Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : PourquoiPasPoitiers
  • : PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
  • Contact

Spirit of the 1970's

Sunglasses-Cigare-cravate-et-gilet.JPG
Articles, Photographies de Ludovic Bonneaud.
Sur une idée originale de Alexandre Lafréchoux.
"Je m'intéresse au passé
car c'est là que j'aurais aimé vivre."
1930961_30625904006_410_n.jpg

Le Pourquoipaspédia

Sachez que...

http://img40.xooimage.com/files/6/e/8/logopb86-1176646.png

En Pro A comme en Pro B, PPP soutient eul' PB86!

 

Les Dossiers D'antan...

17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 08:52

Mais le blog reprendra du service dès samedi!

Entre l'île d'Yeu et le continent, Octobre 2013.

Entre l'île d'Yeu et le continent, Octobre 2013.

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 08:45

Forcément, je ne pouvais pas ne pas parler de ce qu'il s'est passé ce vendredi. Mais plutôt que de pondre un long pavé sur l'unité, la République, bref des choses que d'autres feront bien mieux que moi, je voulais partager quatre points de vues sur "l'après attentats".

 

Quatre petites choses sur la suite des attentats

- En début de semaine dernière, une information était sortie selon laquelle il y aurait un plan de réduction des personnels de la fonction publique hospitalière (22.000 postes supprimés). Ce week end, des personnels de santé se sont mobilisés, quand bien même ils ne travaillaient pas. On n'a pas jeté un oeil sur la dépense. Et il ne le fallait pas. Il y avait des vies à sauver. On peut disserter sur le coût de l'hôpital en France, mais voilà quand l'urgence s'impose, ces hommes et ces femmes répondent toujours présents. Beaucoup ne toucheront rien. Et ils ne réclameront rien. On peut faire des débats sur l'impôt en France, mais oui, l'hôpital doit être une mission régalienne de l'Etat. Des attentats, il y en aura des d'autres, et chaque fois, ces personnels seront là. Serions-nous véritablement gagnants en payant moins d'impôts si dans des journées de terreur, l'hôpital venait à manquer de moyens pour sauver des vies?

 

- Sur Facebook, une option a été proposée d'afficher le drapeau tricolore sur sa photo de profil. A titre personnel, je ne l'ai pas fait. Certains l'ont fait "pour exprimer leur solidarité", d'autres parce que "ça faisait bien", d'autres l'ont fait sans vraiment savoir pourquoi. Cet affichage patriotique me gêne. S'il exprime sa solidarité pour les victimes, il y avait des étrangers. Donc il faudrait mettre le drapeau de chacune des nationalités des victimes. Si c'est pour afficher son patriotisme, alors il faudrait aussi afficher un drapeau de la Tunisie pour les attentats de juin, de la Turquie pour l'attentat d'Ankara, de la Russie pour l'attentat sur le vol russe en Egypte, du Liban pour le double attentat de Beyrouth de jeudi (43 morts qui n'ont eu que trop peu d'écho). La vie d'un Tunisien, d'un Turc, d'un Russe, d'un Libanais, ou même de tout autre pays ne vaut pas moins que celle d'un Français. Et dans quelques semaines, quand l'émotion des attentats sera retombée, comme est retombée celle des attaques de jenvier, combien diront qu'ils et elles "ont honte d'être Français(es)" quand par exemple le FN aura obtenu 20, 25, 30% voire plus des suffrages aux régionales?

La Une du Daily Telegraph, Lundi 16 Novembre 2015.

La Une du Daily Telegraph, Lundi 16 Novembre 2015.

