Samedi 21 Avril 2012, devant l'Hotel de Ville de Poitiers.
1er : François Hollande 37,84% (13683 voix).
2nd: Nicolas Sarkozy 21,81% (7888)
3ème:Jean-Luc Mélenchon 13,74% (4968)
4ème: Marine Le Pen 10,31 (3729) 5ème: François Bayrou 9,01% (3259)
6ème: Eva Joly 3,81% (1391) 7ème: Nicolas Dupont-Aignan 1,50% (543)
8ème:Philippe Poutou 1,22% (443) 9ème: Nathalie Arthaud 0,53% (192)
10ème:Jacques Cheminade 0,19% (68)
Inscrits: 47732 (+699 sur 2007)
Votants: 36795 (-1956 sur 2007)
Blancs: 631 (+178 sur 2007)
Exprimés: 36164 (- 2134 sur 2007)
Plusieurs enseignements pour ce scrutin: tout d'abord, il y a une démarcation des résultats constatés à Poitiers de ceux du niveau national. Le FN est 4ème, avec un score de moitié inférieur au score national tandis que le Front de Gauche complète le podium. Hollande réalise neuf points de plus à Poitiers qu'au niveau hexagonal, tandis que Sarkozy est en recul de quatre points, ce qui conforme d'une part le rejet de la politique et du projet du président, et d'autre part, l'ancrage une fois encore affirmé de Poitiers à gauche.
En comparant les différents blocs (trois grands espaces) on obtient un bloc DES gauches à 57,18% à Poitiers (+9,98 points qu'en 2007), un bloc DES droites (FN compris, il semble à l'UMP que l'électorat frontiste soit intégré comme étant le leur...) à 33,62% (+0,46 point) et un centre (donc le Modem) en perdition avec 9,01% (-10,51), Cheminade étant évidemment inclassable.
Il y a des motifs de satisfaction et aussi d'inquiétude: tout d'abord, le trés beau score de François Hollande, qui en pourcentage dépasse de 1,19 point Ségolène Royal, mais perd 239 voix sur elle. Satisfaction aussi, celle de constater le recul du candidat sortant (-3,23 points en 5 ans), et qui perd la bagatelle de 1702 voix le temps du quinquennat. La droite dite républicaine n'a que rarement du atteindre d'aussi faible niveau. Satisfaction aussi de voir une gauche locale forte le Front de Gauche a ressuscité cette gauche qui avait peiné en 2007 avec un PCF à 1,7% en 2007 à Poitiers contre 13,74% hier. Et puis aussi les Verts qui ont augmenté leur influence (3,85 pour Joly contre 2,06 pour Voynet, 1391 contre 788).
Mais l'inquiétude, oui, et encore le mot est faible, c'est l'extrême droite. Le FN franchit le cap des 10% (10,31 soit 3729 voix) dans une ville jusque là épargnée par la gangrène de la République. Le Pen père avait obtenu 5,56% en 2007 et 1559 voix de moins. C'est un phénomène nouveau, qui nous verrons bien, se confirmera ou pas en juin lors des législatives.
De plus, il faut aussi parler du centre, à savoir le Modem, qui a fortement régressé (4255 voix de perdues à Poitiers), ce qui confirme l'échec du projet, et même du parti voué aux bonnes volontés de Bayrou. Mais pour autant, il est peu évident de connaître les reports de voix qu'effectueront les électeurs de Bayrou.
Enfin, l'extrême-gauche a été une victime de la campagne de Mélenchon, et aussi de la crise, de l'expression de la protestation, de contestation incarnée par ce bloc politique (Poutou + Arthaud = 1,75%) contre 7,12% en 2007 (Besancenot + Bové + Laguiller + Schivardi).
Quid du second tour? En imaginant qu'il y ait une reproduction fidèle du 1er tour des Pictaviens le 6 mai, et qu'au niveau du Modem il y ait un report 1/3 Hollande 2/3 Sarkozy, cela devrait aboutir à un rapport 60/40 en faveur du député corrézien. Mais c'est à Poitiers. Mais les reports sont bien plus complexes que cela, même si l'ordre de grandeur me semble pour le cas poitevin pertinent. En tout cas, nous devrions de nouveau être sur une base de participation de l'ordre de 80%.
Mais il reste 13 jours de campagne, un grand meeting à Limoges pour François Hollande, le débat télévisé du 2 mai, ce qui peut encore tout changer.