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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 08:11
Dessin de Pinter dans L'Orient-Le Jour.

Dessin de Pinter dans L'Orient-Le Jour.

Novembre 1969: application des accords du Caire entre l'armée libanaise et les fedayins palestiniens.

COMPRENDRE. Essayer de comprendre. La tragédie, les tueries...La folie meurtrière défie la froide logique des analystes. Jadis, au Liban, la pétarade des mitraillettes marquaient la fête, la joie. Dix-huit mois durant, on n'a pas tiré en l'air au Liban. Dix-huit mois durant, ce fut l'anti-fête, la fête à l'envers.

Beaucoup de choses ont été écrites sur le drame libanais. Souvent partiales, toujours erronées ou incomplètes. Pour l'homme d'ordre, le Liban a toujours été victime d'un "excès de liberté". Pour l'homme social, le Liban a plié sous le poids de ses "inégalités". Pour l'anticlérical, il faudrait rechercher la racine du mal dans le "fanatisme religieux" des Libanais. Autant d'explications sommaires et pourtant superficielles. L'Histoire retiendra la date du 13 avril 1975 comme début de la guerre des deux ans libanaise. L'analyste se doit de remonter plus loin pour en dégager la genèse.

"Les cinq doigts de la main sont dissemblables. Pourtant, c'est la même main". répétaient les Libanais fiers de leur diversité. Dès l'aube de l'indépendance en 1943, la vie nationale a reposé sur la coexistence de dix-sept communautés religieuses qui se partageaient tâches, postes, honneur et devoirs. Le Pacte National (non-écrit) de 1943 avait réparti les trois premières présidences de l'Etat entre les trois principales communautés maronite, chiite et sunnite. Tout semblait fonctionner sans accroc. C'était cela le "miracle libanais". C'était en fait une illusion. Mortelle. Elle n'aura duré que trois décennies.

En trente ans d'indépendance, les responsables libanais qui se sont succédé au pouvoir n'ont rien fait pour sortir le pays de l'ère du "confessionnalisme". Pour s'assurer une clientèle plus malléable, ils ont même joué constamment sur la fibre confessionnelle. Tout effort de renforcement de l'autorité étatique se heurtait à l'obstructionnisme des féodalités politiques de droite comme de gauche. Les leaders libanais avaient fait l'Etat, non la Nation. Inconscience d'autant plus dangereuse qu'avec le temps, les données de 1943 se sont rapidement modifiées.

Les rapports numériques entre les trois grandes communautés religieuses ont évolué dans un sens favorable aux communautés musulmanes. L'essentiel de la fortune a continué cependant à être groupé entre les mains de la bourgeoisie chrétienne et sunnite, tandis que les masses chiites se voyaient confinées dans une situation de sous-développement. Politiquement, l'Islam libanais qui, à tort ou à raison, se considérait maintenu en marge d'un pouvoir qu'il était supposé partager, a entretenu un sentiment de frustration lequel n'a servi qu'à accentuer la méfiance des chrétiens de moins en moins enclins à céder, même partiellement, ce qu'on a qualifié de "privilèges" et qu'ils n'affirment être que des "garanties". Méfiance réciproque, génératrice potentielle de troubles.

Pour faire exploser ce cocktail, il aurait suffit d'un seul détonateur. Il y en a eu plusieurs.

Le Liban moderne a conservé sa vocation de pays-refuge. Arméniens, Kurdes, Palestiniens, réfugiés de toute sorte des pays voisins...Ses portes sont demeurées grandes ouvertes. Trop grandes pour ses 10000 kilomètres carrés. Dangereusement grandes pour son délicat équilibre interne. Un équilibre malmené puis balayé par plusieurs facteurs externes.

1- L'arrivée en 1948 de 170000 réfugiés palestiniens, devenus en 1975 quelques 450000. Pauvres et démunis d'abord, puis politiquement structurés en organisations armées agissantes, ces Palestiniens ont servi de catalyseur. A leur exemple, les chiites démunis pensèrent s'organiser et s'armer pour faire aboutir leurs revendications. A plus d'une reprise, l'Etat libanais a tenté de freiner le puissance grandissante des Palestiniens, mais il s'est heurté aux manœuvres démagogiques des pays arabes et a dû, à chaque fois, renoncer. Jusqu'à être obligé d'accepter les accords du Caire en 1969 qui consacraient, contre toute logique, une autorité palestinienne supranationale.

Etant donné la faiblesse de l'Etat, la Droite libanaise commença à s'armer. Une Droite d'autant plus méfiante que les chefs palestiniens ne paraissaient pas capables de faire respecter par toutes les organisations les accords conclus.

2- Le matraquage systématique par les Israéliens des localités du Liban-Sud a provoqué un exode massif de paysans chiites vers la capitale et alimenté une violente colère contre l'Etat impuissant, accusé de complicité. Ces réfugiés ont formé autour de Beyrouth une véritable "ceinture rouge", précieux réservoir humain pour la Gauche.

3- Les luttes arabes sur le champ libanais ont achevé de bouleverser le délicat équilibre national. Caisse de résonance des tensions régionales, le Liban s'est trouvé déchiré entre toutes les tendances de l'arabisme. Un arabisme auquel il veut appartenir, mais en sauvegardant son "visage singulier" de lieu de rencontre entre trois civilisations: arabe, occidentale et méditerranéenne. Affaibli par son régime de liberté - dans une région où la démocratie n'est qu'un leurre - le Liban est devenu le champ d'action et d'exécution de tous genre de complots et plans secrets qui ont achevé d'endormir les consciences qui auraient pu avoir encore un quelconque sursaut.

Et un jour, les désirs des uns se sont heurtés aux rêves des autres. Avec entrain, presque dans l'euphorie, le Liban, chefs et peuple, a marché allègrement vers la catastrophe. Les Libanais sont allés à la guerre au pas de la "Dabké", cette danse dont le nom coïncide curieusement avec celui que ce petit peuple donne à la bagarre.

Il y a eu un pas de "Dabké" de trop. Dans ce qu'elle a eu d'héroïque, de noble et de grotesque, la guerre civile libanaise aura été une gigantesque "Dabké" de la mort.

 

Jospeh G. CHAMI, Liban 75-76, Jours de misère, 1977.

 

17 Avril 1975: Pierre Gemayel et les Phalanges (droite chrétienne).

Novembre 1975: Pierre Gemayel et Kamal Joumblatt, leader de la gauche progressiste.

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