- La solidarité mondiale à l'égard de la France. Ces images, de Berlin à Rio, de Sydney à New York, sont à l'honneur de celles et ceux qui en sont l'initiative, et nous oblige à en être digne. Sans oublier ces "Marseillaises" qui ont retenti un peu partout (je souligne la mobilisation totale du monde sportif que ce soit dans le rugby, en NBA, dans le foot en D2 italienne, et bien d'autres endroits encore). Paris, la France frappée, c'est le monde entier qui a été touché. Le jour où d'autres pays seront frappés (et ce jour arrivera, à Rome, Madrid, Berlin, Londres ou ailleurs), j'espère que l'on se mobilisera de la même façon (rassemblements de solidarité, monuments aux couleurs, drapeaux et minute de silence dans les stades...). Mais hélas, je n'y crois pas. Et je souhaite me tromper.

Quatre petites choses sur la suite des attentats

- Tout au lond de l'année 2015, des querelles ont eu lieu en Europe pour savoir s'il fallait accueillir les migrants fuyant la guerre en Irak et en Syrie. Ces gens là fuient ce que plus beaucoup de Français(es) ont eu l'occasion de connaître en 1940, lors de l'Exode, quand nous fuyions devant l'avancée fulgurante des hordes nazies. D'une certaine façon, les Parisien(ne)s ont répondu à cette question. Sur Twitter, un mot-dièse s'est imposé: #PorteOuverte, invitant celles et ceux qui étaient dans la rue vendredi soir à trouver refuge chez eux, alors qu'on ne savait pas si la ville était "pacifiée". Au lieu d'organiser un repli méthodique consistant à se barricader dans un réflexe sécuritaire, que je peux comprendre, ces gens ont dit d'une certaine façon: "Toi qui est en insécurité dans la rue, toi qui fuis les terroristes, ma porte est ouverte, viens à l'abri, ne reste pas dehors", cela dans un beau réflexe humain. Devons-nous refuser d'ouvrir les portes de nos pays aux victimes de la guerre?

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 09:09
Partager cet article
Repost0
13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 08:39

Merci et joyeux anniversaire à ce journal qui est une véritable fenêtre sur le monde

Courrier International, 8 Novembre 1990.

Courrier International, 8 Novembre 1990.

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 08:32
La gare de Loudun sans voyageurs depuis de nombreuses années. Septembre 2011.

La gare de Loudun sans voyageurs depuis de nombreuses années. Septembre 2011.

L'EXPANSION DU LOUDUNAIS : UN EXEMPLE POUR LA FRANCE

 

"Le Loudunais est au stade de la réflexion", c'est par ces mots, que M. Monory, sénateur-maire de Loudun, a ouvert hier la journée consacrée à l'expansion de sa région. Une journée à laquelle participaient M. Vochel, préfet de Région; M. Abelin, ancien ministre, maire de Châtellerault; M. Fouqueteau député; M. Bèze, sous-préfet; denombreux conseillers généraux; les élus du Loudunais et les responsables des organismes départementaux et régionaux qui ont contribué au développement du Loudunais.

"Cette journée, exposa M. Monory, en ouvrant la séance de travail, a deux buts. Premièrement faire le point de notre expansion avec M. Le Préfet de Région au moment où son départ est imminent*. Secundo, marquer une pose dans la vie loudunaise, après avoir connu une période d'expansion au cours de laquelle nous avons fait de nombreux investissements de tous ordres. Cette pose est marquée par l'opération "Ville propre", une opération qui devrait nous permettre de rendre notre ville encore plus agréable et encore plus propre".

 

LA LONGUE MARCHE DE LOUDUN

Depuis une quinzaine d'années, Loudun a effectué une longue marche en avant. Des emplois nouveaux ont été crées grâce à l'aménagement d'une vaste zone industrielle. Pour une ville de 8500 habitants, la création de 17 à 1800 emplois n'est pas négligeable. Cela constitue même un record. Parallèlement, des logements ont été construits et sur ce point le sénateur-maire a souligné son attachement à un urbanisme horizontal puisque sur 1100 logements, 900 sont indivuels.

