- El Mundo
- | José Luis M. Vadillo
- 5 juin 2014
Mais les nouveautés ne s'arrêteront pas là. Les prix “Prince des Asturies” (qui récompensent des travaux d'envergure internationale dans huit catégories) pourraient devenir “Princesse des Asturies”. On pourrait également voir changer le nom des hôpitaux, des universités et des rues. C'est certainement Don Felipe qui remettra la Coupe du roi. En parlant de football, il y aura une autre différence puisque le Real Madrid ne sera plus le club du souverain. L'Atlético est aujourd'hui plus “royal”, étant donné que Felipe VI en est supporter. Et à Noël, ce sera son tour de prendre place devant les caméras pour prononcer le discours traditionnel.
Quand y aura-t-il des pièces à l'effigie de Felipe VI ?
Les pièces de un euro sont frappées au portrait du chef de l'Etat espagnol. Juan Carlos Ier y a figuré depuis 1975, d'abord sur la peseta puis sur l'euro. Lorsque la fin de sa fonction de chef d'Etat sera confirmée, les euros à son effigie cesseront d'être émis. Si les choses vont au même rythme que dans les autres pays de la zone euro, comme en Belgique et aux Pays-Bas, les euros “philippins” pourraient être en circulation dans moins d'un an.
Ces euros seront-ils les premiers à l'effigie de Felipe ?
Ce ne sera pas la première fois que le visage de l'actuel prince des Asturies figurera sur une monnaie. Cela a déjà été fait en 2004 avec une édition de pièces commémorant ses noces avec Letizia Ortiz. Elles portent la date du 22-V-2004 et ont une valeur de 12 euros.Quand présidera-t-il sa première Coupe du roi ?
Don Felipe essaiera de profiter de la bonne passe de l'Atlético [qui a remporté le championnat national cette année] et de voir son équipe jouer en finale de la Coupe du roi, le 30 juin 2015. Le lieu n'a pas encore été décidé, tout dépend des clubs qui seront finalistes.
Qu'adviendra-t-il des infrastructures portant le nom du prince des Asturies ?
Qui ne connaît un centre de soins, un parc public, un centre omnisports ou un lycée “Prince des Asturies” ? Plusieurs mairies se sont empressées d'annoncer qu'elles n'en changeront pas le nom. Du moins pas dans l'immédiat. L'expérience avec Juan Carlos laisse à penser que la plupart seront rebaptisées au fil du temps.
Un roi moins amateur de corrida ?
Tout le monde sait que la famille royale se divise en deux camps bien distincts : les taurins, représentés par Juan Carlos Ier et l'infante Elena, et les antitaurins, incarnés par la reine Sofia et l'infante Cristina. Felipe de Bourbon (peut-être sur la retenue en raison de son rôle de prétendant au trône) s'est généralement situé entre les deux. La présence du roi à la Corrida de la Beneficencia à Madrid est une tradition. Habituellement, le souverain reçoit les brindis des toreros et s'entretient avec eux après les festivités. Felipe VI le fera-t-il l'année prochaine ? Il est peu probable que ce soit avec son épouse : Letizia Ortiz est réfractaire à la fête taurine. Certes, on l'a vue en mantille, mais seulement dans les cérémonies militaires et/ou religieuses, pas dans les arènes.
Présidera-t-il le défilé de l'armée pour la première fois ?Non. Le prince l'a déjà fait en 2013. Son père venait de se faire opérer de la hanche et ne pouvait pas être présent.
@Felipevi ou @Felipesexto ?
Ni l'un ni l'autre. Les réseaux sociaux devront attendre. Ces deux noms existent déjà sur Twitter mais aucun n'est celui du futur roi. On trouve également quelques imitations plus ou moins drôles ou revendicatives. La doctrine de la @CasaReal [@MaisonRoyale] veut qu'aucun membre de la royauté espagnole n'ait, présentement ou même dans le futur, de profil officiel sur les réseaux sociaux.Du suspense à Noël ?
Du décor à la réalisation, de la mise en scène aux costumes et du ton au contenu, il y a déjà belle lurette que les discours de Juan Carlos Ier à Noël sont passés de classique à rétro. Sa première allocution sera, pour son fils, l'occasion d'opérer un virage radical par l'une des rares fenêtres par lesquelles la Maison royale s'adresse directement aux Espagnols. Et d'abandonner au passage les sempiternels “sentiments de fierté et de satisfaction”.
Que deviendra le tableau d'Antonio López ?En 1994, la Maison royale a commandé au peintre Antonio López un portrait de la famille royale, qui se composait alors des souverains et de leurs trois enfants. Vingt ans ont passé et le tableau est toujours en cours de réalisation. López a affirmé qu'après de nombreux retards, il sera terminé à la fin de cet été. Juan Carlos Ier y apparaît comme un roi qui aura cessé de l'être lorsque l'œuvre sera livrée. “Je peins presque tous les jours et je n'arrêterai que lorsque je remettrai la toile, ce qui est prévu pour la fin de l'été, j'ai renoncé à tous les ateliers et je vais passer les prochains mois à travailler à ce tableau”, a assuré l'artiste.
L'adjectif “campechano” tombera-t-il en désuétude ?“Campechano”. Dans la sixième acception du terme donnée par le dictionnaire de l'Académie royale espagnole (RAE) : adj. fam., sympathique, simple, peu enclin aux cérémonies et aux formalités. Lorsqu'on tape “rey juan carlos campechano” sur Google, on obtient environ 46 600 résultats. La recherche “principe felipe campechano” donne dans les 85 700 résultats. Cela signifie-t-il que Felipe VI perpétuera, voire consolidera l'étiquette la plus utilisée par les médias pour parler du roi ? Attention, même Google n'est pas infaillible. Une analyse très superficielle de la première page de résultats, à laquelle s'arrête la majeure partie des utilisateurs, montre que l'utilisation de “campechano” pour qualifier Felipe est davantage le fruit d'un trait d'humour, d'un effet de style ou d'animosité, que d'un point de vue sincère.