PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
Me voilà dépucelé enfin de la tension de vivre sous mes yeux d'une finale. Certes j'avais déjà vu des victoires (et une défaite) des Gigis en finale (Coupe de la Ligue 2002, 2007, 2009), mais c'était à travers la télé, la bière du footix à la main.
Et cette fois, sur un coup de sang irréfléchi (genre Balladur qui dit "Zut alors"), je me suis laissé tenter par l'aventure, de tenter de partir à la conquête du Stade de France avec ma petite voiture. Et un compagnon d'aventure, ce qui fut très simple à trouver. (Merci Sebastian)
Mais que ce fut dur pour y parvenir, entre les imprévus de dernière minute au boulot à régler impérativement avant de partir, le camion qui n'avance pas sur la route, le Néerlandais qui bloque MA file à MOI sur les 150 d'ouvertes au péage de Tours, l'arrivée sur Paris...pour 16H30 en plein pendant les bouchons (autre dépucelage). A ce sujet, je tiens à préciser que les Bordelais, souvent critiqués pour leur conduite sur leur périph' n'ont aucune leçon à recevoir des Franciliens qui sont simplement des fous furieux: s'ils pouvaient doubler par en dessous, ils le feraient!
Et enfin après deux heures d'attente à écouter RMC (les paris, c'est marrant, t'as l'impression d'être à la foire avec un marchand qui harangue la foule et un complice qui fait: "quoi, plus de 3 buts dans le match Bordeaux - Evian à une côte de 4,60, 10€ misés en rapportent 46, mais allez-y, faut y aller, c'est du bon!") et après de longs et interminables débats sur le PSG, bref, enfin nous sommes au Stade de France. Au parking P2. Inoubliable, car au moment où l'on a voulu y rentrer, bloqué dehors pour cause...d'alarme incendie. Oui, c'est logique après tout...
Nous voilà enfin aux abords du stade en attendant la traditionnelle étape de la fouille corporelle. Et là, je m'adresse tout particulièrement à toi, le Jean-Michel Faitchier de compétition, oui toi, le Monsieur Connard qui m'a forcé à déposer mon appareil photo à la consigne. Et pourquoi donc? Car sur le dit appareil, se trouve un objectif démontable! Diable, un projectile potentiel! Peut-être y a-t-il en France des hooligans fortunés se permettant de faire des jets d'objectifs pour le fun, à quoi bon vouloir immortaliser un tel évènement si c'est pour refaire Mai 68 en tribune avec des appareils photo! Eh connard, mon portable à clapet, c'est une arme de 4ème catégorie aussi?
Mais le pire, c'est qu'une fois dans le stade, je vois un monsieur, bonne cinquantaine, supporter girondin, avec...un appareil photo...lui aussi avec un objectif démontable. Délit de sale gueule? Délit de jeunisme? Excès de zèle d'un pauvre type?
Bref, à cause de ce crétin suprême, c'est la seule photo que vous verrez de MA finale.
Saint-Denis, entrée L du Stade de France, Vendredi 31 Mai 2013.
Une fois à l'intérieur du stade, il n'y avait plus qu'à suivre la fin de la finale de Coupe Gambardella (1-0, victoire de Bordeaux sur Sedan) et attendre, en subissant les pubs du Stade de France. Le moment épique: le ravitaillement. La pinte de Bukler à 9€ (dont 2 de consigne) coupe la soif directe. Et la merguez dans ce pain mou...un exercice de mastication digne de transformer votre mâchoire en une machine industriel. Je plains les personnes qui assurent le service dans les buvettes du stade: pas d'organisation, attente, incompréhension, attente,...
Je ne vais pas vous raconter la finale, je vous ai proposé lundi sur PPP un très bon article de SoFoot sur ce Bordeaux - Evian. Mais ce stade m'a laissé une étrange impression contradictoire: grand et petit à la fois, ce qui m'est très difficile à expliquer. Et je ne peux passer sous silence l'improbable affluence de cette rencontre : 77000 personnes selon l'Equipe, ce qui allait au-delà des estimations de la veille qui donnait 60000...au mieux. Et une audience de plus de 4 millions de personnes (19% de parts d'audience): pas mal pour une finale en bois!
Cependant l'essentiel n'est pas là.
Côté ambiance, j'ai une pointe de déception: en effet, je m'attendais à ce que ça chante, encourage durant 90 minutes, ou plus, et ce qui m'a paru, mis à part le temps qu'il restait quand Bordeaux menait, c'était le temps d'attente entre deux chants. Bon, au final, j'ai tout donné, j'y ai laissé ma voix sur place. Vu le scénario...et avec deux buts girondins sous les yeux (en virage excentré), j'acceptais tout, même la musique d'Antoine Clamaran, même de pas avoir mon appareil photo, même l'odeur de pétard, même les types qui ne cessaient leurs aller et venues en tribunes, même les supporters d'Evian (ce club, c'est une escroquerie: Evian-les-Bains a son propre club, c'est juste un caprice de Franck Riboud, PDG de Danone, pour faire de la pub, le club rassemblant seulement les équipes de Thonon et de Gaillard, tout de rose vêtus, qui de loin, pouvaient ressembler à un odieux croisement génétique de membres de la Manif pour Tous et d'amateurs du Stade Français! Mais la gagne était là: la Coupe est à nous.
Toutefois, lors de la remise de la Coupe par François Hollande, les écrans géants étaient très utiles. Et quand elle fut brandie, on pouvait distinguer au loin, au très loin (150 mètres?) un petit point brillant pas plus grand qu'un pixel sur un écran d'ordi. C'était elle, cette coupe qui était entre nos mains.
La dernière fois que Bordeaux est allé en finale de Coupe de France, c'était en 1987: le Franc, l'URSS, pas d'Internet, pas d'arrêt Bosman (on passera sous silence l'épisode de Calais en l'an 2000). Une telle opportunité ne pouvait se manquer. Et s'il fallait attendre encore 26 ans pour y retourner: c'est loin 2039 quand même! Une tentative pour moi: 100% de réussite.
Le retour fut long, mais agréable: forcément j'étais vidé. Et après le concert de klaxons à la sortie du parking, le retour sur terre se produit dès que l'on pénètre sur l'A1. J'ajoute que j'ai était frappé d'une chose sur le retour: c'est fou le monde que l'on peut croiser un vendredi soir à minuit sur le périph' à Paris: mais que peuvent donc foutre les gens à cette heure-ci?! Sur la route du retour, on a fait et refait le match. A 110 sur l'A10.
Et le plus beau dans tout ça: ce fut l'accueil triomphal que m'a offert le petit Gunther, de retour en Pictavie. A 04H30. Oui, c'est beau l'esprit de la Coupe.