Si le travail et le logement sont importants, la formation des jeunes l'est tout aussi. C'est pourquoi durant ces dernières années Loudun a apporté à sa population des moyens de formation, en construisant un C.E.S. et un C.E.T., qui vient d'être doté de deux nouvelles sections, bois et fer. La ville a répondu également aux besoins en primaire et maternelle. Aujourd'hui, avec son lycée, Loudun compte quelque 3500 enfants en cours de scolarisation.

Pour continuer cet effort d'expansion, il a fallu aussi apporter à la région des structures nécessaires aux loisirs et à la détente. D'importants investissements ont été effectués et Loudun peut aujourd'hui s'enogueillir de posséder deux piscines, deux gymnases, des terrains de tennis, trois stades de football et de nombreux équipements divers.

Des efforts ont également été faits en matière de rénovation des maisons anciennes, en particulier celle de Théoprhaste Renaudot, l'enfant de la ville.

Après cette présentation du développement du Loudunais, M. Monory expliqua " ce que nous avons tenté de faire, c'est d'offrir aux habitants de la région la possibilité de s'exprimer et d'être heureux. C'est cela la qualité de la vie".

Si la ville de Loudun s'est améliorée, les responsables locaux n'ont pas voulu que sa périphérie soit en régression. Des solutions originales ont été recherchées d'où la création Syndicat intercommunal de solidarité pour l'expansion du Loudunais. "Une oeuvre utile" insista M. Monory "car il ne sert à rien, que les uns deviennent plus riches et les autres plus pauvres. Nous avons voulu éviter cette cassure entre la ville et sa périphérie. Aujourd'hui nous marquons une pose pour faire le point, mais nous allons continuer de répondre aux préoccupations des habitants. Dans les prochains mois, un hôpital moderne va être construit, ainsi qu'un hôtel qui pourra acueillir des séminaires. Nous allons continuer la politique du logement dans tout le Loudunais en milieu urbain, comme en milieu rural. Nous rechercherons de nouveaux industriels,pour la création d'emplois, principalement d'emplois féminins. Enfin, nous développerons les équipements culturels, par la construction d'une salle des fêtes".

 

M. LE PREFET : UN EXEMPLE

De son côté, M. Vochel, préfet de Région, souligna l'excellente idée de s'arrêter un instant pour souffler et réfléchir, avant de repartir. Il rendit homage à M. Monory "un animateur de qualité qui a su prendre les choses en mains".

"Le Loudunais, précisa M. le Préfet, est un exemple pour notre département et même pour la France". Et il rappela que si le lancement des Contrats de Pays avait eu lieu à Loudun, la raison en est simple, "cette région avait su montrer l'exemple, en devançant les idées du gouvernement. Elle est l'image même de ce qui peut être reproduit ailleurs".

Aujourd'hui Loudun a signé ce Contrat de Pays et des projets, la région va pouvoir passer aux réalisations, que l'ensemble des communes concernées ont souhaitées.

"Loudun bien enoncé dans son passé, devait conclure le préfet, Loudun, une ville d'histoire, Loudun est aussi une ville bien vivante dans le présent de par la volonté de ses élus. Loudun est donc assurée de bien vivre dans l'avenir".

Après cette présentation de la région par le sénateur-maire, M. Monory et les compliments du préfet de Région, les personnalités présentes à cette journée de l'expansion, ont effectué une visite de la ville et de ses réalisations.

 

Centre Presse, Samedi 8 Mai 1976.

 

NdPPP: Lucien Vochel a quitté ses fonctions de Préfet de Région de Poitou-Charentes en Octobre 1977.

René Monory, Centre Presse, 1977.

René Monory, Centre Presse, 1977.

Loudun, c'est désormais une population de 6819 habitants (INSEE, 2012), un centre-ville déserté par les commerces, mais une cité qui bénéficie toujours de ses nombreux équipements sportifs et culturels, ainsi que de sa zone industrielle.

En 2012, le taux de pauvreté était de 14.9% et le taux de chômage de 15.4%.

La grande nouveauté dans le Loudunais réside toutefois dans l'ouverture d'un Center Parcs en Juin 2015.

