SOCIAL
POITIERS - Les étudiants anti-CPE ont joué hier après-midi à cache-cache avec les forces de l'ordre dans le centre-ville
Les manifestants expulsés de la gare par la police
En quête d'un bâtiment administratif symbolique à occuper, n'étant pas parvenus à pénétrer dans la préfecture ou le rectorat, les manifestants anti-CPE se sont finalement rués à la gare de Poitiers. Installés sur les rails pendant deux heures, ils en ont finalement été expulsés.
APRES une assemblée générale à 10h à Rebeilleau, plus de 3000 étudiants rejoints par des lycéens parfois mobilisés dès le midi se sont retrouvés hier à 14h, place du Maréchal-Leclerc, dans le centre-ville de Poitiers. Le défilé était essentiellement axé sur le retrait du CPE et contre la baisse des postes ouverts pour le CAPES par l'Education nationale, avec quelques syndicats.
Dans le centre-ville
Sous escorte policière, le cortège se rendait dans le centre piétonnier de Poitiers pour longer la place Notre-Dame et revenir devant la préfecture via le boulevar de Verdun. La présence des forces de l'ordre incitait les manifestants à continuer leur chemin pour prendre leurs jambes à leur coup en direction du rectorat de l'académie, objectif qu'ils souhaitaient occuper une nouvelle fois pour se faire entendre des autorités, mais partout les gendarmes mobiles et les policiers en tenue "verouillaient" les accès.
Le rectorat, puis la gare
Des tentatives de passages en force aux abords du rectorat s'achevaient en échauffourées. Ler calme revenu, malgré de nouvelles tentatives en direction du rectorat en escaladant des murs, le cortège se reformait pour revenir place du Maréchal-Leclerc via la rue Carnot.
Revenant devant la préfecture, le cortège empruntait en sens inverse le boulevard Verdun. Au nouveau théâtre, plusieurs centaines de manifestants prenaient par surprise leur escorte policière pour entrer dans la gare et se réunir sur les rails.
Pendant deux heures, les étudiants, sous les regards des voyageurs attendant leur train, ont bloqué le trafic. Vers 18h45, les forces de l'ordre adressaient les sommations: "Libérer les lieux ou nous utiliserons la force!"
Par étape, le cordon policier évacuait les quelques 600 manifestants, avec parfois des gestes de colère et des "coups de gueule" de la part des étudiants expulsés dans douceur. A 19h30, la gare était vide de tout manifestant mais ls responsables de la coordination étudiante se réunissaient en soirée pour prévoir d'autres actions.
Stéphane Delannoy
Pas de cours le dimanche
L'université de Poitiers tient à préciser que devant la situation, il y aura des cours le samedi, mais pas le dimanche (contrairement à ce que nous avions annoncé dans Centre Presse du 22 mars). En revanche, il est très probable que des examens se déroulent exceptionnellement le dimanche.
EDUCATION - Des lycéens anti-CPE ont empêché l'entrée dans les établissements hier matin
Le blocus des lycéens tôt le matin
Personne en cours, tout le monde dans la rue. Hier matin, l'entrée de la quasi-totalité des lycées de Poitiers était bloquée par des élèves anti-CPE. Objectif: empêcher les cours pour rameuter le plus de monde possible à la manif.
