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PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!

Une interview de Benoit Fleury

Depuis près de 15 jours, il est l'homme par qui la polémique est arrivée à Poitiers. 1200 signatures contre sa venue à dans la cité universitaire et beaucoup d'interrogations sur sa personnalité, ses idées, ses actes.
Après avoir renié son passé de dirigenat du GUD, BenoitFleury a livré un entretien avec Jean Michel Gouin, à lire dans les colonnes de La Nouvelle République du Samedi 1er Mars 2008.
Voici l'intégralité de l'entretien, qui choquera moins que celui de l'Echo des Savanes de Mars 1999:
Benoit Fleury:"Je demande à être jugé sur mon enseignement"
Ex-dirigeant d'un groupe universitaire d'extrême droite, reçu récemment major à l'agrégation d'histoire du droit, Benoît Fleury a choisi Poitiers pour enseigner à la rentrée 2008, suscitant une levée de boucliers dans le monde étudiant.
 

L'annonce de votre arrivée à Poitiers a suscité bien des réactions. Que dites-vous à ceux qui mettent en avant votre passé, incompatible à leurs yeux avec l'enseignement du droit ?

« Le passé reste le passé et j'ai pris officiellement position sur le sujet. Après, il y a des règles qui s'appliquent à tous. Je rappelle que j'enseigne depuis six ans. La teneur de mon enseignement n'a jamais suscité la moindre difficulté. En 2000, j'ai obtenu un DEA mention très bien, ensuite une thèse. J'ai d'abord été tuteur à Paris V puis attaché temporaire d'enseignement et de recherche à Tours, à Rouen, puis maître de conférences. J'ai soutenu ma thèse à Paris II en 2006, j'ai demandé un poste de maître de conférences et j'ai été pris à Montpellier pour l'année 2007-2008 ».

Allez-vous venir à Poitiers pour vous expliquer avec les instances dirigeantes de l'université ?

« J'ai eu plusieurs fois au téléphone le président de l'université et le doyen de la faculté de droit et leur ai fait part de mon souhait de venir m'expliquer. Naturellement, nous envisageons très prochainement de nous retrouver, et pourquoi pas aussi avec les représentants étudiants s'ils le souhaitent, y compris les représentants des personnels Iatos. Pour m'expliquer et dialoguer. Aujourd'hui, dix ans plus tard, il y a quelqu'un d'autre ».

Que répondez-vous à ceux de l'ultra droite qui, sur le Net, se réjouissent de votre brillante admission au concours de l'agrégation ?

« Je ne m'en réjouis absolument pas et n'en tire aucune satisfaction. Si j'avais encore des liens avec ces personnes et ces groupes, vous vous doutez bien que je demanderai à ce qu'on ne fasse pas de publicité autour. La communauté universitaire a eu une inquiétude légitime au regard du portrait qu'on a pu dresser de moi, pas toujours exact. Elle s'est exprimée au travers d'un vote (ndlr : lundi le conseil d'administration de l'université avait voté à l'unanimité une motion demandant au président de la république de ne pas affecter M. Fleury en tant que professeur à Poitiers). Je demande à être jugé sur mon enseignement et non sur des faits vieux de dix ans. On parle beaucoup du rayonnement de la faculté. Elle rayonne par ses publications scientifiques. Je publierai en tant que professeur à la faculté de droit de Poitiers. Si je suis un mauvais chercheur, attendons…. Il y a dans cette ville une très belle section d'histoire du droit avec à sa tête Jean-Marie Augustin, un homme très solide. On peut lui faire confiance pour que tout se passe très bien ».

Aujourd'hui, après toute cette agitation à votre sujet, dans quel état d'esprit êtes-vous ?

« Je suis vraiment à la disposition de tous afin de mettre un terme à cette polémique. Vous savez, j'ai 31 ans, je viens d'être agrégé et j'attends mon cinquième enfant. Je viens m'installer en famille et je suis ravi de venir dans une faculté réputée ».

Propos recueillis par Jean-Michel GOUIN

 
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F
Connaissant la renommée de ce Blog, je suis persuadé que Benoît Fleury viendra y faire un tour aussi voudrais-je lui poser une question :<br /> "Sur quels critères devrions-nous nous baser pour croire à l'entière sincérité, non d'un repentir mais d'un changement profond ?". Chacun a pu faire des erreurs de jeunesse, plus ou moins graves selon les perceptions mais pourquoi les étudiants de Poitiers devraient-ils accepter votre venue placée sous le signe néfaste du provisoire, de la "mise en examen" puisque compte tenu d'un passé dont vous seul avez la responsabilité, les personnes auxquelles vous sous adresserez auront toujours cette même idée en tête : "va-t'il dérailler ? Quand viendra le moment où il prononcera la phrase subversive ?". Pourquoi demander à Poitiers alors qu'une majorité demande votre non-venue ? Quel bénéfice pour vous, pour la "réputation" de l'université pourrons-nous tirer d'une telle opposition ? Comprenez bien que c'est un pari risqué que l'université de Poitiers n'a pas voulu relever, le jugeant trop dangereux mais d'autres universités n'ont pas la même vision, peut-être devriez-vous sous tourner vers ces dernières ?<br /> Personnellement, je fais partie de vos opposants, je ne m'en cache pas. Au delà des opinions que vous avez avancé et de votre vie qui ne concerne que vous, l'université est un lieu de neutralité politique et je -pense-, personnellement que le droit ne se peut concevoir, même guidé par un homme aux études brillantes telles que les vôtres, totalement exempt de l'idéologie de celui qui l'enseigne. Peut-être d'autre universités pensent-elles différemment mais c'est l'avis semble-t'il général sur Poitiers. Aussi, nous vous demandons, s'il vous plaît, de porter votre souhait sur une autre université où vous serez accueilli avec une chaleur que Poitiers, opposé à votre venue, ne pourra vous fournir.<br /> Merci, Florian Baudoin
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