PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
Ce n'est pas l'épisode de notre histoire contemporaine que je maîtrise le mieux, et je dirais même hélas, car cela s'inscrit dans la droite continuité des jours sombres français durant le XXème siècle. Le drame du 17 Octobre 1961, dans lequel on retrouve un certain Maurice Papon dans le rôle, ici de l'odieux préfet de Paris, a subit durant des décennies une loi du silence, une omerta médiatique et politique digne des règles contraintes et forcées de la Corse traditionnelle.
C'est avec l'Algérie en tête que débute les années 60 dans ce qui va devenir au sens propre du terme, l'Hexagone. La police, du fait de consignes, de couvertures, mais aussi de trucages (circulation de fausses infos), retrouvera des comportements dignes de celle des années de collaboration.
50 ans après, on ne connaît pas le nombre de morts exacts. Par ailleurs, cet évènement a été aussi oublié par l'Histoire du fait d'un autre soir meurtrier, celui du massacre de Charonne du 8 Février 1962. Evidemment, du côté de l'Etat, profil bas: archives verrouillées ou détruites, communication officielle et censure. On estime entre 50 et 200 morts, bien que les sources divergent, sans oublier les nombreux cadavres repêchés des jours durant en aval de Paris, dans la Seine.
Malgré cela, longtemps la France n'a pas voulu voir, entendre, savoir ce qu'il s'était passé ce jour là. Mieux, Maurice Papon, a continué de "servir" la République, en tant que ministre du Budget de 1978 à 1981 dans le troisième gouvernement Barre, qui lui aussi n'aimait pas trop les Juifs.
Alors dans un premier temps, je vous invite à regarder cette vidéo, avec l'appui de l'INA, qui est une commémoration en 1997 de l'évènement, 36 ans après. Avant, on ne trouve pas grand chose sur le sujet, disons peu ou pas du tout avant 1990 environ.
Puis dans un second temps, une archive (et je remercie Vincent, l'ami du bourbon) de France Inter de Janvier 2007: Rendez-vous avec X, où Monsieur X nous renseigne davantage sur le contexte de cette fin d'année 1961, dans une époque où, quand il y avait un mort lors d'une manifestation, cela ne choquait en aucun cas autant la population que cela ne le serait aujourd'hui.
Et enfin, une archive bonus hallucinante: une interview de Maurice Papon de Novembre 1960, sur l'ouvrage qu'il venait alors de publier: "L'ère des responsables", où l'on apprend que le même Papon qui a participé à l'organisation de la déportation, et qui en 2002, grâce à un arrêt du Conseil d'Etat "Papon" rendra corresponsable l'Etat de ces actes dans les années 1940, bref, que le brutal Préfet de Paris était attaché à "une philosophie en action".
Dans la gueule des Maghrébins.
JT FRANCE 2 20H, 16 Octobre 1997