L'affiche anglophone du film, prise sur cineheroes.net
Les Anglais savent nous faire rire, et une fois encore, le cinéma français devrait en prendre de la graine, pour faire des comédies qui font rire (oui la comédie à la française doit être "sociale", "dramatique", "familiale", bref chiante).
On retrouve donc à nouveau aux manettes le duo Simon Pegg et Nick Frost dans ce film de 1h49, qui avaient déjà rassemblé leurs talents pour Shaun of the Dead (2004) et Hot Fuzz (2007).
Pour commencer, le titre français du film est raté. Mais c'est avec le résumé de l'histoire que vous allez piger: Gary King (Simon Pegg), un alcoolique, décide de réunir ses amis d'enfance pour parvenir à réaliser ce qu'ils n'ont pas réussi à faire à la sortie du lycée en 1990: le barathon de la ville de Newton Heaven, à savoir 12 pintes dans 12 bars, dont le dernier s'appelle...The World's End. D'où le ratage du titre français dans la mesure où ils doivent atteindre le bar "La fin du monde" pour achever leur quête.
Gary est le seul "raté" de la bande: ses quatre amis sont des cadres dans leurs boîtes respectives, et mène une vie très calme, une vie de quadra rangé. Plus de vingt ans après leur dernière soirée ensemble, ils commencent dont leur périple dans cette cité très tranquille.
Mais c'est dans l'un des bars que les choses vont s'aggraver: en effet, ils vont découvrir que les gens ne sont pas des humains mais des extraterrestres qui ont la capacité de se reconstituer...et qui ont du sang bleu. Je ne vous en dit pas plus, je ne suis pas un Jean-Michel qui pète la fin des films tout fraîchement sortis.
Pour ma part, j'ai bien ri, ce qui était l'idée de base. On retrouve l'Angleterre que nous impose notre imaginaire: la campagne verdoyante anglaise, les pubs, bref, la cité de la bonne harmonie. Toutefois, j'ai quand même une préférence pour Shaun Of The Dead: en effet, je trouve qu'il y a comme un goût de réchauffé avec les gags de Simon Pegg (le tocard, les pubs, les bières, le ratage permanent avec les filles,...). J'ajoute que n'ayant pas vu Hot Fuzz, je ne ferais donc pas de comparaison avec ce long-métrage.
Un goût de répétiton donc, bien qu'il y ait une part de sérieux. Vous allez dire que je suis timbré, ce à quoi je répondrai: pas faux. Il me semble donc qu'il y a une critique de l'évolution de l'Angleterre depuis la fin des années 1980 que ce soit par la musique, les habitudes comportementales, le rapport aux pubs (entre 2007 et 2009, sept pubs par jour fermaient leur boutique en Grande-Bretagne): ainsi à plusieurs reprises on peut entendre des critiques contre la "starbukisation", les bars perdant leur identité pour devenir de fades commerces sans goût et sans saveur. Oui, il y a comme une sorte de nostalgie des pubs triomphants, une période qui semble s'être achevée au début des années 1990.
Par ailleurs, j'ai trouvé que la fin était un peu capillo-tractée. J'avoue que j'ai eu l'impression que le duo Pegg-Frost cherchait une porte de sortie, différente de Shaun of the Dead, qui à mon sens ressemble plus à une porte de secours. Un peu comme dans Calmos (Bertrand Blier, 1974-1975), ou face à l'emballement permanent du film, il devient impossible de faire machine arrière.
Est-ce que ça vaut le coup d'être vu au cinéma? Oui, mais en VO évidemment. Doit-on espérer une suite du cycle zombies-extraterrestres de la team Peeg-Frost? Non, sauf s'il y a un apport de nouveauté dans les rôles qu'ils proposeront à l'avenir.
Et enfin une confirmation: voir des mecs au cinéma qui boivent des bières pendant tout le film, ben ça donne une soif de houblon.
La Bande annonce en VOSTFR de The World's End