PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
Paris, depuis le toît de la Tour Montparnasse, Mardi 16 Avril 2013, vers 19h40.
Entre 1997 et 2014 beaucoup de similitudes face aux problèmes de la pollution. Et surtout un constat: peu de choses ont évolué dans le bon sens. L'idée de la Pastille Verte a fait "pschitt", le parc automobile français est davantage "dieselisé" (dans ce début d'années 2010, 60% du parc automobile français est au diesel, diesel lui même responsable de 70% des émissions de particules fines en France (souce metronews.fr).
Mais la France a fait un choix, il y a fort longtemps de cela: inciter les producteurs français d'automobiles à produire du diesel, ce carburant consommant moins que le super ou le sans plomb. En échange, un avantage fiscal serait attribué sur le diesel. En temps de chocs pétroliers, tout était bon pour faire des économies. En 2013, l'avantage fiscal sur le diesel a coûté 7 milliards d'euros à l'Etat. Surimposer le diesel? Prohiber dans les agglomérations les voitures diesel? Politiquement risqué, car il faudrait de nouveau nous taxer de plein-fouet les Français sur la voiture, politiquement impossible, d'autant plus en période de "ras-le-bol-fiscal". Donner un avantage fiscal au carburant "essence"? L'Etat n'a pas les moyens de subventionner tous les carburants. Ce n'est que sur un processus de long terme que les choses pourront évoluer.
En 1997, le pic de pollution avait eu lieu dans la même zone (Paris), mais en début d'automne. Comme en 1997, on ne peut pas effectuer de prévisions sur les pics de pollution avec une semaine d'avance. D'où le caractère d'urgence une nouvelle fois. C'est le reproche que l'on peut adresser au gouvernement dans cette affaire: d'être dans la réaction, et non pas dans la prévention. Les problèmes respiratoires qui pénalisent les citoyens font d'importants dégâts, notamment chez les plus fragiles d'entre nous.
Mais il est aussi une chose qui n'a pas changé: les critiques de l'opposition, de droite en 1997 comme en 2014, qui s'en prenD à cette mesure, qui est issue de la loi du 30 Décembre 1996, qu'elle avait voté, étant alors en majorité parlementaire à l'Assemblée Nationale. "On pénalise les Franciliens!" s'exclament-ils haut et fort pour certains, "c'est une mesure anti-banlieusards" proclament d'autres, mais rien, à court terme n'est proposé.
Dans la vidéo qui suit, la moitié du journal télévisé (20 minutes) est consacrée à cette mesure exceptionnelle, et au civisme des Franciliens. Mais surtout, et c'est là le plus navrant, la ministre de l'Environnement d'alors, Dominique Voynet semble optimiste quant à la possible évolution du rapport des Français vis-à-vis de la voiture. Certes, les transports en commun ce sont développés, le parc de bus a été modernisé, le tramway a fait son retour dans la capitale, le covoiturage est d'autant plus facilité avec l'émergence d'internet, mais le problème reste entier. Comment cette insoluble situation évoluera-t-elle quand il faudra reconduire trois ou quatre jours d'affilée cette mesure de circulation alternée?
Il appartient aux politiques de savoir affronter avec courage cette situation, en prenant des mesures contraignantes, qui forcément seront impopulaires. Les espoirs de 1997 sont devenus les inquiétudes de 2014. L'enjeu est beaucoup trop important pour n'être que le simple moteur de polémiques puériles et dangereuses pour notre santé.
PS: comme des millions de Français, je roule au diesel. Je parcours environ 20.000 km par an.
France 2, Mercredi 1er Octobre 1997.
Présentation Bruno Masure.