmes à la fiction et aux séries télévisées et 35% aux variétés, au sport et à l'information.
Il n'y aura pas de grands journaux sur "Canal Plus" mais six ou sept "flashs" quotidiens donnant des informations "brutes". Le grand moment de responsabilité de Michel Denisot. En plus des nouvelles, de la météo et de l'horoscope, on y fera de la gym, de a cuisine, et on y parlera de tout.
Le sport sur "Canal Plus", ce sera avant tout le football avec - grande nouvauté - 25 matches de championat diffusés en direct (Nantes - Monaco ouvrira le feu le 9 novembre). Mais ce sera aussi le lundi soir la boxe, le golf et le football américain.
Les enfats ne seront pas oubliés avec de nombreuses séries et dessins animés, américains pour la plupart, qui, leur seront diffusés dimanche et mercredi matin, et le mercredi après-midi.
320 films par an
Parmi les autres émissions que proposera la nouvelle chaîne, il faut encore citer trois grands rendez-vous quotidiens: "Les affaires sont les affaires", un jeu présenté de 13h à 13h30 par Michel Constantin, "Surtout l'après-midi" à 18h, un magazine sur la "Galaxie Rock" animé par Antoine de Caunes, et enfin à 19h10 et jusqu'à 20h, "Tous en scène" de Patrick Poivre d'Arvor qui sera un peu la "vitrine" de "Canal Plus": cette émission réalisée en collaboration avec l'agence Sygma et diffusée en "calir", accueillera tous les jours de nombreuses vedettes de l'actualité. Elle sera suivie pendant une demi-heure de "Top 50", le hit parade quotidien des disques animé par Marc Toesca.
Mais la grande affaire de "Canal Plus" ce sera bien le cinéma. On a déjà tout dit sur le sujet: 40% des programmes, 320 films par an, diffusés chacun six fois en l'espace de quinze jours, qui pour beaucoup d'entre eux seront sortis dans les salles depuis guère plus d'un an.
Centre Presse, Samedi 3 Novembre 1984.
"CANAL PLUS": un départ en fanfare:
(Paris) - Champagne et petits fours...Le tout Paris du show business et du cinéma a porté hier sur les fonds baptismaux Canal Plus, née le matin même sur le petit écran.
"Il est huit heures. Le Président ouvre la première chaîne de télévision privée française, Canal Plus. Nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux télespectateurs": c'est la voic tremblante qu'André Rousselet, président de "Canal Plus", a ouvert l'antenne, en prononçant quelques mots.
Un trac visiblement partagé par tous les animateurs présents sur le plateau: Philippe Ramond, Pierre Lescure, les directeurs de la nouvelle chaîne, Michel Denisot, responsable de la tranche 7h/9h, Danièle Askain, présentatrice du journal ou Charles Biétry, responsable du sport. "Nous nous sommes retrouvés je ne sais combien sur un plateau pour une émission qui n'existait pas, sur une chaîne qui n'existait pas", dira plus tard Pierre Lescure.
Peu à peu, chacun se détend. Gérard Depardieu, invité d'honneur de cette première émission, se prête de bonne grâce à une séance de gymnastique matinale, Alain Chabat, responsable de la météo, montre, juste pour le plaisir, quelques petits éclairs sur Paris, réalisés par ordinateur, et Jeanne Mas chante le tube qui s'imoose en ce jour J: "Toute première fois."...les spectateurs découvrent en même temps les premier "sponsors" de la chaîne: l'UAP et le bulletin météo, ou un véritable petit spot de publicité pour Perrier.
Coups de téléphones d'abonnés mécontents
Une heure qui passe vite et c'est le moment de passer aux émissions codées, réservées aux seuls abonnés.
Avec "Caboucadin", émission enfantine, les vraies émotions commencent: le standard téléphonique ultra-moderne de "Canal Plus" est brusquement assiégé par les appels des 140.000 abonnés (sur 186.000) déjà munis de décodeurs. Ils se plaignent en effet de ne pas recevoir l'image correctement: mauvais réglages, ou postes non conformes, expliquent les responsables techniques.
Après le premier film diffusé par Canal Plus, "L'As des As" avec Jean-Paul Belmondo, et un nouvel entr'acte crypté, retour aux émissions "en clair", accessibles à tous: le hit-parade des 45 tours, et enfin la grande réjouissance de l'après-midi, "Canal Plus reçoit".
Dès 14h30, la fête déborde des studios d'enregistrement. Aux portes du 78 rue Olivier de Serres à Paris, de nombreux badauds guettent leurs vedettes favorites. Catherine Deneuve, Dominique Sanda, Bernard Lavilliers, le groupe Téléphone, Guy Bedos, Alain Bashung et des centaines d'autres font leur apparition. Un plateau jamais vu.
Hommage de la télévision de service public à la première chaîne privée: Christine Ockrent, François-Henri de Virieu, Pierre Sabbagh, Denis Fabre sont là. Le secrétaire d'Etat à la communication, M. Georges Filloud, viendra lui aussi souhaiter bonne chance à la petite dernière.
Centre Presse, Lundi 5 Novembre 1984
A l'occasion de 10 ans de la chaîne,
un résumé à partir de 5' de la première matinée de Canal Plus
RADIO OLD SCHOOL
Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres
perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 (1972)