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 11:40

Porte-parole du gouvernement de la RDA, Gunter Schabowski a accidentellement donné le premier coup de pioche dans le Mur lors d'une conférence de presse...improvisée

Tant et si bien que 48h plus tard les brèches se multiplient dans le Mur pour ouvrir des postes qui n'existeront moins d'un an plus tard, après la réunification

La Cinq, Samedi 11 Novembre 1989.

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 08:43
Après la fin du Mur, des Berlinois de l'Est sont venus rendre des livres empruntés en bibliothèque en 1961

Annabelle Georgen

Allemagne
08.11.2014

A Berlin-Ouest, la Geden Bibliothek. Illustration prise sur www.berlin.de

A Berlin-Ouest, la Geden Bibliothek. Illustration prise sur www.berlin.de

Au lendemain du 9 novembre 1989, des centaines de Berlinois de l'Est vinrent s'inscrire à l'Amerika Gedenkbibliothek, la plus grande bibliothèque publique de Berlin-Ouest. Et certains en profitèrent même pour restituer des ouvrages empruntés avant la construction du Mur!

 

Le matin du 10 novembre 1989, le téléphone d'Ingrid Bellenbaum sonna à 6 heures: «Le Mur est tombé hier soir!», lui lança joyeusement à l'autre bout du fil une de ses collègues de l'Amerika Gedenkbibliothek. Cela faisait déjà quelques années qu'Ingrid Bellenbaum travaillait au comptoir de prêt de la plus grande bibliothèque de Berlin-Ouest. Un élégant rectangle de béton légèrement incurvé, à la façade quadrillée de petites fenêtres, qui avait été dessiné par des architectes allemands et américains à la demande des États-Unis et inauguré en 1954 dans le quartier de Kreuzberg. La première bibliothèque allemande où l'on pouvait déambuler entre les rayonnages et choisir soi-même ses livres au gré de ses trouvailles.

Financée avec les dollars du plan Marshall, l'Amerika-Gedenkbibliothek («la bibliothèque américaine du souvenir») était un cadeau des alliés américains aux Berlinois en souvenir du blocus soviétique et du pont aérien qui avait permis de le contourner entre les mois de juin 1948 et d'octobre 1949. Guerre froide oblige, elle avait été bâtie sur la même ligne que la Friedrichstrasse, où se trouvait le fameux checkpoint Charlie, de manière à être visible même depuis le secteur soviétique!

Juste après avoir raccroché, la bibliothécaire rassembla en vitesse quelques provisions et alla rejoindre ses collègues autour d'un petit déjeuner commun pour fêter l'événement. Ceux qui ne travaillaient pas ce jour-là partirent ensuite faire une virée à Berlin-Est, tandis qu'Ingrid Bellenbaum dut prendre place derrière son guichet. Elle ne se doutait pas que quelques instants plus tard, elle allait vivre quelque chose de bien plus émouvant que ses collègues partis voir le Mur.

 

«Nous avons ouvert les portes de la bibliothèque et la première personne qui est entrée était un lecteur de l'ex-RDA», se souvient l'ancienne bibliothécaire, à la retraite depuis de nombreuses années. Il avait apporté deux livres avec lui. Ingrid Bellenbaum n'arrive aujourd'hui plus à se souvenir des détails de cette brève rencontre, mais un article publié le 15 novembre 1989 par le quotidien ouest-berlinois BZ, qui l'avait interviewée à l'époque, permet de reconstituer la scène:

«Peu après onze heures, un vieil homme aux cheveux blancs est venu vers moi, a posé deux livres sur le comptoir et dit: "Je ne pouvais  pas jeter les livres par-dessus le Mur, je veux maintenant pouvoir enfin dire la vérité. J'étais étudiant à l'Université Humboldt, j'ai emprunté les livres ici quelques jours avant la construction du Mur. Je les ai traités avec soin, rangés dans ma bibliothèque".»