IL ne faut pas grand chose pour bloquer l'accès au lycée Victor-Hugo à Poitiers, une demi-heure avant le début des cours, une quarantaine de lycéens s'est massée devant deux entrées principales de l'établissement. Dos à la porte, les grévistes ont gentiment repoussé les élèves qui venaient en cours, ne s'écartant que pour laisser entrer les professeurs. A la même heure, d'autres lycéens faisaient de même dans les autres établissements de la ville. Blocus total à Aliénor-d'Aquitaine, au Bois-d'Amour, à Louis-Armand, à Auguste-Perret: blocage partiel à Camille-Guérin et Réaumur. Seul le lycée du Dolmen était libre d'accès. Devant le lycée Victor-Hugo, à 8h, le proviseur Yves Debien et les conseillers principaux d'éducation font la circulation. Canaliser 6 à 700 lycéens sur un trottoir exigue, ce n'est pas une sinécure. Une voiture de police s'arrête devant le lycée, Yves Debien rassure les policiers, il gère le conflit tout seul..."Notre premier devoir, c'est d'assurer la sécurité des élèves", explique le proviseur. Son deuxième souci, c'est d'alerter le rectorat. Son troisième problème, c'est d'esayer d'entamer des négociations avec le piquet de grève. "Y a-t-il parmi vous des représentants qui veulent négocier?", demandent Yves Debien. Pas de réponse, juste des sourires. Regroupés dans la cour d'honneur, les lycéens sont ensuite harangués par un camarade muni d'un mégaphone. L'heure est à la démocratie. "On va voter pour ou contre le blocus", prévient le jeune homme. Dans un coin, un carton attend les bulletins de vote. En quelques minutes il est rempli. Le résultat du scrutin (525 pour, 100 contre, 14 blancs et 3 nuls), annoncé sur la place Leclerc, est accueilli par des clameurs. "Oui au blocus." La journée va être longue. 9h15, des rouleaux de papier hygiénique sont jetés sur les grilles de la préfecture. Plus tard, la rue Victor-Hugo est bloquée. Vers 10h, le lycée Réaumur arrive à son tour en centre-ville. Juchés sur des voitures, certains brandissent des panneaux anti-CPE. En fin de matinée, Rémi, Antonin, François et quelques autres "terminals" réaffirment leur positions. "Nous ne sommes pas seulement des suiveurs d'étudiants." Ils se disent "déterminés", tout en ajoutant que leur "intérêt n'est pas de sécher les cours".
LE service d'ordre étudiant, reconnaissable à leurs "nez-rouges", a été malmené hier en centre-ville de Poitiers, aux abords du rectorat, rue Aliénor-d'Aquitaine. certains ont reçu des coups de tonfa (matraque). Il est environ 16 heures, alors que le cortège de 3000 personnes emprunte la rue étroite Aliénor-d'Aquitaine, un mouvement de foule tasse les manifestants.
"On a reçu des coups"
Ce mouvement de foule va alors susciter une réaction de la part des policiers. "Tout d'un coup, ça a poussé fort. Certains policiers de la Bac (brigade anti-criminalité) ont mis en avant leurs matraques. Et à partir de ce moment-là, ils se sont fait plaisir. Une dizaine d'entre nous, les nez-rouges, avons reçu des coups. On était en première ligne. On avait les mains en l'air en criant qu'on était un mouvement pacifique. Résultat, je me suis pris deux coups à la tête et plusieurs dans le corps. J'ai mal à la tête et un gros bleu au coude", explique Romain Pathé, "nez rouge".
Réunion étudiants/police
Cet étudiant en Droit dit regretter ces incidents, d'autant qu'"avec la,plupart des policiers nous avons de bons rapports. Ils sont corrects. On les connaît, ils nous connaissent". Toutefois, il annonce qu'il a l'intention de se rendre ce matin au commissariat de police, muni d'un certificat médical, pour déposer plainte. Quatre de ses camarades envisagent de faire de même. Les étudiants qui se disent victimes de coups doivent être reçus ce matin, vers 11 heures, par le patron, en personne, de la police poitevine, le commissaire Patrick Courtade. Information confirmée par la direction de la police.
"Réponse adaptée"
Quelle est la version de la police? Le commissaire Benoît Desmartin, chef du service de sécurité et de proximité, parle d'un "non-évènement" et d'une réponse "adaptée et proportionnée". Il explique que si les policiers ont réagi ainsi, c'est en voyant des gendarmes mobiles tomber au sol à la suite du mouvement de foule et également par crainte de voir le rectorat investi. "On souhaite conserver de bons rapports avec les lycéens et étudiants, explique l'officer. Sur 32 jours de manifestation et une quinzaine d'évacuations, c'est facile de dire qu'un petit coup part. La situation n'est pas du tout conflictuelle. Et s'il y a des plaintes, on les prendra en compte."
