Du sport à l'enseignement en passant par l'astrologie: en voilà un parcours original!
Vienne
l'homme de la semaine
La marmite de l'astrologie, il est tombé dedans après... un accident. « J'ai été initié par la mère d'un copain à cette technique fondée sur la liaison entre les planètes », précise Philippe Dorbaire, assis à son bureau de directeur de l'Institut de Préparation à l'Administration Générale (IPAG) sur le campus de la fac de Poitiers.
« Ce n'est pas une science, coupe d'emblée celui qui fut docteur en économie à 24 ans. Moi, je me suis intéressé uniquement à l'astrologie occidentale et n'ai jamais tiré les cartes ».
Mais il s'imprègne tellement du sujet qu'il rédige la bagatelle de huit bouquins dessus ! Sorti au printemps 2001, '' Comment gagner en bourse avec l'astrologie '' reste son best-seller. Dont il préfère taire le tirage.
« Le concept partait d'une démarche purement universitaire, détaille-t-il. Pour gérer un portefeuille boursier, il existe une multitude de méthodes. J'étudiais le thème astral des sociétés du CAC 40 de l'époque et j'opérais comme je l'aurai fait avec une personne. Une démarche de statisticien. A l'arrivée, les techniques astrologiques donnaient de meilleurs résultats, un espoir de gain significatif par rapport aux démarches traditionnelles et de hasard. C'était assez génial. »
Approché par une conseillère de Bill Clinton
Ce mélange des genres lui a valu quelques inimitiés. « J'ai commis l'erreur de mettre mon nom sur l'ouvrage. Ça m'a tout de suite catalogué. »
Le voilà invité sur les plateaux télé après un coup de fil de Paul Wermus, le chroniqueur people. Il sera même approché par Mérédith Duquesne, astrologue et conseillère de Bill Clinton. « Elle m'a proposé de créer une structure. »
Quelques années plus part, il en sourit encore : « Maintenant, tout cela est fini. Je ne suis plus dedans mais je ne dis pas que je n'y reviendrai pas. » Qu'en retient-il ? « Sur le plan intellectuel, ça m'a beaucoup apporté, notamment une autre structure de raisonnement. » Récemment, il a mis la dernière main à son nouvel ouvrage. « Un truc de maths ». Comme un retour aux sources de sa formation.
En savoir plus
(1) En dehors de sa production sur l'astrologie, Philippe Dorbaire a publié Initiation pratique à la macroéconomie avec Joël Jalladeau (1998).
De Total à la Silicon Valley
Depuis 2004, Philippe Dorbaire s'est installé dans le fauteuil de directeur de l'IPAG, « une composante de l'Université de Poitiers qui prépare aux concours de la fonction publique d'État. Elle possède le même statut que l'IAE en s'appuyant sur des formations internationales avec plus de 500 étudiants en Chine, Amérique Latine... »
Avant d'atterrir sur le campus, il avait démarré sa carrière à Paris chez Total où il enseigne à la Compagnie Française des Pétroles. A la surprise générale, il présente sa démission pour retourner enseigner à la fac. Au début des années 80, il ouvre également une chaîne de cinq magasins en France, Distrisolde, « un concept novateur à cette époque », puis crée une société informatique. « On importait du matériel informatique de la Silicon Valley. »
Étonnant parcours sportif que celui de Philippe Dorbaire, pur produit poitevin. « J'ai grandi dans le quartier Saint-Cyprien. » Itinéraire.
> Football (1). « J'ai été repéré par Bernard Delcampe. Au Stade Poitevin, chez les jeunes, j'évoluais notamment avec Régis Gatefait et Pierre Diata. » Rapide, Philippe évolue avant-centre. Et en sélection du Centre-Ouest, il tape dans le ballon au côté d'un certain Dominique Rocheteau.
> Athlétisme (1). « Sans pointes, j'avais réussi 1'29''6 au 600 m. Une des meilleures perfs françaises. En cadets, j'ai réalisé 3'55''7 sur 1.500 m et comme j'avais atteint un niveau national, j'ai laissé tomber le foot. »
Il accumule les titres et devient champion de France espoirs à Vittel, gagne sa place en équipe de France contre la Belgique et l'URSS, bat José Marajo, s'accroche aux basques du vice-champion olympique russe du 800 m, Arzhanov.
Une époque dorée de l'athlé dans la Vienne avec les Biteau, Delage, Compain, Bernard, Du Breuillac... « Et avec Jean-Paul Gomez, on disposait d'une sacrée locomotive. »
> Football (2) . « A un moment, je me remets au football. Je cours le matin et je m'entraîne avec le Stade Poitevin l'après-midi. Le club est alors en D2. Comme il m'aime bien, Monsieur Delcampe m'intègre dans le groupe pour un match Poitiers - Boulogne. Ça se passe mal avec un autre joueur et je laisse tomber totalement le football. Une carrière tient à peu de choses. »
> Break. « A 20 ans, j'arrête tout. Et je grossis énormément. » Il prend « 25 à 30 kg. »
> Athlétisme (2). « J'avais une trentaine d'années quand j'ai remis ça. Là, je pratique surtout la course sur route. » Il vaut 1 h 02' au 20 km et remporte le semi-marathon de Limoges devant Alex Gonzalez, une référence.
> Athlétisme (3). Sur la piste de Rebeilleau, il aperçoit un Marocain qui s'entraîne. Lequel invite son copain Khalid Skah. Celui-ci deviendra champion olympique du 10.000 m à Barcelone en 1992 et double champion du monde de cross-country. « Il est resté six mois chez moi à Bonnes. Je servais un peu de manager à un groupe de coureurs marocains que je suivais dans les meetings. On courrait en forêt de Moulière. Khalid, je le revois encore quand je vais au Maroc. »