Werner Plaschke, c'était son nom, rapporta ce jour là un roman, La mort à Venise, de l'écrivain allemand Thomas Mann, ainsi qu'un essai du philosophe Friedrich Wilhelm Förster intitulé La question juive. Les deux livres contenaient toujours la fiche bristol sur laquelle était tamponnée la date à laquelle l'ouvrage emprunté devait être restitué au plus tard, comme c'était l'usage avant que la bibliothèque n'adopte un système de gestion automatisé. «9.SEP.61», pouvait-on lire sur les siennes, ce qui indiquait qu'il avait emprunté les livres le 9 août 1961, soit trois jours à peine avant la construction du Mur dans la nuit du 12 au 13 août. Ses deux livres reçurent immédiatement un nouveau code et furent remis en circulation.

«Il était très ému», se rappelle la bibliothécaire. Dans l'article du BZ, elle disait, amusée: «Je ne m'étais encore jamais autant réjouie de voir des livres rendus avec du retard. On pouvait voir sur le visage de l'homme qu'il était très soulagé.» Soulagé d'avoir rendu un emprunt vieux de 28 ans ou d'avoir accompli ce geste hautement symbolique? Werner Plaschke présenta aussi sa vieille carte de lecteur et s'en fit faire une nouvelle. Il demanda à pouvoir garder l'ancienne en souvenir et s'en alla aussi discrètement qu'il était arrivé.

«Ils étaient des centaines à attendre»

Dans les semaines qui suivirent sa publication dans les gazettes locales, son histoire incita quelques autres Berlinois qui s'était retrouvés dans cette même situation d'une sinistre absurdité lors de la construction éclair du Mur de Berlin à faire de même. «C'était très excitant pour tout le monde mais ils ne furent pas nombreux, il y a eu peut-être tout au plus une vingtaine de personnes qui ont rapporté des livres», se souvient Milan Bulaty, l'ancien vice-directeur de l'Amerika-Gedenkbibliothek. Tout aussi réjouissante était pour lui l'immense file de Berlinois venus des quartiers de l'Est pour s'inscrire à la bibliothèque dans les jours qui suivirent la chute du Mur:

«Il y avait une queue jusqu'à la rue, à 80 mètres de l'entrée de la bibliothèque. Ils étaient des centaines à attendre. Bien qu'un règlement autorisait seulement les habitants de l'Ouest à emprunter des livres, j'ai bien entendu pris la décision de permettre à tous les Berlinois d'y avoir accès.»

 

Mais la décision généreuse de Milan Bulaty lui a pourtant mis à l'époque une partie du personnel à dos, agacée par l'énorme tâche que représentait cet afflux de nouveaux lecteurs:

«Pendant que j'étais en vacances, certains employés ont déposé un recours disciplinaire contre moi. L'administration a mis six mois pour confirmer que ma décision était la bonne. J'ai donc dû agir dans l'illégalité pendant la moitié de l'année.»

La bibliothèque tourna à plein régime jusqu'à la fin de l'année, à tel point que les ouvrages venaient à manquer, fait remarquer Ingrid Bellenbaum:

«Nous n'avions pratiquement plus de livres dans les étagères. Ces nouveaux lecteurs étaient assoiffés de savoir, il y avait par exemple beaucoup d'étudiants qui venaient emprunter des ouvrages spécialisés.»

 

Âgé d'à peine 14 ans lors de la chute du Mur, le journaliste Robert Ide se souvenait récemment lui aussi de cette frénésie dans les colonnes du quotidien berlinois Der Tagesspiegel, dont il dirige aujourd'hui la rédaction locale:

«Et je suis allé m'inscrire à l'Amerika Gedenkbibliothek pour découvrir le nouveau Berlin dans lequel je me perdais avec avidité. J'ai emprunté des guides de voyage sur la ville dans laquelle je vivais et que pourtant je ne connaissais pas. J'ai rattrapé beaucoup sur l'histoire de Berlin, que je connaissais, certes, mais pas sous toutes les couleurs et sous toutes les formes.»