Vers un apaisement
La consigne, on l'aura compris, est à l'apaisement. Police et étudiants ont fait hier, à l'issue de cette journée de manifestation, leur débriefing chacun de leur côté. Après environ un mois de tension et de mobilisation de part et d'autre ou tout le monde finit par être à cran, ces incidents peuvent apparaître comme "mineurs" si on les compare à ceux d'autres villes.
Centre Presse, Vendredi 24 Mars 2006.
Mobilisation
Rectorat, gare et académie:
journée d'actions à rebondissements
La nouvelle manifetsation des anti-CPE a attiré, hier après-midi, près de 5.000 lycéens et étudiants dans les rues de Poitiers. Débutée dans la bonne humeur, la démonstration pacifique s'est heurtée à la détermination policière avant de se poursuivre du côté de la gare puis de l'inspection académique.
Depuis bientôt cinq semaines, toutes les manifestations anti-CPE poitevines sont agrémentées de slogans mais aussi et surtout d'une pléaide chansons pârodiant de grands classiques de la variété. Etudiants et lycéens connaissent par coeur l'hymne "A la manif" ou "De Robien" ou "Un régilent d'étudiants". Hier après-midi, place d'Armes à Poitiers avant que ne commence la manifestation, le CD compilation de ces chansons s'est arraché dans une extrême bonne humeur
14h35: L'imposant cortège composé de très nombreux lycéens et étudiants mais aussi de quelques représentants syndicaux quitte la place d'Armes. En tête du cortège une immense banderole tonne "L'Education sacrifiée sur l'autel de la rentabilité". Une pancarte de fortune interroge. "Que seront les profs demain? Les flics?" Place du Marché, le défilé a nettement pris de l'ampleur. Ils sont sans doute désormais près de 5.000. L'ambiance est festive et très bon enfant.
15h35: Le défilé apparaît Place de la Préfecture. Quelques instants plus tard, les étudiants filent vers la rue Renaudot. Ils espèrent investir le rectorat solidement gardé par des gendarmes mobiles. Des incidents brefs et violents avec la police s'y déroulent (lire par ailleurs).
16h10: Les anti-CPE reprennent le chemin de la place d'Armes. Au n°52 de la rue Carnot, une centaine d'entre eux entre sous un porche espérant, en franchissant un mur latéral d'une résidence, atteindre le rectorat. En vain.
23h30: 150 étudiants envahissent l'inspection académique
16h45: Les manifestants se retrouvent place d'Armes. "La manif continue, nous allons nous diriger vers la préfecture", lance au micro un membre de la coordination. Bien des manifestants s'évaporent. "Ce n'est qu'un début continuons le combat", scandent les manifestants dans la rue Victor-Hugo.
16h55: Les étudiants quittent la place de la préfecture et empruntent le boulevard de Verdun vers la gare.
17h15: Un gendarme mobile rend compte par radio à sa hiérarchie de ce à quoi il insite impuissant: "300 étudiants sur les quais. Pour le moment, pacifiques. Actuellement, je ne tiens pas."
17h25: ce sont 5 à 600 étudiants et lycéens qui sont sur les voies. "Les policiers de la BAC nous insultent, nous provoquent, ce sont eux qui ont mis le feu, ce sont eux qui sont responsables de l'envahissement de la gare", justifie Grégory, membre de la coordination.
Au mégaphone, un autre membre de la coordination appelle au calme: "Pas de violence on ne se la joue pas 14-18!"
17h50: Les étudiants envoient un fax au ministre de l'Education pour exiger un RDV. "Nous ne partirons pas sans avoir eu gain de cause", jure Stéphane.
18h: Les policiers d'un côté et les gendarmes mobiles de l'autre entament le dégagement des voies.
18h40: Les derniers manifestants sont évacués des voies sans ménagement mais sans violence ni incident.
23h30: Un groupe d'étudiants est barricadé à l'intérieur de l'inspection académique. Ils seraient 150 à 200. En signant cette action, ils cherchent ainsi à symboliser leur lutte contre le manque de postes au CAPES. Ils promettent d'évacuer les lieux vers 0h30.
