Ioulia Timochenko, candidate à la présidentielle ukrainienne du 25 mai, n'y va pas par quatre chemins. A l'occasion d'une conférence de presse qui s'est tenue le 6 mai à Mykolaïv, grand port sur le Dniepr, dans le sud du pays, elle a déclaré : “Je ne tiens pas à être responsable de l'échec de la révolution. Or, si le pays choisit un autre président, et en réalité je n'ai aujourd'hui qu'un seul concurrent, je crois que nous devrons vivre un troisième cycle de révolution, parce que je ne vois aucun espoir pour le changement ; ces gens-là, je les connais.”
Des propos repris par la presse ukrainienne dans son ensemble, dont l'hebdomadaire Dzerkalo Tyjnia, qui rappelle toutefois que le concurrent en question, Petro Porochenko, industriel surnommé “le roi du chocolat”, “reste en tête de la course à la présidence”. La sortie de Ioulia Timochenko de retour d'Odessa, théâtre de terribles violences le 2 mai dernier, ne va rien faire pour apaiser une atmosphère déjà tendue à l'extrême. Au point que beaucoup se disent, à la Rada [l'Assemblée] comme dans la rue, que l'élection du 25 mai n'aura peut-être même pas lieu.