Au 21 Mai, ce ne sont pas moins de 42 départements (sur les 96 de la France métropolitaine) qui sont concernés par des restrictions d'eau!
L'année 1976 a été marquée par l'une des pires sécheresses que la France ait connue. Le comité de suivi hydrologique a établi un comparatif de la situation actuelle avec 1976 mais également 2003 et 2005.
Pour toute une génération, l'année 1976 rime avec sécheresse. Un vrai traumatisme pour certains qui ferait presque oublier 2003 et sa terrible canicule ou 2005 et son déficit énorme de précipitations. Et pourtant, aujourd'hui, rien ne dit que nous vivrons pas le même épisode. Et pour cause, ce matin, la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé que, les cumuls de précipitations pour le mois d'avril 2011 n'ont atteint que 29 % de la moyenne de référence établie sur la période 1971-2000. Le déficit dépasse même 75 % de la Somme à l’est de la Bretagne et au Bassin parisien, de la Vendée à la Gironde jusqu’au nord des Alpes, sur le littoral des Bouches-du-Rhône au Var, en Bourgogne, en Champagne et au sud de l’Alsace. L'Oise n'est d'ailleurs pas épargné par ce déficit de pluviométrie, le département étant classé parmi les 28 départements les plus touchés de France.
Mais qu'en est-il vraiment par rapport aux années références en terme de sécheresse telles que 1976, 2003 ou 2005 ? La commission de suivi hydrologique a livré également son point de la situation de l'eau tout en établissant un comparatif avec ces trois années. On y apprend que si les nappes phréatiques sont plus hautes aujourd'hui qu'en 1976, les sols, eux, sont plus secs. Extrait du rapport.
La situation actuelle est-elle comparable à celles des années 1976, 2003 et 2005 ?
Le mois d’avril 2011 est le 2ème plus chaud et parmi les plus secs (seulement 29% de la« normale » des précipitations) du vingtième siècle.Aujourd’hui, globalement, les nappes phréatiques sont mieux remplies qu’en 1976 grâceaux précipitations du début de l’hiver 2010-2011 (importantes, sauf dans l’Ouest, l’extrêmeNord et la frange Est de la France).
En revanche, à la mi-avril 2011, les sols sont plus secs en surface qu’en 1976 (il avaitdavantage plu en février et en avril) et 2003 (mois de février et mars très secs, mais janvier pluvieux) .En 1976, le printemps avait ensuite été plus sec que la normale et la sécheresse aggravéepar un été chaud et sec. La situation avait commencé à s’améliorer en septembre.
En 2003, après un manque de pluie en février, mars et avril, la situation s’était améliorée dans certaines régions (Nord de la France) en mai, mais à nouveau dégradée dans tout le pays à cause d’un mois de juin très chaud (températures supérieures de 4,9°C aux normales) et sec, et encore plus en été, à cause du peu de précipitations et d etempératures caniculaires. Les sols n’étaient revenus à une situation normale qu’au milieu de l’automne.
Enfin, en 2005, la sécheresse avait été marquée dès la fin 2004 et au début de l’année (précipitations inférieures aux normales pour les mois de septembre, novembre, décembre, janvier, février et mars). En revanche, contrairement à 2011, le mois d’avril avait été très pluvieux et avait humidifié les sols ; la situation ne s’était ensuite pas aggravée au cours des mois suivants.