Le 08/01/2011 à 23:30
Foot-ANG-Cup
Manchester United accueille dimanche à Old Trafford (14h30) son grand ennemi Liverpool lors du 3e tour de la Cup. Retour sur une grande rivalité, la plus célèbre et vivace d'Angleterre.
Pour Manchester United, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la rivalité est plus vivace avec Liverpool qu'avec son voisin très proche Manchester City. La première explication est géographique. Seulement trente kilomètres séparent les deux villes, reliées par la très souvent encombrée M602. Manchester et Liverpool sont pourtant comme deux soeurs jumelles, deux "cities" au visage industriel. Mais ce n'est qu'une façade. Les différences se veulent en réalité très prononcées et les habitants cultivent leurs dissemblances et désaccords comme d'autres leur jardin. Sur le pré, justement, le premier duel date de 1895, avec une large victoire des Reds (7-1), par ailleurs plus gros score du derby. Cette rivalité a cependant longtemps été en sommeil. Elle n'a explosé qu'à partir des années 70.
Liverpool est remonté dans l'élite en 1962. Les Reds aimaient jusque-là détester Everton, l'autre club de la ville. Question de facilité. Mais les résultats peu orgasmiques des Toffees s'avèreront être la limite de cette rivalité. Après les deux titres de 1964 et 1966, Liverpool domine le football anglais dans les seventies et eighties et empile onze titres en dix-huit ans. Sur la scène européenne, les Reds raflent quatre titres de champion d'Europe. Après ce long règne, Manchester United devient sous l'impulsion de son mentor, Alex Ferguson, le nouveau cador de la Premier League à partir du début des années 90. Résultat : dix titres et deux Ligue des Champions dans l'escarcelle mancunienne. Il n'en fallait pas moins pour que ce passage de témoin mette le feu aux poudres. Le Derby of England est né, avec l'hooliganisme en toile de fond.
Pour s'exciter, les supporters n'hésitent pas à célébrer dans les travées les tragédies humaines du club adverse. Bon esprit... Le camp Red "s'amuse" de la tragédie de Munich, qui a coûté la vie en 1958 aux joueurs et au staff de MU lors d'un tragique accident d'avion. Le camp Red Devil, lui, rappelle le drame de Hillsborough (avril 1989), où 96 supporters de Liverpool ont péri dans une bousculade. Enfin, si certains joueurs comme Michael Owen n'ont aucun scrupule à rejoindre l'ennemi, les transferts entre les deux club sont quasiment bannis. Le dernier en date : Phil Chisnall, qui est passé de Manchester United à Liverpool. C'était en 1964. Une éternité.
David MICHEL