23h50: une dizaine de policiers pénètre dans les bâtiments pour en expulser les occupants.
Le premier dérapage
Un face à face tendu et des coups de matraque
Les premiers incidents depuis le début du mouvement anti-CPE se sont produits hier après-midi aux abord du rectorat de Poitiers lorsque des policiers appartenant à la brigade anti-criminalité (BAC) du commissariat ont fait usage de leurs matraques à l'encontre de plusieurs étudiants, parmi lesquels ceux appartenant au service d'ordre de la coordination.
Il était alors 15h40. Au sortir de place de la préfecture, dans la rue Victor-Hugo, un étudiant agite un drapeau blanc pour indiquer qu'une action d'éclat, comme aime à les mener la coordination, va se dérouler. A grandes enjambées, des centaines d'étudiants investissent la rue Renaudot. L'entrée du rectorat, cible des anti-CPE, est solidement protégée par des gendarmes mobiles. Les étudiants tentent de rejoindre une autre entrée du rectorat située plus loin. Dans la très étroite rue de la Cité-de-la-Traverse, rendue encore plus exiguë par des camions stationnés sur le côté, s'engouffrent des centaines d'étudiants et lycéens. A l'angle de la rue Aliénor d'Aquitaine et de la rue Cité-de-la-Traverse, le maigre cordon de huit gendarmes mobiles cède.
Le patron de la police prêt à recevoir les étudiants
Des policiers arborant sur leur blouson un macaron de la BAC font alors usage de leur matraque. Des étudiants au sol reçoivent des coups de pieds. L'incident est bref et très violent. Des coups pleuvent. Au sol des étudiants son frappés. Alors que les gendarmes repoussent sans porter de coups les étudiants, un policier s'appuie sur un militaire et asène un coup de matraque au hasard. Ulcérés, les étudiants, pas habitués à ces méthodes, réclament des comptes. Hier soir, Patrick Courtade, le directeur départemental de la sécurité publique, a réagi aux incidents. "Il n'y a pas de dérapage prouvé de la BAC. Je n'étais pas sur place. Je verrai en interne comment cela s'est passé. Il est trop tôt pour moi pour dire des choses sur le sujet", a-t-il expliqué à la NR. Le DDSP a par ailleurs indiqué: "Si des étudiants souhaitent me voir je les recevrai." Et le patron départemental de la police de poursuivre: "Cela s'est bien passé jusqu'à présent avec les étudiants qui ont salué l'efficacité de la police et son sens du discernement, j'espère que tout continuera de la même manière.
ECHOS DE GARE BLOQUEE
Retards indéterminés
Le hall de la gare de Poitiers, hier après-midi, avait des allures de salle des pas perdus. Des centaines de personnes, venues attendre leur train, ont dû prendre leur mal en patience. Dès 17h15, le grand panneau d'annonce des horaires de départ des TGV avait laissé tomber, en face chaque destination, un très informatif et définitif "retard indéterminé". Lorsque la fin de l'occupation a sonné, la gare attendait toujours 15 TGV.
Des naufragés patients
"Nous sommes des naufragés", plaisantait hier après-midi, dans la hall de la gare, Janine, une grand-mère qui attendait que la situation se débloque. "Je vais à Paris chez mes enfants. Ce n'est pas la fin du monde. Et puis, disait-elle, en recevant la bénédiction de ses deux voisines de patience, ces gamins ont raison de se battre pour leur avenir. En luttant pour eux, ils luttent aussi pour mes petits enfants." Du côté de la SNCF, on relevait que les "naufragés" étaient plutôt philosophes. "Hormis quelques coups de colère de personnes ayant des rendez-vous professionnels, nos usagers sont compréhensifs. Beaucoup plus que lorsque ce sont les cheminots qui font grève!"
C'est bon pour les affaires
Les boutiques de la gare de Poitiers n'ont pas chômé, hier. Les naufragés, perdus dans un hall de gare, deviennent des consommateurs effrénés. "Excellent pour mon chiffre d'affaires du jour", disait l'employé d'une de ces boutiques.
