PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
Xynthia! Voilà le doux nom qui restera durant longtemps comme synonyme d'acharnement climatique, digne d'une composition de Wagner (genre la Chevauchée des Walkyries), où les éléments s'emportent, se déchaînent, libèrent une énergie surpuissante pour l'amas de poussière qu'est au final un simple humain face à ce déferlement incontrôlable.
C'est beau, c'est intense...quand il n'y a pas de dégâts. Mais Xynthia a frappé fort, Xynthia, à l'instar de Lothar, de Martin, et l'an passé, de Klaus, sur les terres landaises et girondines, a sévit et les foudres de son étendard (bien qu'il n'y ait pas eu d'orages) se sont abattues sur les terres du 17 et du 85 (les puissances divines ont frappé les terres paroissiales du vicomte De Villiers: a-t-il pêché?).
A Poitiers, que des petits bobos (du moins à ma connaissance), à savoir quelques arbres arrachés, des branches cassées, donc peut-être quelques véhicules endommagés, voilà tout. A contrario, les côtes charentaises et vendéennes ont payé un lourd tribut, qui ne cesse de s'agrandir: plusieurs morts, des blessés aussi (physique et aussi à prendre en compte psychologique), beaucoup de dégâts et surtout, de la malchance. En effet, Xynthia n'avait pas la puissance des deux loulous qui ont foutu le bazar sur le continent en 99, mais alliée à une grosse marée (coef' 102, on se rapproche des marées d'équinoxe du Printemps) qui était haute sur les coups de 5 heures du mat', le festival climatique fut terrible. Le coeur de la dépression a rasé les côtes au moment de cette grosse marée: l'eau a pu donc passer partout assez facilement au dessus des digues et autres barrières naturelles pour s'installer...chez l'habitant, comme à Aytré, La Rochelle, Boyardville, La Faute-sur-Mer. Bref un concours de circonstances extraordinaire, aux conséquences terribles.
Ce fait permet de faire une ouverture sur la question en toile de fond toujours présente du réchauffement climatique: bien que la tempête soit issue d'un phénomène naturel, c'est surtout la montée des eaux qui me préoccupe. Car il a fallut une tempête pour noyer une bonne partie des côtes du 17, et aussi sectionner en 3 secteurs l'île de Ré; ceci me permet de mieux comprendre une infographie que j'ai vu il y a quelques temps sur ce sujet, et qui confirme mes inquiétudes là dessus. En gros, Oléron serait réduite de surface d'au moins un tiers, tandis que l'île de Ré se transformerai en un...archipel et que La Rochelle deviendrait presque une île, la cité étant entourée de marais, tout comme Rochefort qui serait coincée entre la Charente et les marais au nord, donc elle aussi en mode presqu'île. Si je retrouve le papier, je ferai un Nota Bene sur ce sujet très intéressant, mais tout aussi préoccupant.
Par ailleurs, cette tempête montre aussi que la vigilance météo est plus performante qu'il y a 10 ans, Météo France n'ayant en 99 pas vu venir les deux loulous sur l'Europe. Ce coup-ci, l'affaire fut bien mieux gérée. Par ailleurs, de nombreux foyers sont privés d'électricité: rien que pour la maintenance, et les réparations d'urgence, il faut qu'EDF reste dans le secteur public! La continuité du service public de l'électricité passe par le biais d'une entreprise publique ayant une capacité d'intervention rapide. Imaginez un instant que cette entreprise passe dans le privé: combien de temps faudrait-il attendre pour voir la Fée Lumière faire sa réapparition dans tous les foyers du territoire national. Parce que l'on ne peut pas parler de rentabilité et de course aux gains pour une entreprise publique, EDF doit à tout prix rester dans le giron de l'Etat, mais aussi, poursuivre l'enterrement des lignes électriques, qui a véritablement été lancée en 2000.
Enfin, la section politique: j'ose espérer, (suis-je un optimiste naïf?) qu'il n'y aura pas d'exploitation électoraliste de ce fait (de quelques boutiques politiques que ce soit), bien que je me pose des questions, en toute objectivité, sur le rôle du sieur Bussereau, un cumulard, puisqu'il est président du Conseil Général du 17 depuis 2008, secrétaire d'Etat aux Transports, et accessoirement candidat à la présidence de Charentes-Poitou, bien qu'il y a de fortes chances qu'il se prenne une grosse trempe politique pour une élection, où de son propre aveu, il a plus ou moins été invité par l'Elysée à y prendre part (Jouanno n'en voulant pas, Raffarin non plus, Richemont, bien que désigné à la base par les militants UMP a du se résoudre à laisser sa place au grand ami des "Harkis du Modem"...). Bref, Bussereau disais-je va donc se rendre sur les lieux, et surtout à coup sûr dans le 17, mais avec quelle casquette: le candidat, le secrétaire d'Etat, le président du département? Ce temps de parole médiatique va-t-il être décompté dans la campagne électorale? Evidemment je cherche la petite bête mais depuis des années, l'UMP nous a habitué à tellement de coups foireux que désormais il faut se méfier de tout: le parti sarkozyste a rompu LA Confiance, qui est l'une des bases du Pacte Républicain. La seule chance des victimes de la tempête est qu'en temps d'élection, il sera peut-être plus facile de bénéficier de "l'état de catastrophe naturelle" qu'en d'autres circonstances, mais n'y voyez pas de ma part une malpensée (terme imaginable de type novlanguien): je ne sais pas, je ne sais rien, je n'ai que des incertitudes, des doutes, donc je raisonne, je suppose (donc je suis un homme au sens cartésien), et je me pose innocemment une plénitude d'interrogations.
Voilà Xynthia est partie, la côte Atlantique commence à panser ses plaies. Il est 15H40, il fait grand soleil (entre deux averses), et les réverbères sont toujours allumés.
Complément: comment sont choisis les noms des tempêtes.
Bonus vidéo, enfin surtout auditif: "La Chevauchée des Walkyries" (composée vers 1870 par Richard Wagner).