Délices de la liberté

Cette soif de lecture, Ursula Popiolek la connaît bien. À la chute du Mur, cette traductrice spécialisée dans les langues slaves ayant grandi derrière le rideau de fer a fondé à Berlin sa propre bibliothèque, la Gedenkbibliothek für die Opfer des Kommunismus. Dédiée aux victimes du communisme, cette minuscule bibliothèque nichée dans une échoppe du Nikolaiviertel, dans le quartier de Mitte, recèle près 12.000 ouvrages interdits en ex-RDA, en grande partie des essais et des témoignages sur les crimes communistes: «Quand j'ai créé la bibliothèque en 1990, j'ai cherché à trouver la liste des ouvrages interdits en RDA. On l'appelait "l'index"», se souvient-elle. «Mais je n'en ai pas trouvé. Une dictature use de l'arbitraire, de façon à ce que personne ne puisse se référer à ce qui est permis ou pas pour justifier ses actions.»

 

Ursula Popiolek parle d'un temps où il fallait aller chez les bouquinistes à Prague pour dénicher des livres introuvables en RDA ou avoir des contacts à l'Ouest pour se les faire envoyer sous pli discret, où les poètes dissidents organisaient des lectures publiques sur des barques au milieu des lacs pour échapper aux micros de la Stasi, où les écrivains truffaient leurs manuscrits de phrases à double sens pour passer au travers des filets de la censure... Il suffisait d'ailleurs que l'attitude d'un auteur déplaise au régime pour que toute son oeuvre, même si elle ne comportait pas un seul passage contestataire, soit du jour au lendemain introuvable dans les bibliothèques de la RDA, explique Ursula Popiolek:

«Les bibliothèques étaient souvent "nettoyées" en douce. Quand j'étais au lycée, j'avais emprunté une biographie de Clara Schumann écrite par Werner Quednau à la bibliothèque scolaire. Quelque temps après, le livre n'y était plus. Simplement parce que Quednau avait fui à l'Ouest.»

Vingt-cinq ans après la chute du Mur, les récits sur l'euphorie qui s'empara des Allemands de l'Est lorsqu'ils goûtèrent aux délices de la liberté à l'Ouest ont pourtant massivement retenu l'anecdote de la foule en liesse se ruant au Ka De We, l'équivalent berlinois des Galeries Lafayette, cédant aux sirènes du capitalisme après des décennies de rêveries mâtinées de frustration. À côté, celle de l'Amerika Gedenkbibliothek semble tout droit sortie d'un roman.

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 08:20

Le précédent record de novembre à Poitiers atteignait la température de 22.4° le 6 Novembre 1955

Le précédent record de novembre à Niort atteignait la température de 21.6° le 8 Novembre 1983

Comme l'impression que l'on va nous annoncer que le mois de novembre 2015 était "le plus chaud" depuis 1880. Inquiétant à trois semaines de la COP21 à Paris

8 Novembre 2015 : une journée historiquement chaude dans le Poitou
Partager cet article
Repost0

POITIERS

Le 7 Janvier 2015,
PPP a reçu
depuis sa création
500095 visites.062.JPG

Radio Old School

 RADIO OLD SCHOOL

Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
 

DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 
(1972)

 

 
Le prix du pétrole à New York: 108$13

Pétrol Pop, Jean Yanne & Michel Magne, B.O. de Moi Y'en A Vouloir Des Sous (1972)

Vignette 1985

Vignette auto 1985

Vignette 1983

http://images.forum-auto.com/mesimages/518416/vignette81B.jpg

http://images.forum-auto.com/mesimages/64646/80.JPG
http://www.forum-auto.com/uploads/200511/vignet_1133117787_1979.jpg

http://www.forum-auto.com/uploads/200504/vignet_1114629809_78fa.jpg
http://www.forum-auto.com/uploads/200512/vignet_1133556357_77.jpg