François Faber (1887-1915), vainqueur de 19 étapes du Tour de France, vainqueur du Tour de France 1909, engagé volontaire à la Légion Etrangère dès l'année 1914
La cinquième étape du Tour de France rend hommage ce mercredi aux victimes de la Grande Guerre. Parmi eux, le vainqueur de l'épreuve en 1909.
Hommage et recueillement au départ de la 5e étape du Tour, en la mémoire de François Faber, dont il ne reste qu’un pantalon militaire rouge garance, quelques cartes postales et un palmarès étincelant : des classiques (Paris-Roubaix notamment), lauréat du Tour de France 1909, vainqueur de 19 étapes entre 1908 et 1914 (dont cinq consécutives,en 1909, record inégalé). Son corps n’a jamais été retrouvé dans ce champ de bataille du Mont-Saint-Eloi, où il a été tué le 9 mai 1915, pendant la seconde bataille de l’Artois. Des témoins racontent que Faber aurait reçu une balle en portant secours à un camarade blessé.
Cet ancien ouvrier de Colombes (Hauts-de-Seine) était né en France, mais il avait conservé la nationalité luxembourgeoise de son père. Ses détracteurs l’avaient accusé d’échapper ainsi au service militaire. Pourtant, le 22 novembre 1914, il s’engage dans la Légion étrangère.
Quelques jours avant de tomber au front, à 28 ans, il écrit à sa femme qui vient d’accoucher d’une petite fille : «Faut bien l’envisager, je serai butté. Oui, jusqu’à ta mort, tu pourras disposer du peu que nous avons sans même que la gosse ait à y mettre son nez.»
En présence de son petit-fils, les organisateurs déposeront une gerbe devant une plaque à sa mémoire, vers le Mont-Saint-Eloi (kilomètre 3,5 du parcours). D’autres lieux du souvenir seront traversés par le Tour ce mercredi : la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette (km 14), le mémorial canadien de Vimy (km 24), le cimetière britannique de Sailly-Saillisel (km 87), la nécropole de Rancourt (km 89), le mémorial sud-africain du Bois-Delville (km 126), le mémorial franco-britannique de Thiepval (km 138) et enfin le mémorial australien de Villers-Bretonneux (km 170). La caravane publicitaire s’abstiendra de distribuer des cadeaux aux spectateurs et passera sur ces routes en silence.
Pierre CAREY
Libération.fr, 8 Juillet 2015.
Sur memoire-du-cyclisme.eu, un article de 2006 sur les cyclistes (français et étrangers) morts à cause de la guerre (au combat, d'accidents ou des suites de maladie): la famille du sport a elle aussi payée u lourd tribut!