PPP, le blog intégral: tout sur tout et un peu plus que tout, d'avant-hier, d'hier, d'aujourd'hui et peut-être de demain!
C'est le dernier! Oui, le dernier scrutin avant mars 2014 (en théorie). Mais il faut une nouvelle fois se déplacer aux urnes ce dimanche. Outre le devoir citoyen qui devrait inciter chacun d'entre nous à aller voter, les circonstances du moment constituent une nécessité pour renforcer la majorité parlementaire de demain.
En aucun cas je crie victoire. Ni le chuchote. Evidemment, je suis satisfait des résultats obtenus par la gauche ce dimanche. Je félicite les élu(e)s du 1er tour. J'encourage toutes celles et tous ceux qui demain, élu(e)s, soutiendront le projet de François Hollande à mener la bataille de leurs plus vives forces pour s'imposer ce dimanche.
Mais au delà de ces bons scores, une inquiétude: l'abstention. Ce mot avec cette forme administrative, qui masque son véritable sens: le refus, le rejet, le désintérêt. Jamais depuis l'après-guerre en France, pour un scrutin législatif national (il peut y avoir des partielles locales) ce taux fut si élevé pour un premier tour. Plus inquiétant encore: il ne cesse de grimper depuis 1993 (30,8%) pour atteindre l'effrayant chiffre de 42,77%! Plus de 19 millions ne se sont pas rendu(e)s aux urnes. Et rien, depuis près de 20 ans, ne parvient à faire régresser ce chiffre.
Pour le camp qui l'emportera dimanche, ce sera une donnée à prendre en compte: dépasser la barre symbolique des 50% des suffrages exprimés (où plus simplement finir en tête dans le cas d'une triangulaire) suffit pour l'emporter, et ainsi conférer à l'heureux(se) élu(e) la légitimité du suffrage. Mais quel peut être le "goût de la victoire" lorsque celle-ci est marquée par un fort taux d'abstention?
Pour moi, cette abstention sera à surveiller de près ce dimanche. Et j'étais dépité quand, me rendant dans mon bureau de vote pour dépouiller, à la Maison du Peuple, dimanche, je vis que la participation s'élevait modestement à...55%. Alors qu'un mois plus tôt, elle frôlait les 80%! Difficile équation pour comprendre le choix de ces 20% du corps électoral national de bouder les isoloirs....
Au niveau local, on a pu constater deux choses: la bonne tenue des sortants issus du Parti Socialiste. Alain Claeys (48,44%), Catherine Coutelle (47,32%) et Jean-Michel Clément (46,65%) réalisent des scores qu'ils ne pensaient pas obtenir. Ils devancent leur adversaire UMP de respectivement plus de 25; 20 et 19 points. Je souhaite de tout coeur les voir siéger de nouveau au Palais-Bourbon pour les cinq prochaines années. Concernant la IVème circonscription (Châtellerault, Loudun,...), Véronique Massonneau (EELV), avec 19,97 % des suffrages, peut espérer dans ce difficile scrutin, s'imposer aux dépens du sortant Jean-Pierre Abelin (Nouveau Centre).
Je sais que beaucoup attendent que ce cycle électoral s'achève. Mais une dernière fois, ce dimanche, il faut se déplacer et réaffirmer la hauteur de l'attente d'un changement qui a déjà commencé, et qui aura besoin d'une majorité de gauche forte pour pouvoir se mettre au travail. Outre la situation franco-française, c'est l'image et la voix de la France en Europe et dans le monde qui est en jeu pour faire face aux multiples défis, périples qui nous attendent. En aucun cas, nous ne pouvons nous permettre de nous installer dans un schéma qui pourrait donner une large place à l'instabilité.
Après cela, viendra le temps des exigences face aux promesses du candidat désormais président François Hollande.
Mais pour cela, la XIVème législature de la Vème République doit bénéficier d'une bonne participation (que je ne chiffrerai pas car celle-ci signifierait que 100% des inscrits se rendraient aux urnes, chose inimaginable dans le cadre d'une élection réalisée au niveau national).
Car au fond, chaque voix compte, et celle-ci représente une parcelle, même infime de la souveraineté du peuple. Et c'est le choix du chemin que prendra la France pour les cinq prochaines années que vous avez entre vos mains.