L'Histoire garde un gout amer de cette visite qui au final n'a guère modifié le martyre de la Yougoslavie
FR3, 19/20, Dimanche 28 Juin 1992.
"La force des Nations Unies a séparé Serbes et Croates mais n'a pas pu empêcher l'extension de l'incendie en Bosnie. Alors que la situation des habitants était devenue intenable, le président Mitterrand a fait un voyage en juin 1992 dont l'objectif était de forcer la réouverture de l'aéroport de Sarajevo et la mise en place d'un couloir humanitaire.
Il fut dit que cette initiative avait un double inconvénient: solitaire et spectaculaire, elle risquait de mettre en fâcheuse posture les partenaires européens (mais en janvier, la France s'était décidée à reconnaître l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie pour que l'Allemagne ne fasse pas cavalier seul). D'autre part, en braquant les projecteurs sur les questions humanitaires, elle ne faisait pas progresser la recherche d'une solution politique qui conditionne tout le reste. Et nous voilà au coeur du débat qui a occupé et divisé le monde pendant toute cette période; quelle politique est concevable pour remettre d'aplomb les pays de l'ex-Yougoslavie et apaiser la région?"
Bernard Fredon, Yougosalvie, Origines d'un conflit, 1993, page 120.