Toutefois, on peut réaliser la satire d'un satyre
SATIRE (l. satira ou satura, mélange de mets, satire), sf. Chez les Romains du VIè siècle avant notre ère, chant joyeux et railleur accompagné de musique et de danse, pour célébrer les fêtes dites Liberalia (de Liber, Bachus) qui avaient lieu au printemps et durant lesquelles on offrait aux dieux, protecteurs des laboureurs, un vaste bassin rempli de prémices de toutes les productions de la terre. II Plus tard, pièce primitive du théâtre latin, analogue aux atellanes, mélangée de prose et de vers, comme les farces du moyen âge. II A l'époque classique romaine, ouvrage en vers fait pour censurer, tourner en ridicule ou vouer à l'ignominie es travers et les vices des hommes. Lucilius lui donna la forme d'un épitre en vers héxamètres; Horace, Perse et Juvénal développèrent la satire surtout au point de vue moral. Ils furent imités au XVIIe siècle par Régnier et Boileau, au XVIIIe siècle par Voltaire et Gilbert. On peut rattacher à la satire les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné, les Iambes d'Auguste Barbier, les Châtiments de Victor Hugo. II Ouvrages mélangés de prose et de vers, comme la satire primitive; railleurs et médisants comme la satire classique; telle était la Satire Ménippée de Varron, bibliothécaire d'Auguste, imitée d'écrits semblables du philosophe grec Ménippe. Ce nom fut repris par Jacques Gillot, Pierre le Roy, Nicolas Rapin, Passerat, Pithou, Florent Chrestien pour leur pamphlet commun, parodie des Etats de la Ligue convoqués par Mayenne en 1593. Ce pamphlet contribua à discréditer la Ligue et fit pour la cause de Henri IV presque autant que les victoires d'Arques et d'Ivry. - Fig. Tout ce qui fait l'effet d'une satire: Sa conduite est la satire de la vôtre. II Discours ou écrit critique, railleur et médisant. - Gr. Il ne faut pas confondre ce mot avec son homonyme satyre. - Dér. Satirique, satiriquement, satiriser.
Illustration de Sayre et Dyonisos, issue du Musée de Berlin.
1 SATYRE (Satyrum) sm. Nom de demi-dieux des anciens, compagnons de Bacchus, qui étaient les génies des fôrets et étaient représentés avec un visage bestial, des pieds de bouc, un corps velu, une tête couverte de cheveux incultes; ils portaient en outre des cornes de chèvre. Les statues et les masques de satyres sont fréquemment usités comme motifs de décoration architectonique. - Fig. Homme très lascif. Genre de Lépidotères diurnes, de taille moyenne et dont les ailes, d'une teinte assez sombre, présentent des yeux plus ou moins nombreux. Ces papillons habitent de préférence les endroits secs et arides. Certaines espèces habitent les bryuères, d'autres se voient dans les prairies; quelques-unes voltigent au-dessus des buissons, tandis que d'autres se rapprochent des habitations. Les environs de Paris compte un assez grand nombre de ces insectes. II Un nom de l'orang-outang. - Dér. Satyre, satyrion, satyrique.
Masque de satyre. Marbre, œuvre romaine du IIe siècle ap. J.-C. Image prise sur wikipédia.
2 SATYRE (g. Satyre), sm. Pièce du théâtre grec dans le genre des farces, et dont la plupart des personnages représentaient des satyres. C'est le dorien Pratinas (500 ans à peu près av. J-C.) qui le premier imagina le drame satyrique, dans lequel le choeur est composé d'une troupe de satyres.
Le Dictionnaire des Mots et des Choses de MM. Larive et Fleury, T.3, 1889 pp. 262-264.