POINT DE VUE
Attention aux tensions gare aux débordements
Jusqu'à maintenant et à l'exception de quelques écarts sporadiques, le mouvement anti-CPE était parvenu à s'exprimer dans les deux principales villes de la Vienne sans notables débordements. Souvent jeunes, parfois mineurs, les opposants à la loi voule par Dominique de Villepin ont haussé le ton et multiplié les actions spectaculaires (aéroport, casting de la Star'Ac, McDo, blocus de Poitiers...) en faisant preuve le plus souvent d'un sens certain des responsabilités et de la mesure.
Face à eux, les forces de l'ordre dont l'un des rôles connus de tous est le maintien de la paix publique ont rempli leur mission en conservant leur sang-froid. Bien sûr, la situation demeure exceptionnellement et personne ne peut attendre d'une crise sociale qu'elle sécoule comme un long fleuve tranquille. La tension n'est plus latente. Elle s'exprime, s'amplifie, rebondit au risque d'échapper à ceux qui, de part et d'autre, veulent éviter les dérapages.
Hier à Poitiers et pour la première fois, des matraques se sont abattues sur les manifestants. La charge fut aussi brève qu'inutile. Peu après, à la gare SNCF cette fois, une journaliste de La NR qui, à son corps défendant, avait l'allure d'une étudiante, a été refoulée plus que séchement alors qu'elle souhaitait juste faire son travail. Ce "durcissement" de quelques fonctionnaires peut-être un peu trop zélés, restera, on l'espère une exception. Car rien ne serait pire qu'une escalade aux conséquences difficiles à maîtriser.
M.D.
De 17h15 à preque 19h, 5 à 600 anti-CPE ont occupé pacifiquement l'ensemble des voies de la gare SNCF de Poitiers.
"Eparpillez-vous le plus possible sur les voies pour empêcher les mobiles de vous dégager", conseille à tous au mégaphone un membre de la coordination étudiante.
A 18h, la première sommation est faite aux étudiants. Les policiers et les gendarmes mobiles évacuent les premiers anti-CPE. Qui instantanément se repositionnent plus loin. "Jusqu'à Paris", ironisent les manifestants. Policiers et gendarmes forment un infranchissable cordon à hauteur de la passerelle. "Attention aux débordements, il y a ici des gens de 15 ans", s'inquiète auprès des forces de l'ordre un autre responsable étudiant.
Les mains en l'air les anti-CPE affirment à plusieurs reprises leur non violence. Une demi-heure plus tard, les gendarmes mobiles plus rompus à ce genre d'opération que les policiers locaux encerclent petit à petit les derniers groupes. "Retrait du CPE" scandent encore les participants. Un à un, les derniers étudiants sont fermement délogés et ramenés sur les quais avant d'être vigoureusement invités à emprunter les escaliers de sortie de la passerelle.
18H55, le chef de la gare de Poitiers peut enfin annoncer aux voyageurs qu'un premier TGV va entrer en gare. Quartorze autres sont encore bloqués derrière. A l'extérieur de la gare, les étudiants se dispersent et reprennent le chemin du centre-ville.
Sit-in boulevard Solférino
Une soixantaine de jeunes, étudiants et lycéens confondus, ont fait un sit-in d'une vingtaine de minutes environ boulevard de Solférino vers 17 heures. But du jeu, bloquer la route au car de gendarmerie mobile et aux voitures de police qui suivaient la manifestation afin de permettre au gros du mouvement d'investir la gare. Les gendarmes, portant casque, ont anoncé: "On vous demande de dégager tranquillement". Les personnes assises ont été levées par les gendarmes sans qu'elles fassent de la résistance, levant les mains en signe de pacifisme.
Le sit-in s'est terminé quand les manifestants se sont rendus compte que le but était atteint, et que la gare étiat occupée, trop tard pour que les forces de l'ordre interviennent.
La Nouvelle République, Vendredi 24 Mars 2006.